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Des programmes d’activité physiques plus adaptés.

Nous avons vu que les programmes d’activité physique en entreprise ne favorisaient pas systématiquement l’adhésion de l’ensemble des salariés. Il serait donc intéressant de pouvoir identifier, selon le profil des employés, ceux qui ont besoin de programmes plus adaptés, d’interventions individualisées, afin de pouvoir agir sur cette population. Si l’activité physique en entreprise est une barrière pour ce public, il semblerait pertinent de pouvoir réaliser des collaborations entre les entreprises et des associations à proximité par exemple, afin de proposer de la reprise d’activité personnalisée (cf modèle Figure 9). Il semblerait aussi nécessaire de mettre l’accent sur la réalisation d’activité physique en groupes plus restreints et plus homogènes puisque cet aspect fait aussi partie des barrières rencontrées au sein des programmes sur le lieu de travail. En effet, proposer la reprise d’activité par groupe de niveaux pourraient permettre de faire adhérer plus facilement les salariés et sur plus long terme. Une étude menée sur les freins à l’activité physique en entreprise a effectivement montré que les salariés demandent plus de soutien et plus

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d’accompagnement dans la pratique physique (Bredahl, Saervoll et al. 2015), ceci pouvant justifier de proposer cette reprise d’activité accompagnée en faible nombre. Nos études montrent qu’en fait ce sont les employés qui en ont le plus besoin (inactifs, sédentaires, faible condition physique, masse grasse élevée…) qui sont ceux qui n’adhèrent pas aux programmes ou qui abandonnent rapidement. Ce sont ces employés « à risques » qu’il faudrait pouvoir cibler par des programmes encore plus adaptés et personnalisés, avec un suivi et soutien rapprochés.

Une approche combinée Activité Physique / Sédentarité.

En parallèle, la complexité des activités tertiaires (qui par définition, favorisent la sédentarité, combinée à l'effet indépendant du temps sédentaire et de l'activité physique sur la santé) devrait conduire les intervenants et les praticiens, à mener des interventions individualisées non seulement en favorisant l’activité physique, comme nous avons pu le voir, mais aussi en essayant de rompre ce temps sédentaire. En effet, les comportements sédentaires sont une préoccupation contemporaine, le temps passé assis de manière prolongé étant associé à des problèmes de santé importants, indépendamment du niveau d’activité physique (Patterson, McNamara et al. 2018). Nous savons dorénavant que le niveau de santé est influencé par le haut niveau de sédentarité, mais qu’il existe de nouvelles stratégies pour essayer de lutter contre la sédentarité imposée par la tâche professionnelle des salariés. Si de nombreux travaux ont été conduits pour évaluer les effets de stratégies de réduction de ce temps sédentaire dans les entreprises, aucun n’a à notre connaissance proposé une approche combinant à la fois activité physique et rupture de la sédentarité, alors que nos résultats semblent en justifier l’intérêt. Il y a depuis peu un intérêt pour les postes de travail actifs, avec un accent croissant sur la réduction du temps

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sédentaire (Chau, der Ploeg et al. 2010), et cette option pourrait être une possibilité à envisager. Les bureaux actifs sont conçus pour combiner travail sédentaire et activité physique de faible intensité. Certains résultats suggèrent qu’il y a de meilleurs bénéfices pour la santé, comparativement à l’augmentation de l’activité physique en dehors des périodes sédentaires, en utilisant des activités de faibles intensités maintenues pendant de plus longues périodes (Levine, Schleusner et al. 2000). De plus, le concept des postes de travail actifs a été introduit afin d’augmenter le temps quotidien total d’activité physique, tout en diminuant simultanément le temps de repos inactif. Ainsi, les postes de travail actifs présenteraient un intérêt pour la santé cardio-métabolique en réduisant le temps sédentaire et en améliorant les paramètres de santé physique. Il est important de noter qu’il existe aujourd’hui désormais plusieurs types de postes actifs (pédalier, tapis de marche, assis-debout etc.), ce qui permettrait de rompre la monotonie avec un choix plus large, et éviter les abandons possibles. En effet, nous n’avons pas encore assez de recul sur ce sujet face à la littérature actuelle même si certains auteurs ont essayé de déterminer quelle station active était favorisée quand elles sont proposées en libre accès (Bastien Tardif, Cantin et al. 2018). En parallèle, l’introduction d’« active breaks » est aussi en plein développement. En effet, de très courtes périodes d’activité physique peuvent être plus faciles et plus attrayantes pour une population relativement sédentaire, face à des périodes d’activités plus longues. Ce type d’intervention a déjà montré des avantages modestes mais constants (Barr-Anderson, AuYoung et al. 2011). Intégrer des interventions comme celles-ci dans la routine de travail des salariés du secteur tertiaire au quotidien a déjà été mis en place dans différentes études, mais il serait intéressant d’essayer de combiner ceci avec un programme d’activité physique. Comparer un groupe activité physique seul, avec un groupe rupture de la sédentarité et un groupe qui associe ces deux stratégies (programme d’activité physique + rupture temps

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sédentaire) pourrait être une piste d’investigation prometteuse. Néanmoins, il serait intéressant de proposer en supplément une combinaison d’approches avec des ergonomes puisqu’en effet, il n’y a pas assez de recul sur l’utilisation de ces stations actives, ce qui veut dire qu’aucune certitude n’existe du point de vue des conséquences (effets secondaires) musculo-squelettiques.

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