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Le physicalisme : Une théorie non avérée abusive

Arguments contre la localisation dans le cerveau de notre conscience des neurosciences physicalistes, et leur

théologie non avérée du ‘’Cerveau qui fait tout’’

1) Argument métaphysique : Une seule nature implique sa nature chaotique, il y a donc au minimum deux natures, à l'évidence de notre expérience immédiate : une nature physique et notre nature mentale non physique.

2) Argument quantitatif : Le cerveau possède environ 100 milliards de neurones, sa capacité de mémoire, comme de traitement de l'information est donc limitée par sa taille, alors que nous constatons la qualité non spatiale de notre mental, et que cela implique une propriété formelle : il n'est pas contraint par une limite de capacité de sens dès qu'il est capable d'en contenir. Il y a donc une incohérence dans la conviction moniste : La capacité limité du cerveau ne peut pas créer une capacité non limité en lui, ni hors de lui.

3) Argument ontologique : Que vous qualifiez ou non votre expérience mentale de subjective et donc, non pertinente pour la description du réel (ce qui reste à démontrer), vous ne pouvez pas nier son existence sans vous nier vous-mêmes, et si vous niez votre existence, vous êtes formellement incapables d'affirmer quoi que ce soit (en particulier que votre cerveau fait tout). Si vous affirmez l'existence de votre expérience mentale comme réelle, vous affirmez du même coup sa nature non physique, donc qu'il existe bien du non physique à coté du physique, ce qui est conforme au dualisme et contredit votre monisme physicaliste.

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4) Argument de la rupture de la chaîne d'implications logiques, le gap du HARD PROBLEM : Vous ne pouvez pas affirmer comme s'il allait de soi que du biochimique et de l'électromagnétisme puisse créer par miracle de la conscience et du sens, et votre expérience mentale. Les neurones ne peuvent coder des informations que dans leur propre nature... biochimique ! Votre rapide conclusion n'est que l'affirmation et la conséquence de votre conviction métaphysique non avérée : Une pétition de principe, petitio principii, sophisme bien connu ! S'il y a de la conscience de sens, il faut bien que le cerveau le crée puisqu'il n'y a rien d'autre que lui ! Ce n'est pas très logique tout ça !

5) Argument de la non conscience du cerveau de lui-même : Mon être non physique est conscient de lui-même et de ses fonctions mentales non physiques. Par contre, il n'est pas conscient de l'activité biologique d'un cerveau qu'il n'est pas. Tout cela me parait assez logique. Je n'ai pas conscience que le cerveau ait conscience de lui-même, mais comme je ne suis pas lui, il pourrait l'être sans que je n’en sache rien. Vous physicalistes, affirmez que je ne suis que ce cerveau et rien d'autre ! Je devrais alors avoir conscience de ce que je suis et de mon activité neuronale, or il n'en est rien, et pas conscience de l'illusion ou non de quelque chose qu'il n'est pas. D'ailleurs vous affirmez que cet être non physique n'est pas ! Comment ce cerveau pourrait-il alors avoir conscience de quelque chose qui n'est pas ? Pour ma raison non physique, c'est totalement irrationnel !

6) Argument de la suprématie de l'expérience mentale non physique sur l'expérimentation physique en matière de preuve. Chacun valide sa méthode d'expérimentation qu'il considère supérieure à celle de l'autre. Or, je me suffis à moi-même, je n'ai pas besoin de vos machines pour faire mes expérimentations. Vous par contre, vous avez besoin d'une conscience pour faire vos mesures,

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car sans conscience il n'y a rien. Votre conscience, quoi que vous affirmiez sur elle, est la condition préalable à votre expérimentation, elle est donc supérieure aux machines en matière de preuve.

7) Argument de la fatigue du cerveau : J'ai en permanence dans mon esprit dix articles à écrire, mais ma main sur le clavier ne suit pas, et ce cerveau m'annonce souvent "fatigue" m'obligeant à lui obéir et à le laisser se reposer, alors que moi-même je ne ressens aucune fatigue. Il m'est arrivé de repousser sa demande de repos pendant 72 heures mais je reconnais que ce n'est pas sain pour lui. Ceci me démontre le dualisme de nos deux êtres, car comment un seul être pourrait-il à la fois faire une demande et la refuser ? Il est physique et moi non physique, c'est l'explication la plus simple.

8) Argument du genre : Le cerveau est sexué, cela a été démontré par IRM, et d'ailleurs on s'en doutait puisque génétiquement (sauf erreurs) nos neurones sont XX ou XY. Or le genre de notre mental est culturel, c'est un choix d'identité, féminin, masculin, moi neutre, etc., il y a jusqu'à six genres acceptés possibles dans certaines cultures et potentiellement cette identité personnelle n'a pas de limite, ce qui montre en outre l'étendue de notre libre arbitre. Il est incohérent que notre cerveau se dote d'un genre en contradiction avec son sexe, fasse n'importe quoi, et menace ainsi la survie de l’espèce, c'est donc une autre identité qui décide, supérieure et indépendante du cerveau, non physique celle là.

