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PDA en pratique : quels sont les systèmes existants ?

PHARMACEUTIQUE EN EHPAD

A. PDA en pratique : quels sont les systèmes existants ?

Actuellement, plusieurs pratiques existent pour réaliser la préparation des doses à administrer. Cette opération peut se faire, par exemple, sous forme de piluliers, de sachets

54 ou de blisters thermosoudés, pour des durées variant de 1 à 28 jours. La PDA peut être réalisée au sein de l’EHPAD ou dans la pharmacie. Elle peut être manuelle ou automatisée. Toutes ces pratiques devraient être indiquées dans la convention signée entre l’officine et l’EHPAD.

1. La préparation manuelle : (45) a. Les semainiers :

Ce sont des piluliers hebdomadaires. C’est le système le plus utilisé dans les EHPAD. Dans la majorité des cas, ce sont des piluliers type « hospitalier » qui peuvent être inclus dans un chariot fermant à clé.

Les médicaments sont préparés toutes les semaines et répartis en doses à administrer matin, midi, soir et au coucher. Certains de ces piluliers ont des alvéoles suffisamment grandes pour contenir les comprimés et gélules dans leur conditionnement primaire.

55 ! Avantages de la méthode par pilulier hebdomadaire :

- Coût d’investissement modéré ;

- Système facile à mettre en place et à préparer ;

- L’utilisation par le personnel qui administre est courante et facile, le risque d’erreur lors de l’administration est donc diminué.

! Inconvénients de la méthode par pilulier hebdomadaire :

- Inconvénients du déconditionnement/reconditionnement (voir partie suivante) ; - Opération chronophage pour le pharmacien ;

- Manque de traçabilité de la méthode ;

- Méthodes adaptées seulement pour les comprimés et gélules, risque d’oubli des formes galéniques qui ne peuvent être contenues dans le pilulier ;

- Risque de mélange (un comprimé peut sauter d’une case à une autre lors de l’ouverture du semainier) ;

- Les éventuelles prises intermédiaires entre matin-midi-soir-coucher ne sont pas prévues, et viennent s’ajouter à la liste de médicaments en rappel augmentant ainsi le risque d’oubli ou d’erreur.

- Matériel utilisé plusieurs fois, ce qui nécessite une désinfection pour éviter les risques de contamination.

b. La méthode par carte blistérisée : (62)(63)

Il existe plusieurs systèmes sur le marché tels que MANREX®, MEDISSIMO® et OREUS®, leur principe de fonctionnement est relativement similaire.

Les médicaments sont déconditionnés puis reconditionnés unitairement dans des blisters. Le blister est un pilulier à usage unique. Chaque blister est propre à un résident et contient une seule spécialité. Seuls les comprimés et les gélules peuvent être traités ainsi. Le blister est ensuite fermé par un papier aluminium collé ou thermosoudé. Le blister est inséré dans une carte plastique de couleur différente selon le moment de la prise de la journée (matin, midi, soir et coucher). Ces cartes comportent une étiquette sur laquelle sont mentionnés : le nom de la spécialité, le dosage, la posologie, le numéro du lot et la date de péremption. Selon, le système, une carte séparatrice porte la photographie du résident, son identification

56 et une étiquette « allergie ». Il existe des fiches de rappels pour les médicaments ne pouvant être mis sous blister (sachets, sirops, collyres, etc.).

Chaque prescription est livrée avec un bon de livraison et une fiche de traçabilité pour l’administration des médicaments. Plus pratique, il existe des logiciels de gestion officinale qui permet une traçabilité dans l’officine et éventuellement dans l’EHPAD pour tracer l’administration.

! Avantages des méthodes par carte blistérisée :

- Une traçabilité efficace peut être mise en place grâce aux logiciels prévus. - Le matériel est à usage unique, le risque de contamination est donc diminué. ! Inconvénients de la méthode par carte blistérisée :

- Inconvénients du déconditionnement/reconditionnement (voir partie suivante) ; - Certaines formes galéniques ne peuvent être mise sous blisters (sachet, sirop…),

augmentation du risque d’oubli ;

- Investissement financier très lourd pour le pharmacien ;

- Opération très chronophage (travail de déconditionnement et reconditionnement très fastidieux) ;

57 2. La PDA automatisée : (62)

Depuis quelques années, l’automatisation de la PDA est en plein essor. Les automates de dispensation produisent des doses nominatives à partir de la prescription médicale informatisée et validée par le pharmacien. Dès lors, l’identification précise du produit et du patient à qui il est destiné est assurée. La préparation par l’automate (en fonction des appareils) peut consister en une phase de déconditionnement pour obtenir du « vrac » puis un remplissage de cassette de l’automate, lequel délivre des sachets individuels avec de nombreuses informations telles que le nom du patient, sa date de naissance, le numéro de prescription, la date de distribution, le nom du médicament, etc. Toutes ces informations peuvent être enregistrées dans le dossier de soins et également transmises au médecin coordinateur, au prescripteur et au pharmacien.

! Plus-values d’une PDA automatisée : L’automatisation permet donc :

- D’éviter l’erreur humaine ;

- D’assurer une meilleure traçabilité du médicament car tout est informatisé ; - De diminuer le temps de préparation des piluliers.

! Limites de la PDA automatisée :

- Inconvénients du déconditionnement/reconditionnement (voir partie suivante) ; - Coût d’acquisition de l’automate et coût de la maintenance exorbitant pour une

pharmacie d’officine ;

- L’officine doit avoir l’espace suffisant pour installer cet automate ;

- L’utilisation de beaucoup de matériaux « consommables » qui a un coût du point de vue environnemental et financier.

Chaque système de PDA présente des avantages et des inconvénients. La grande majorité d’entre eux nécessite une étape de déconditionnement et/ou de reconditionnement, et, comme nous allons le voir, ces opérations ne sont pas sans risques.