• Aucun résultat trouvé

CHAPITRE 2 MÉTHODOLOGIE DE RECHERCHE

2.1 Phase 1 : Phase exploratoire auprès des entrepreneurs spécialisés

La méthodologie recherche-action est une méthodologie adaptée au type de recherche appliquée, puisqu’elle vise à résoudre un problème de terrain en collaboration avec des acteurs de l’industrie, sources de données qualitatives. La méthodologie utilisée lors de cette recherche est inspirée de la recherche-action qui, selon Azhar, Ahmad, et Sein (2009) est mieux adaptée à la gestion de la construction que les méthodes de recherche académiques classiques; ces dernières se concentrent sur des problèmes conceptuels et théoriques en négligeant la réalité de l’industrie. Les sept étapes de cette méthodologie sont : diagnostiquer, planifier les actions, appliquer ces actions, évaluer et préciser le contenu d’apprentissage. Les six premières constituent les divisions de ce chapitre alors que la dernière réside dans la rédaction de ce mémoire.

2.1.1 Diagnostiquer : Identification du problème

La phase de diagnostic a pour buts d’identifier, de cadrer et d’interpréter le problème de recherche, non par une simplification de ce dernier mais par une approche globale (Azhar et al., 2009). L’identification du problème passe par une revue de littérature au cours de laquelle une connaissance générale sur le BIM a été acquise. En effet, le BIM constitue l’ensemble

théorique dans lequel s’inscrivent les notions principales de cette étude : la définition des LOD, outil privilégié pour définir le contenu des maquettes numériques, et les relations entre cet outil, la gestion des informations des projets BIM et les entrepreneurs spécialisés.

2.1.2 Planifier les actions : questionnaire et structure du rapport

À la suite du développement d’un contexte théorique et de la mise en évidence des aspects nécessitant des améliorations, la phase de planification des actions est amorcée. Il s’agit de spécifier les objectifs et les moyens employés pour apporter un changement, solutions aux problèmes soulevés (Azhar et al., 2009). Les objectifs pour cette phase sont de transmettre aux acteurs en amont les besoins des entrepreneurs spécialisés, de fournir un cadre théorique pour la transition vers le BIM à ces entrepreneurs et d’amorcer une documentation liant les LOD et les entrepreneurs spécialisés. Pour cela, un rapport (voir Annexe I) est adressé à la CEGQ en vue d’une diffusion au public ciblé par l’organisation.

Des entrevues semi-dirigées sont menées pour recueillir des informations qui viendront confirmer ou infirmer les informations présentes dans la littérature et explorer les pratiques, les connaissances et les besoins informationnels des entrepreneurs spécialisés. L’intérêt des entrevues semi-dirigées est de laisser une plus grande liberté d’expression aux répondants. Un questionnaire est alors établi pour mener à bien ces entrevues. Ce questionnaire, présenté en Annexe III, est rédigé et agencé suivant quatre thèmes :

• pratiques BIM de l’entreprise;

• connaissances théoriques et implication dans le PGB et le LOD; • méthodes de partage des informations et des maquettes numériques; • attentes en terme de contenu des maquettes numériques.

2.1.3 Appliquer les actions : Collecte des données, analyse et rédaction du rapport Afin de couvrir une large gamme de spécialités, des entrepreneurs spécialisés dans sept domaines différents ont été contactés. De plus, pour avoir une vision plus large de la chaine

d’approvisionnement ainsi qu’une vision d’un autre angle du problème, un concepteur, un entrepreneur général, un fournisseur de matériaux et un fournisseur de logiciel ont été contactés. Sur les dix-sept entreprises contactées, douze ont accepté une rencontre. Les entrevues ont été conduite de Mai à Août 2017, chacune ayant une durée moyenne d’une heure. Les résultats portent alors sur des données recueillies auprès de neuf entrepreneurs spécialisés dans quatre domaines différents et ayants différentes expériences du BIM, ainsi qu’une firme d’ingénierie, un entrepreneur général, un fournisseur de matériaux. Le Tableau 2.1 ci-dessous donne des précisions sur les domaines d’activité des entreprises et leur associe un nom de code afin de garantir la confidentialité (voir annexe IV pour le formulaire de déclaration de confidentialité).