9) Argument structurel : Les fonctions cérébrales sont liées et servent nos comportement physiques, elles se sont construites au cours d'une longue évolution biologique qui a commencé bien avant l'homme. Par contre nos fonctions mentales 1 à 9 sont des fonctions universelles du vivant. Elles correspondent à un modèle fondamental immuable propre au vivant comme la structure de l'atome est propre à la matière inerte. Compte tenu que notre entité mentale est non physique et non spatiale, elles sont inaccessibles au neurosciences et

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ne peuvent être découvertes que par des techniques d'introspection qui les distinguent des structures psychiques superficielles subjectives et variées.

10) Argument de l'EMI (Expérience de Mort Eminente) : Les EMI sont des rêves particuliers très riches qui se produisent quand la personne est dans un état de coma après un accident grave ou une opération chirurgicale. Ces rêves sont très structurés et on y distingue quatre phases : a) Revue très rapide de toute sa vie, avec des détails oubliés. b) Sortie du corps avec expérience du type "passe muraille", la personne voit les médecins opérer et blaguer avec les infirmières, elle traverse les murs. c) Rêve bucolique en hyper définition avec des images magnifiques et zoom en microscopie. d) Tunnel et claire lumière dans laquelle elle retrouve des proches décédés, la personne se croit au paradis, mais son temps n'est pas venu et elle revient à la vie (il existe aussi des EMI négatives dans lesquelles elle se croit en enfer). On suppose que les EMI se produisent aussi au moment du gaspe mortel. Comme cela a lieu dans un état de coma avec parfois des périodes d'encéphalogramme plat, les neuros concluent que la personne est inconsciente, que tout ça est une illusion et qu'à son réveil la personne raconte des salades. On comprend que les monistes soient gênés, ben oui ! ce truc met toute leur théorie du cerveau qui fait tout par terre. Seulement, hi, hi ! Il y a des millions de récits d'EMI, des groupes de survivants se réunissent pour en parler, des conférences, à tel point que dans certains hôpitaux les médecins avertissent les patients avant leur opération qu'ils peuvent en vivre, et qu'ils ne doivent pas en avoir peur. Cela fait des millions de menteurs, hi, hi, hi !

11) Impossibilité technique : La conscience d'être n'est pas une information spatiotemporelle mais la qualité d'un quale. Elle ne peut pas plus être codée par le cerveau que par un ordinateur, qui ne peut coder que des assemblages de caractères alphanumériques vides de

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sens. C'est la raison pour laquelle l'existence des qualia est farouchement niée par les physicalistes. Un déni de réalité.

12) Argument de la dénomination : Les neurosciences et en particulier la psychologie cognitive affirment, avec juste raison, que notre cerveau est une sorte d'ordinateur biologique traitant de l'information, c'est-à-dire tout ce qui est détectable dans l'univers physique, selon des lois biologiques.

L’espèce humaine a créé des milliers de langages, et chacun de nous peut librement créer des signes et leur donner du sens (ce dont je ne me prive pas). Or les lois biologiques d'une espèce sont les mêmes pour tous, le cerveau ne devrait que créer le langage qu'impliquent ses lois biologiques, car il ne fait que les appliquer. Donc il ne peut être à l'origine de nos langues, notre liberté de dénomination sans limite est une des capacités de notre entité mentale non physique, indépendante du cerveau. C'est une preuve de son existence et du dualisme.

13) Argument du souvenir de nos qualia. La façon dont parle Stanislas Dehaene, professeur titulaire de la chaire de psychologie cognitive expérimentale au Collège de France, de la conscience phénoménale, des qualia est sans appel : « Dans quelques décennies, la notion même de qualia, ces quanta d'expérience pure, dépourvus de tout rôle dans le traitement de l'information sera considérée comme une idée étrange de l'ère préscientifique. »

L'imagerie IRM prouve qu'il y a une activité dans le cerveau, ce dont personne ne doute, mais laquelle ? Car ici, tout est question d'interprétation. Pour les dualistes le cerveau est un organe biologique qui ne pense pas, qui gère le bon fonctionnement organique, traite et transmet les informations en provenance de nos sens à notre entité mentale sémantique, et exécute en retour les instructions qu'il reçoit d'elle via l'interface mental/physique. Pour les "mon cerveau fait tout" monistes, ces images localisent nos activités

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non physiques dans le cerveau, après exclusion bien sûr de tout ce qu'il ne peut pas coder, d'où le rejet sans appel de nos qualia et de notre expérience intime. Ils n'étudient en fait que nos comportements physiques, mais c'est rejeter des activités qui bien que mentales n'en sont pas moins réelles.

Or, nous avons le souvenir de nos qualia et plus encore de nos expériences structurantes, et pour certains de nos grandes expériences mystiques, qui comptent parmi les plus puissants de nos souvenirs. Comme le cerveau est incapable de les coder, c'est que leur mémoire se trouve ailleurs, dans notre entité mentale indépendante de lui. Ce qui prouve que nous disposons d'une mémoire sémantique, hors du cerveau, gérée par notre fonction analytique, où nous retrouvons tous nos autres souvenirs, dont la nature ne diffère pas des premiers. Alors que le cerveau ne dispose que d'une mémoire biologique à laquelle nous n'avons pas accès.

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MONOGRAPHIE n°12