• Aucun résultat trouvé

Paysage perçu médiation entre le réel et l’imaginaire

Chapitre III : l’aspect chromatique du paysage urbain

III.3. Différentes approches paysagères

III.3.2. Paysage perçu médiation entre le réel et l’imaginaire

Cette approche est caractérisée par la dominance du visuel. Elle considère le paysage comme une expérience visuelle. Cette approche est centré tant sur l’individu, et peu sur un groupe social dans l’interprétation du paysage par un individu.

Paysage ressource visuelle et stimulus sensoriel :

Les idées issues de la géographie et de l’écologie, sont accompagnées dans les années 1960 avec la mise en œuvre de mesures de prise en compte de la dimension paysagère dans les projets d’aménagement de territoires4. C’est un intérêt envers la dimension humaine, la perception visuelle des individus qui a été apparu, lorsque plusieurs conflits relatifs à ces aménagements qui modifient le paysage. Cette approche est utilisée beaucoup plus par les anglo-saxon notamment au Canada et aux USA et moins en

1 Le paysage, une qualification socioculturelle du territoire, PAQUETTE SYLVAIN, POULLAOUEC-GONIDEC PHILIPPE ET

DOMON GÉRALD, Revue d’histoire de la culture matérielle 62 (automne 2005), p : 60

2

Idem

3Idem 4

74 perception du paysage est le processus par lequel un individu appréhende un paysage, à ce stade cette appréhension est considérée comme un processus neurosensoriel et psychologique, il est lié au fonctionnement du cerveau confronté à la vue d’un paysage. La perception du paysage est influencée par plusieurs facteurs liés à l’observateur, et au contexte tels que : l’état physique, psychique, et affectif momentané de l’observateur. Plusieurs appréciations qualitatives du paysage avec la présence de plusieurs observateurs pour ce paysage. Dans la culture occidentale, la perception paysagère est essentielle visuelle. Il faut prendre en compte les données objectives liées à la lecture de paysage. Apres cette lecture objective du réel, il faut prendre en compte les éléments de perception relatifs au paysage perçu notamment : ligne de force, point d’appel, point focal, contraste, rythme, complémentarité des masses /lignes/teintes, éléments valorisants, lisibilité, diversité/harmonie, facteurs de variabilité : luminosité, saison,….

Cette appréhension visuelle constitue le paysage perçu qui, lui-même, est conditionné par les filtres inhérents à la personnalité de l’observateur, à sa culture, aux conditions d’observation. La première composante de la perception visuelle du paysage est les limites visuelles, ces dernières sont constituées de tout ce qui fait obstacle à la vue. Chaque étendue perçue par un observateurs est limitée pars deux horizons, le premier est externe, où au-delà rien n’est visible. Le deuxième est l’horizon interne du paysage, est défini par le jeu d’écrans à l’intérieur du champ, qui est caractérisé par la hiérarchisation des différents plans. La deuxième composante de la perception visuelle du paysage est le contenue du paysage et de champ visuel.

Méthode d’évaluation du paysage perçu :

Le développement des méthodes d’évaluation et de caractérisation visuelle et paysagère a connu deux approches, l’une est celle des « experts » issues de la pratique des professionnels de l’aménagement, et l’autre est celle « cognitives » fondées sur l’analyse des perceptions, et de la psychologie environnementale. La notion de paysage a des contours variables suivant les besoins propres à chaque démarche, deux positions conceptuelles sont apparues clairement :

a) Modèles esthétiques formels : approche des experts Inventaires descriptifs Le paysage est considéré comme une ressource visuelle à gérer, cela dans le contexte des approches des experts. L’apparence de ces approches est environ les années 1960-

75 infrastructure ou d’un projet d’aménagement. Elles ont contribué à rendre opérationnelle la caractérisation visuelle des paysages, grâce à la formulation des indicateurs (contraste, diversité, harmonie), de concepts2. Le paysage était appréhendé grâce à ces caractéristiques constitutifs, où leur maîtrise est la mission d’un observateur entraîné (expert), qui apte à relever et à décoder de manière objective. Cette approche avance que les valeurs esthétiques inhérentes dans les propriétés formelles du paysage (forme, ligne, couleurs, texture), ainsi dans leur interrelation.

