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une perspective socio-structurelle

MORIN François1, LEBEL Luc1,2, DE SANTA EULALIA Luis Antonio2,3, DUBEAU Denise2,4

1 Université Laval, Département des sciences du bois et de la forêt 2 Encadrants

3 Université de Sherbrooke, École de gestion

4 Ministère des forêts, de la faune et des parcs, Direction de la recherche forestière

francois.morin.6@ulaval.ca

Mots clefs : Collaboration, chaîne d’approvisionnement, foresterie, organisations Approvisionnement dans les forêts du Nord-est canadien

Les usines de transformation du bois du Nord-est canadien vivent des difficultés d’approvisionnement associées aux caractéristiques des forêts dans lesquelles elles s’approvisionnent. Ces vastes forêts sont considérées comme hétérogènes, c’est-à-dire qu’elles sont composées de différentes espèces, ayant différentes tailles et qui sont réparties de manière non uniforme sur le territoire. Cette particularité entraîne la présence de plusieurs produits commercialisables dans les mêmes secteurs de récolte. Les différentes usines de transformation du bois s’approvisionnant sur un même territoire sont donc interdépendantes les unes des autres dans leur approvisionnement en matière ligneuse. En outre, le plus récent régime de lois régissant l’aménagement des forêts (sanctionné en 2010, et en vigueur depuis avril 2013) exige l’existence d’une convention d’intégration signée par les différentes usines d’un territoire afin d’obtenir les autorisations de récolte. Également dans le régime forestier de 2010, le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP) acquiert la responsabilité de la réalisation de la planification forestière, tâche auparavant confiée aux usines de transformation du bois. Ce contexte organisationnel demande aux différentes entités à travailler ensemble afin de permettre la valorisation de l’ensemble des produits forestiers.

Objectifs et méthodologie

Nous cherchons à comprendre comment il est possible de favoriser la collaboration dans ce contexte d’interdépendance au sein de chaînes d’approvisionnement. La littérature scientifique propose des pistes de réflexion et de solutions, mais elles ne s’adaptent pas adéquatement au contexte forestier à l’étude (Cao et al., 2010 ; Cao et Zhang, 2013; Spulber, 1996, 2003). Par exemple, les approches de planification collaborative centralisée au sein d’une entité tierce ne semblent pas fonctionner dans certains contextes régionaux (Azouzi et al., 2012). Nos travaux de recherche visent alors dans un premier temps à caractériser et à évaluer la collaboration au sein de certaines chaînes d’approvisionnement. Par la suite, nous cherchons à développer un cadre conceptuel permettant l’évaluation de l’influence de la collaboration sur la performance de la planification forestière. Finalement, nous visons produire un guide de bonnes pratiques offrant un support à la réflexion des décideurs de l’administration publique et de l’industrie dans l’amélioration des structures organisationnelles.

Résultats préliminaires

Les résultats préliminaires confirment que la confiance est un élément fondamental à la collaboration. La confiance demande toutefois un certain temps pour se développer. Il semble d’ailleurs crucial de favoriser le développement d’une culture de collaboration. Pour y parvenir, une juste distribution du pouvoir semble nécessaire entre les différentes organisations, ainsi qu’un engagement des organisations au travers d’objectifs communs. La structure des organisations au sein de la chaîne d’approvisionnement mérite une adaptation selon le contexte régional. En effet, le nombre d’usines sur le territoire et leur taille influence les difficultés de mise en œuvre de la collaboration. Également, un support adéquat en technologie de l’information est nécessaire pour permettre le partage de l’information. Une grande difficulté demeure dans la standardisation des normes et des formats d’échange. Pour terminer, c’est la comparaison entre les différents cas d’étude qui permettra le développement du cadre conceptuel supportant l’évaluation de la collaboration dans les chaînes d’approvisionnement forestier. La contribution de ce cadre conceptuel est au niveau du lien existant entre les structures organisationnelles et le phénomène de la collaboration dans les chaînes d’approvisionnement. Il semble que les structures organisationnelles d’une chaîne d’approvisionnement jouent un rôle important dans la mise en œuvre d’une bonne collaboration dans le contexte forestier à l’étude.

Références

Azouzi, R., Lebel, L. et D’Amours, S. 2012. Restructuring the forest value chain using intermediaries: a methodology with application to community-managed forest. Centre interuniversitaire de recherche sur les réseaux d’entreprise, la logistique et le transport (CIRRELT).

Barratt, M. 2004. Understanding the meaning of collaboration in the supply chain. Supply Chain Management: An International Journal. 9 (1), pp. 30-42.

