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FACTEURS CONTRIBUANT =

E. Clinique et diagnostic de l’ostéochondrite disséquante de l’articulation tarsocrurale

I). Elle permet de situer précisément le fragment s’il est libre, d’évaluer sa taille et ses

rapports avec les tissus mous environnants pour orienter le chirurgien dans son intervention. L’épaisseur et l’aspect de la membrane synoviale peuvent être évalués. Enfin, l’aspect de la synovie, en particulier la présence de flammèches échogènes, est étudié, orientant ainsi les procédés de traitement à venir.

b. Analyse du liquide synovial

Peu fréquemment employée, la ponction du liquide synovial peut entrer dans les examens complémentaires à réaliser lors d’épanchement synovial. La cellularité sera alors légèrement augmentée, en rapport avec l’inflammation de la zone, surtout si le prélèvement est réalisé après un effort (4). Cependant, elle est peu spécifique de l’ostéochondrose : une synovite immunitaire peut amener à des résultats cytologiques similaires. Il est donc très rarement préconisé d’effectuer ce geste puisqu’il n’aide pas au diagnostic et comporte des risques non négligeables, arthrite septique notamment.

c. Signes arthroscopiques (28, 49, 53, 52)

Mac Ilwraith donne une valeur de 4% pour les lésions d’ostéochondrose qui, restées non décelées lors d’autres examens, sont diagnostiquées lors d’une arthroscopie dont l’indication pouvait être diagnostique ou différente d’un traitement d’ostéochondrose. En

Figure I : image échographique d’une irrégularité du cartilage articulaire. D’après Park (57). Figure I

effet, les lésions n’impliquant que le cartilage articulaire sont radio transparentes et seule la vision par l’arthroscope les mettra en évidence (1). De plus, l’arthroscopie est beaucoup plus précise en termes de pronostic puisque les critères aggravants, comme la fibrillation du cartilage articulaire, ne peuvent être évalués que par leur vision au travers de l’arthroscope.

3. Diagnostic différentiel (11)

Il inclut toutes les causes de synovite sur un jeune cheval en croissance accompagnées ou non d’une boiterie, c’est-à-dire : la synovite immunitaire, l’arthrite septique, la synovite traumatique. Chez le poulain comme chez le jeune adulte, la distension articulaire n’est jamais normale et l’ostéomyélite ainsi que la fracture épiphysaire complètent les différentes étiologies de l’épanchement articulaire. La première étiologie à éliminer est alors l’arthrite septique : elle s’accompagne généralement de leucocytose et d’hyperthermie mais surtout d’une forte inflammation et d’une douleur avec parfois suppression d’appui. Son diagnostic est aisé par arthrocentèse et numération cellulaire. La synovite immunitaire pose plus de problèmes puisque la cellularité du prélèvement est proche de celle d’une articulation présentant de l’ostéochondrose et la radiographie ne permet pas toujours de conclure avec certitude. C’est là qu’intervient l’échographie, méthode beaucoup plus sensible pour explorer le cartilage et l’espace articulaires.

De même, l’examen clinique doit déterminer quelle est l’origine de la gêne ou de la

boiterie postérieure dont souffre le cheval. L’association de la synovite et de la boiterie

confrontée aux critères épidémiologiques d’âge et de race permet d’orienter fortement le diagnostic vers l’ostéochondrose. La boiterie isolée doit, elle, être explorée. Elle peut être due à un problème tendineux ou ligamentaire dans la zone du jarret. Elle peut être créée par une dorsalgie limitant les mouvements du membre postérieur. Chez l’adulte plus âgé, une boiterie de jarret peut être significative de la mise en place d’un éparvin. Il faut surtout retenir face à cette liste non exhaustive d’étiologies expliquant une boiterie de jarret que c’est l’épidémiologie qui doit guider la démarche du clinicien puisque souvent, de nombreux critères de présomption sont présents et l’ostéochondrose devient alors l’hypothèse principale à explorer.