Ses démarches ont les rapports visuels d’ordre géométrique et chromatique, comme un objet de recherche, ces rapports sont évalués pour classer chaque zone en termes : de variété unité, intégrité…, où ces termes sont fondés sur des principes apparentés à ceux des arts plastiques et de l’architecture3

. La définition de ces indicateurs visuels considérés comme représentatifs de la qualité paysagère4.

b) Modèles de préférences publics : Approches cognitive stimulus sensoriels Le paysage dans le contexte des approches cognitives est fondé sur la perception du sujet observateur.5 Dans ce cas une attractivité visuelle d’un paysage, est un produit de l’ensemble des opinions émises par les individus concernés par le paysage6

. Ces approches expriment la variabilité des perceptions d’une même scène paysagère selon les caractéristiques individuelles de l’observateur (ex : familiarité avec le lieu, antécédent résidentiel, expérience professionnelle) contribuant à modifier l’expression. Dans ce type de démarche l’observateur était invité, pour donner un jugement ou hiérarchiser des qualités formelles perçues, tout cela est à l’aide d’outils d’enquête standardisés. La qualité (ou la valeur) d’un paysage est classée selon les préférences des individus du paysage globale. La base de cette approche est le jugement porté sur un paysage dans sa totalité. Dans ce cas l’outil de récolte des données est le questionnaire et l’enquête verbale. « Ces approches assimilaient ainsi les caractéristiques physiques du paysage comme autant de

1

Le paysage, une qualification socioculturelle du territoire, PAQUETTE SYLVAIN, POULLAOUEC-GONIDEC PHILIPPE ET DOMON GÉRALD, Revue d’histoire de la culture matérielle 62 (automne 2005), p : 60

2

Idem

3

chételat Joël, éléments méthodologiques de diagnostic paysager utilisant les systèmes d’information géographique, thèse de doctorat, école polytechnique fédérale de Lausanne, 2005 31

4

Idem

5

Le paysage, une qualification socioculturelle du territoire, PAQUETTE SYLVAIN, POULLAOUEC-GONIDEC PHILIPPE ET DOMON GÉRALD, Revue d’histoire de la culture matérielle 62 (automne 2005), p : 60

76

rapport les émotions exprimés lors d’enquêtes ou entretenus avec les stimuli visuels du paysage. Plusieurs méthodes qui sont inclues dans cette approche, il convient de relever, premièrement :

Les modèles psychologiques :

C’est un premier modèle soit psychologique (Lynch, 1960, Lowethal, 1967)2

, ils se réfèrent aux sentiments de perceptions des individus qui regardent les paysages. Un paysage de haute qualité évoque des meilleurs sentiments, qui sont positifs, tels que la sécurité, la joie, la relaxation, alors qu’un paysage de moindre qualité évoque des mauvais sentiments qui sont négatifs tels que : stress, la peur, …etc.,

Les modèles phénoménologiques :

Le deuxième modèle est phénoménologique (Tuan, 1974, Zube et Al, 1975, Kaplan et Kaplan, 1989)3, conceptualisent la perception comme une relation intime entre un individu et son environnement. Dans ce cas l’entretient personnel est l’outil de récolte de données pour l’évaluation paysagère. « Ces modèles sont surtout utilisés pour mettre en évidence l’importance du contexte humain auquel les paysages se heurtent. »

L’approche cognitive et même celle des experts supposaient que la nature de l’expérience du paysage est visuelle.

« Même si ces approches cherchaient à situer la position conceptuelle du paysage à mi- chemin entre le sujet (observant) et l’objet (attributs visuels), il faut se garder d’y voir autre chose qu’une bonne approximation de la qualité esthétique telle que perçu par la vision. Force est de reconnaître que ces approches demeuraient inopérantes quand il s’agissait de cerner les motifs et les significations profondes qui sous-tendaient l’appréciation paysagère. »4