Cao, M., Vonderembse, M. A., Zhang, Q. et Ragu-Nathan, T. S. 2010. Supply chain collaboration: conceptualisation and instrument development. International Journal of Production Research, 48 (22), pp. 6613-6635.

Cao, M. et Zhang, Q. 2013. Supply Chain Collaboration - Roles of Interorganizational Systems, Trust, and Collaborative Culture. Springer.

Spulber, D. F. 1996. Market microstructure and intermediation. The journal of economics perspectives. 10 (3), pp. 135-152.

Spulber, D.F. 2003. The Intermediation Theory Of The Firm: Integrating Economic And Management Approaches To Strategy. Managerial and Decision Economics, 24 (4), pp. 253– 266.

Bois Duramhen - durabilité, aménagement, humidité, environnement

QUISTIN Paul1, FOURNELY Eric 2, CADOR Luc3, ROMANA Laurence4 1Groupe ANCO, ANCO Guadeloupe route de la Jaille, 97122 Baie Mahault

2Université Clermont Auvergne, Université Blaise Pascal, Institut Pascal, BP 10448, F-63000 Clermont Ferrand, France

3 S3CB, galerie de Houelbourg, 97122 Baie Mahault, France 4 Université des Antilles, Fouillole, Pointe-à-Pitre 97157, Guadeloupe

eric.fournely@univ-bpclermont.fr

Mots clefs : climat, taux d'humidité des bois en œuvre, classe de service, Guadeloupe. Résumé

La définition des classes de service des bois dans le formalisme de l'Eurocode 5 se base sur le taux d'humidité dans ces bois. Les cartes reliant ce taux d'humidité à l'humidité relative de l'air et d'une manière plus générale aux conditions climatiques sont disponibles pour la métropole. Il n'en est pas de même pour les DOM. Pour les Antilles françaises, par manque d'études disponibles, le bois est considéré en classe de service 3, la plus contraignante. Ainsi la résistance des bois à prendre en compte est plus faible, les exigences de préservation des bois et des pièces métalliques utilisées notamment pour les assemblages sont elles aussi plus contraignantes. Certains produits à base de bois sont également exclus du marché antillais de la construction. Tout ceci freine le développement de la filière bois aux Antilles. Le projet Bois Duramhen, construit dans le cadre de l'action Synergîle, déclinaison guadeloupéenne du projet FEDER-Synergie, propose de répondre à ces questions : doit-on classer tout le territoire guadeloupéen en classe de service 3 ? Peut-on définir des zones où le classement serait classe de service 2 ? Cette campagne est essentiellement orientée vers les bois résineux qui constituent la part la plus importante des réalisations. Elle intègre également des bois dits "exotiques" pour lesquels les conditions d'humidité à la mise en œuvre de l'Eurocode 5 sont très défavorables pour ces essences.

Ce projet réunit un bureau de contrôle ANCO, une entreprise de charpente locale S3CB, le département matériaux de l'université des Antilles à Pointe-à-Pitre et le département Génie Civil de Polytech, université Blaise Pascal de Clermont-Ferrand.

Objectif du projet

L’objectif premier de ce projet est de valoriser les données des relevés de Météo-France sur les îles des Antilles pour réaliser des cartes bisannuelles, ou autres, comme il existe en métropole, de mener une campagne de mesure de taux d'humidité des bois dans des structures existantes sur différents sites en intégrant des zones exposées au vent ou non, permettant un classement en classe de service selon l’implantation.

Le second objectif est de répertorier les essences bois feuillus utilisées localement dans les structures et de qualifier leurs qualités et caractéristiques mécaniques en fonction des paramètres de la norme Eurocode NF EN 1995-1.

recueil des données climatiques. L'Université Blaise Pascal interviendra sur les analyses structurales et les protocoles de mesure. Le projet a été structuré en lots présentés en figure 1.

Fig. 1 : distribution des tâches en lots, base du travail des partenaires et du calendrier d'actions Le projet conduira à termes à :

- la réalisation d’une cartographie à l’échelle de la Guadeloupe sur les propriétés du bois dans son environnement et son état d’équilibre hygroscopique pour aide à la détermination de la classe de service conventionnelle (pour les zones et sites étudiés),

- l'élaboration d‘un outil numérique comportant une base de donnée des humidités relevées pendant la campagne de mesures effectuée sur la Guadeloupe et dépendances,

- la réalisation d'un listing et une base de données sur la caractérisation des bois feuillus tropicaux et résineux après inventaire des essences trouvées localement.

Ce projet devrait trouver une suite dans le projet Bois Duramhen972 qui a été déposé dans le cadre de l'appel d'offre PACTE ; c'est le territoire de la Martinique qui sera étudié dans le cadre de ce projet. Une extension pour la Guyane est également prévue.