2.4 Récapitulatif et perspectives
2.4.2 Perspectives
Les procédés sont donc finalisés. En revanche, des études complémentaires sont encore nécessaires avant
une utilisation. En effet, il reste à déterminer les durées de stabilité des particules et des études de contrôles des
tailles synthétisées et de maitrises de la fluorescence seraient utiles.
D’un point de vue applicatif, les nanoparticules d’aluminium bénéficient d’un excellent potentiel. Tout
d’abord grâce à leur absorption dans l’UV. Cette absorption a déjà entrainé leur utilisation dans certaines crèmes
solaires en remplacement duT iO2, mais elle serait également intéressante pour des revêtements à absorption
sélective, absorbant les UV B et laissant passer les UV A. De plus la fluorescence de la coquille d’alumine
permettrait de les utiliser comme agent azurant, en remplacement de ceux déjà existants, principalement
molé-culaires et donc fragiles et de faible durée de vie.
D’un point de vue technique, nous avons mis au point une toute nouvelle technique de synthèse, par broyage
acoustique et recuit. Nous l’avons appliqué ici à l’aluminium, mais une étude de faisabilité pour d’autres métaux
ou matériaux difficile à obtenir à l’échelle nanométrique serait sans doute enrichissante. Le développement
de cette technique est encore en cours en vue d’établir un procédé complet et applicable. Une rapide étude
des moyens techniques nécessaires nous a permis d’établir un cout de revient (hors main d’oeuvre) de 2,7
Euros/L. Ceci allié au fait que l’aluminium est très présent dans l’écorce terrestre, ce procédé présente un très
bon potentiel d’industrialisation. Une partie du procédé a d’ailleurs déjà été repris dans le milieu de la recherche
[136].
D’un point de vue plus fondamental et suite à plusieurs expérimentations préliminaires, l’étude du couplage
entre nos nanoparticules et des boîtes quantique (Qdot) s’avérera très intéressante. Le contrôle de la
fluores-cence de Qdots a toujours été un sujet d’intérêt, diverses stratégies ont été employées, comme le contrôle par
l’angle d’incidence sur une structure [118] ou le contrôle de l’environnement [137], dans notre cas, la
De façon préliminaire nous avons en effet remarqué que ces deux types d’objets donnaient lieu à un
comporte-ment de fluorescence différent lors de fortes irradiations. Par exemple dans le cas de1mLde solution de Qdots
seule soumise à l’irradiation d’un laser pulsée à250nmet à une puissance moyenne de150mW, nous
ob-servons une chute rapide de la luminescence après seulement2minutes (voir Figure 2.31 A). Dans le cas d’un
ajout de50µLde solution de nanoparticules d’aluminium dans l’hexane, nous observons tout d’abord un fort
quenching, puis au bout de2minutes une élévation de la fluorescence jusqu’à un niveau similaire aux Qdots
seules. Cette solution est alors stable pour environ20minutes d’irradiation avant que l’on puisse observer une
décroissance similaire à celle de la solution de Qdot seule (voir Figure 2.31 B). De plus nous observons un
décalage vers le bleu du pic de fluorescence d’environ50nmentre le début et la fin des mesures.
Même ci se type d’effet a déjà été observé dans la littérature [138], nous ne pouvons pas encore expliquer
les phénomènes à l’origine de cette modification de la fluorescence, mais elle ne manque pas d’intérêts pour
des études fondamentales ultérieures.
A B
FIGURE 2.31 –Evolution du spectre d’émission de solution soumise à une excitation à250nmpar un laser pulsé de
puissance moyenne de150mW. On peut voir à gauche l’évolution dans le temps de l’émission d’unmLde solution de
boîtes quantiques seules et à droite l’évolution d’unmLde solution de boîte quantique avec un ajout de50µLe solution
de nanoparticules d’aluminium dans l’hexane. De façon encore inexpliquée, le temps de survie de la luminescence des
Qdot est multiplié par10grâce à l’ajout de la solution d’aluminium.
CHAPITRE
3
LE NICKEL, UN MATÉRIAU POLYVALENT
POUR LA PLASMONIQUE
Dans ce chapitre, nous répondrons aux premières questions expérimentales que l’on s’est posées au début
de cette étude. Comment allons-nous créer les objets à étudier ? Quelle forme et quelle taille leur donner ? Et
enfin, quelles seront leurs propriétés physiques principales ? Nous verrons les moyens de fabrication à notre
disposition et le type de particules que l’on peut créer. Nous étudierons ces objets et confronterons ces résultats
expérimentaux aux modèles électromagnétiques. Nous tenterons plusieurs types de synthèses qui pourraient
nous permettre de réaliser une étude sur la magnétoplasmonique à base de Ni. Enfin, nous statuerons sur la
technique et les objets potentiellement intéressants pour poursuivre nos travaux.
3.1 Synthèses de nanoparticules de Nickel
Il existe de nombreuses techniques de synthèse de nanoparticules, les principales sont : la synthèse chimique
[139], [140], [141], [142], le procédé de lithographie électronique,[143], la lithographie colloïdale [144], [145],
la synthèse par ablation laser [146], [147], le démouillage de couches minces par recuit thermique, [148] et
par recuit laser, [149], [150], et l’épitaxie, [151], [152]. Nous avons exclu les synthèses par ablation laser,
et par épitaxie du fait de contraintes matérielles. La synthèse bottom-up par voie chimique a également été
exclue du fait d’une maîtrise insuffisante de ce type de procédé. Dans un premier temps, le procédé par recuit
thermique de couche mince semble être le moyen de fabrication le plus adapté du fait des moyens techniques
et des compétences dont nous disposons et de la facilité de mise en oeuvre. Enfin dans un second temps, nous
préférerons la lithographie électronique à la synthèse colloïdale, car nous possédons un grand savoir-faire et
des moyens techniques importants dans le domaine de la lithographie électronique dans notre laboratoire.
Dans le document
Contribution expérimentale à l’étude des propriétés optiques de Al, Ni et Au/Ni
(Page 69-72)