F. Incidence

L’ostéochondrose est une pathologie dont l’incidence ne cesse d’augmenter depuis les dernières décennies. L’intérêt grandissant qui lui est porté, sa connaissance et sûrement aussi l’amélioration de son diagnostic expliquent en partie ce phénomène. Mais, les pertes économiques qu’elle entraîne (mauvaises performances, coût des traitements, retard à l’entraînement...) ont conduit à mettre en place de nombreuses enquêtes de dépistage. En s’intéressant uniquement à l’ostéochondrite disséquante, on peut exposer les résultats suivants : Hoppe et Phillipson en 1985 (39, 40) obtenaient une incidence de 26% sur une population de jeunes chevaux à l’entraînement. Alvarado en 1989 (2) obtient une incidence de 31,5% d’OCD sur une population Standardbred de 124 chevaux. Parmi ceux-ci, 88% sont lésés sur les postérieurs dont 41% sur les jarrets soit 13% d’OCD sur le jarret. A 90%, ces lésions se retrouvent sur le relief intermédiaire du tibia distal. Schougaard (70) dans une étude danoise de 1990 sur 280 yearlings Trotteurs danois obtient 12% d’OCD sur l’articulation tarsocrurale. Grondahl en 1993 (35), sur une population de Trotteurs norvégiens yearlings note 14,3% d’OCD sur le jarret (relief tibial et lèvre latérale du talus confondus). Carlsten en 1993 (65), sur des Standardbred suivis plusieurs fois de la naissance à l’âge de deux ans, arrive à un pourcentage de 10,5% d’OCD dans le jarret sur les animaux d’un an d’âge qui se retrouve pour 7 cas sur 8 sur le relief intermédiaire. Sandgren (67)sur 674 Standardbred de 18 mois révèle 35,9% de poulains atteints d’ostéochondrose dont 10,5% d’OCD dans le jarret et une valeur de 11,5% lorsqu’il complète cette population avec les produits de quatre étalons souffrant d’OCD. De façon similaire, c’est le relief intermédiaire du tibia qui est impliqué dans 95% des cas. Audigié et Denoix (24), dans leur enquête recherchant les images radiographiques anormales en 1993 sur des chevaux de selle (Selle Français et Anglo-Arabe) obtiennent 9,3% d’Images Radiographiques Anormales sur le jarret. En 2000, les résultats de Valette et Denoix (25) sur 1180 chevaux de sport de trois ans (Anglo-Arabe, Selle Français et pur-sang Anglais) obtiennent 26,4% d’IRA sur la région du jarret dont 13,3% sur le site du tarse proximal. Leur étude sur 246 poulains de Basse-Normandie publiée en 2000 permet d’aboutir à une incidence de 16,3% dans la région du jarret dont 10,6% dans le site du tarse proximal. Geoffroy et Couroucé (32) en 1997 recherchent les IRA signant des AOAJ sur 38 Trotteurs Français : 39,5% des chevaux ont une IRA dans la région du jarret dont 10,5% sont sur le site du tarse proximal. Tourtoulou (79) en 1997 sur 58 poulains Trotteurs Français au sevrage donne une incidence d’ostéochondrose en général de 38% sur cet échantillon et 34,1% des lésions sont situées dans le jarret et à 64% sur le relief intermédiaire, à 21% sur la

lèvre latérale du talus et à 14% sur la malléole médiale (ce qui est inférieur aux pourcentages habituels plutôt proches de 90% mais Tourtoulou comptabilise aussi les kystes osseux sous- chondraux et pas uniquement les lésions d’OCD).

En bilan, on peut donc retenir que les jeunes chevaux, toutes races confondues, sont affectés par de l’ostéochondrose entre 20 et 30%. Les régions impliquées sont principalement le grasset, le jarret et l’épaule. L’articulation tarsocrurale est atteinte d’OCD avec un pourcentage compris entre 10 et 15%. Enfin, dans cette articulation c’est le relief intermédiaire du tibia distal qui est en cause à 85-90% suivi de la lèvre latérale du talus et plus rarement de la malléole médiale. La lèvre médiale du talus et la malléole latérale peuvent aussi être atteintes.

NB : les IRA des études françaises sont quasiment exclusivement dues à de l’OCD quand elles sont situées dans le tarse proximal.

III. L’ARTHROSCOPIE : TECHNIQUES, APPLICATIONS ET RESULTATS