Tableau 2.1 Entreprises contactées

Spécialité / Discipline Code entreprise RDV Accepté Personnes présentes Béton Bét_1 Non Béton Bét_2 Non

Électricité Elec_1 Oui Directeur du département dessin Électricité Elec_2 Oui Dessinateur et coordinateur BIM Électricité Elec_3 Oui Chargé de projet

Entrepreneur général Géné_1 Oui Coordinateur BIM pour l'électromécanique Tableau 2.1 (Suite)

Spécialité / Discipline Code

entreprise RDV Accepté Personnes présentes

Fournisseur de béton F.Bét_1 Oui • Directeur qualité et développement de produits;

• Ingénieur béton et responsable de la documentation technique;

• Spécialiste technique et développement de produits spéciaux.

Fournisseur de logiciels Log_1 Non

Structures métalliques Mét_1 Oui Directeur BIM et Services dessins Murs rideaux vitrés,

fenestration, vitreries

Plomberie, chauffage et gaz Plomb_1 Non Ingénierie en mécanique du bâtiment, département protection incendie

Ing_1 Oui Technicien principal en protection incendie, anciennement entrepreneur spécialisé

Protection incendie P.Inc_1 Non Ventilation, chauffage et

air conditionné

Mec_1 Oui Dessinateur

Ventilation, plomberie et tuyauterie spécialisées

Mec_2 Oui • Directeur estimation ventilation; • Dessinateur en chef;

• Directeur exécution ventilation; • Directeur exécution plomberie. Ventilation, plomberie,

tuyauterie spécialisées et électricité

Mec_3 Oui • Vice-président; • Directeur technique. Ventilation, plomberie,

tuyauterie spécialisées et électricité

Mec_4 Oui • Président, • Dessinateurs (2).

L’analyse des données, exposées dans le prochain chapitre, suit les trois étapes de l’analyse de données qualitatives proposées par Miles et Huberman (2003). Dans un premier temps, la condensation des données permet de sélectionner, simplifier et transformer les données brutes issues des notes et des enregistrements des entrevues (Miles & Huberman, 2003). Celle-ci est exposée en détail en annexe II via un résumé des données des entrevues regroupées par discipline des participants, thèmes du questionnaire et thèmes supplémentaires abordés pertinents à l’étude. La deuxième partie de l’analyse consiste à présenter les données, c’est-à- dire les exposer dans un format permettant de tirer des conclusions (Miles & Huberman, 2003). Des textes narratifs, des diagrammes ainsi que des tableaux ont été utilisés à ces fins et inclus dans le rapport destiné à la CEGQ. Enfin, les informations présentées conduisent à l’élaboration des conclusions par l’interprétation des similitudes, des configurations possibles des liens de causalité et des propositions. Ces conclusions doivent par la suite être vérifiées, cette étape de validation est présentée dans la prochaine section.

2.1.4 Évaluer le contenu : Validation

La vérification par les membres a été employée pour valider, nuancer et enrichir les résultats. Selon Miles et Huberman (2003), les personnes interrogées constituent une des sources les plus logiques d’évaluation car elles font partie intégrante du milieu observé. Une première version du rapport a été rédigée afin de solliciter un retour de la part des acteurs de l’industrie. La version finale du rapport intègre leurs commentaires. Sur les douze entreprises ayant participées aux entrevues, cinq ont retourné des commentaires au sujet du document fourni. Les retours s’inscrivent dans trois catégories :

• demande de modification dans la partie de condensation des données (1);

• corroboration des résultats issus de l’analyse de ses données et/ou de celles d’autres intervenants suivant l’expérience propre du participant (4);

• suggestion d’interroger un échantillon plus important d’entrepreneurs généraux et de concepteurs, clients des entrepreneurs spécialisés, afin de faciliter la compréhension des attentes bilatéralement (1).

Des commentaires affirment la prise de connaissance des besoins inconnus d’autres entrepreneurs spécialisés, ce qui appuie le fait que le rapport apporte une réponse au problème. La prise en compte de ces commentaires a abouti à la modification des données demandées et à un ajustement des analyses conséquentes. La prise en compte des besoins des entrepreneurs généraux et des concepteurs n’étant pas dans le sujet de l’étude, il n’a pas été jugé pertinent d’agrandir l’échantillon.

Documents relatifs