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Phobie sociale

Dans le document Phobie sociale et addiction au cannabis. (Page 42-47)

LISTES DES ABREVIATIONS

A. Phobie sociale

La phobie sociale fait partie des troubles anxieux, dans lesquels on distingue :

- le trouble d’anxiété généralisée, - le trouble de panique,

- l’agoraphobie,

- les phobies spécifiques (anciennement appelées phobies simples), - la phobie sociale,

- l’état de stress post- traumatique, - le trouble obsessionnel-compulsif.

La plupart de ces entités cliniques seront décrites dans le chapitre «diagnostics différentiels».

Avant la description du trouble « phobie sociale », il est nécessaire donc de définir ce qui est la base des troubles anxieux: l’anxiété.

Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), « c’est un sentiment d’un danger imminent et indéterminé s’accompagnant d’un état de malaise d’agitation, de désarroi voire d’anéantissement ».

La phobie sociale est donc une de ces formes pathologiques d’anxiété ayant comme objet des peurs des interactions sociales. On peut la résumer par une peur intense, incontrôlable des situations sociales où la performance est importante, avec une crainte du jugement d’autrui. Elle se symbolise par le caractère irraisonné des troubles par rapport à l’anxiété naturelle éprouvée dans ces situations. Le psychiatre français Christophe ANDRE l’exprime dans son livre ‘la peur des autres’ de cette manière : « La petite appréhension que vous éprouvez parfois au moment de devoir prendre la parole en public ou la gêne qui s’empare de vous lorsque vous êtes présenté à un haut personnage sont une version édulcorée des violentes paniques qui déchirent le phobique social dès lors qu’il doit affronter le regard, forcément critique d’autrui. »(8).

Elle se complique d’une anxiété anticipatoire, c’est-à-dire, la peur d’avoir peur. Cette peur anticipe toutes les situations où entrera en jeu le regard d’autrui : peur de trembler ou rougir lors d’une présentation orale, peur de paraître stupide lors de discussions entre amis ou collègues…Cette anxiété anticipatoire conduit souvent à une diminution des performances, donc un sentiment d’échec. D’où, augmentation de l’angoisse qui fait rentrer le phobique social dans un cercle vicieux : anxiété anticipatoire – échec – aggravation de l’anxiété anticipatoire.

Cette angoisse s’entoure de nombreux symptômes neurovégétatifs, qui ne font que l’aggraver par peur que ces signes de faiblesse soient remarqués et jugés : tremblements, rougeur, mains humides et froides, tachycardie voire extrasystoles, douleur thoracique, dyspnée, aphonie, vertiges,… Extrait de « La

peur des autres » de C. ANDRE : « Mon cœur cogne comme pour s’échapper de ma poitrine, mes tempes battent. J’entends tous les bruits comme s’ils étaient amplifiés par une sono monstrueuse. Mes mains tremblent, mes genoux se dérobent. »(8)

Bien que le phobique social ait conscience du caractère irraisonné et disproportionné de ses peurs, il solutionne ses difficultés en évitant les situations génératrices de craintes. Cette attitude d’évitement le met en marge des activités sociales et a donc beaucoup de conséquences socioprofessionnelles, aggravant l’état de détresse dans lequel il se trouve déjà. Ces critères sont décrits dans le DSM IV-R (cf. tableau II).

Tableau II : Critères pour phobie sociale.

Critères du DSM IV-R pour phobie sociale (trouble de l’anxiété sociale) :

A. Peur persistante et intense d’une ou plusieurs situations sociales ou bien de situations de performance durant lesquelles le sujet est en contact avec des gens non familiers ou bien peut être exposé à l’éventuelle observation d’autrui. Le sujet craint d’agir (ou de montrer des symptômes anxieux) de façon embarrassante ou humiliante

NB : chez l’enfant, on doit retrouver des éléments montrant la capacité d’avoir des relations sociales avec des gens familiers en rapport avec l’âge, et l’anxiété doit survenir en présence d’autres enfants et pas uniquement dans les relations avec les adultes

B. L’exposition à la situation sociale redoutée provoque de façon quasi-systématique une anxiété qui peut prendre la forme d’une attaque de panique liée à la situation ou facilitée par la situation

N.B.: chez l’enfant, l’anxiété peut s’exprimer par des pleurs, des accès de colère, des réactions de figement ou de retrait dans les situations sociales impliquant des gens non familiers

C. Le sujet reconnaît le caractère excessif ou irraisonné de la peur NB : chez l’enfant, ce caractère peut être absent

D. Les situations sociales ou de performance sont évitées ou vécues avec une anxiété et une détresse intenses

E. L’évitement, l’anticipation anxieuse ou la souffrance dans la (les) situation(s) redoutée(s), sociale(s) ou de performance, perturbent, de façon importante, les habitudes de l’individu, ses activités professionnelles (ou scolaires) ou bien ses activités sociales ou ses relations avec autrui, ou bien le fait d’avoir cette phobie s’accompagne d’un sentiment de souffrance important

F. Chez les individus de moins de 18 ans, la durée est d’au moins 6 mois G. La peur ou le comportement d’évitement n’est pas lié aux effets physiologiques directs d’une substance, ni à une affection médicale générale et n’est pas mieux expliqué par un autre trouble mental (TP avec ou sans agoraphobie, Trouble anxiété de séparation, dysmorphophobie corporelle, TED ou personnalité schizoïde)

H. Si une affection médicale générale ou un autre trouble mental est présent, la peur décrite en A doit être indépendante de ces troubles ; par exemple, le sujet ne redoute pas de bégayer, de trembler dans le cas de la maladie de Parkinson ou de révéler un comportement alimentaire anormal dans l’Anorexie mentale (Anorexia nervosa) ou la Boulimie(Bulimia nervosa)

N.-B :Type généralisée si les peurs concernent la plupart des situations sociales, comme démarrer ou soutenir des conversations, participer à des petits groupes, avoir des rendez-vous, parler à des figures d’autorité,se rendre à des soirées. N.-B. : Envisager également un diagnostic additionnel de Personnalité évitante.

B.-L’addiction au cannabis :

Le cannabis est un hallucinogène dont le principe actif est delta 9 tétrahydro-cannabinol (THC), il peut se trouver sous trois formes de consommation :

· L’herbe (marijuana) : fleurs de cannabis séchées et finement hachées. La teneur en THC est de 1 à 2 %.

· Le haschich (shit,…): résine du chanvre couvrant les fleurs et les feuilles du sommet de la plante, raclée puis agglomérée en bloc. Sous cette forme la concentration en THC varie entre 10 et 30%.

· L’huile : concentrée issu d'une extraction à l'aide de solvants (alcool, gaz pour briquets principalement) séparation dans de l'eau où l'huile surnage puis évaporation du solvant. C’est une forme qui contient la plus grande concentration en THC (80%).

Généralement, le cannabis est fumé soit associé au tabac (en formant alors un« joint »), soit parfois pure.

l'Organisation mondiale de la santé (OMS) définit l’addiction comme « un état psychique et parfois physique, résultant de l'interaction entre un organisme vivant et un produit, caractérisé par des réponses comportementales ou autres qui comportent toujours une compulsion à prendre le produit de façon régulière

ou périodique pour ressentir ses effets psychiques et parfois éviter l'inconfort de son absence (sevrage). La tolérance peut être présente ou non. »

III. EPIDEMIOLOGIE

A.Phobie sociale :

Dans le document Phobie sociale et addiction au cannabis. (Page 42-47)

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