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Patrimoines naturel et culturel : approche de la valorisation.

b Les transformations du siècle dernier.

6.3 Patrimoines naturel et culturel : approche de la valorisation.

Les travaux de Master 2 CAS Spécialisation Valorisation du patrimoine, de Christelle Foulquier (Juin 2014) ont ouvert des pistes de recherche que nous avons reprises dans ce rapport avant l’analyse finale.

6 .3.1 Des patrimoines diversifiés.

Le patrimoine culturel revêt une grande importance, notamment depuis la Révolution Française quant il s’est agit de sauvegarder les biens architecturaux et mobiliers. Depuis longtemps attaché à cette définition, le patrimoine s’est toujours entendu d’un point de vue matériel avec en figure de proue l’architecture, les monuments remarquables et les oeuvres d’art. Cependant, bien que l’aspect matériel ait toujours primé, le patrimoine ne trouvait pas ici une définition complète. Depuis quelques dizaines d’années, la notion de patrimoine s’élargit, en incluant les sites naturels comme des objets remarquables appartenant désormais au patrimoine par la convention concernant la protection du patrimoine mondial, culturel et naturel signée en 19722. L’Unesco est à l’origine de cette mutation et de celle qui suivit en 2003 avec la convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel. Elle élargit encore davantage la notion de patrimoine en incluant les traditions, savoir-faire et langues régionales.

D’un patrimoine culturel essentiellement tourné vers ses manifestations matérielles et pour l’essentiel architecturales, nous arrivons aujourd’hui à une large définition qui inclut la composante naturelle et immatérielle. Il devient alors possible à chaque collectivité de mettre en scène et en tourisme un patrimoine jusqu’alors délaissé, quelquefois méprisé, grâce à un

81 AC, 85 ans, retraité, ancien pompier forestier et fils de métayer, JC, plus de 80 ans, retraitée salariée et fille de

petits propriétaires, le 18/04/2014

82 GD, 74 ans, retraité, ancien ouvrier de la gravière et fils de charron, le 2/04/2014 83

processus de patrimonialisation84, justifié ou non. Ces diverses conventions ont permis d’attribuer un intérêt croissant aux sites culturels et ce au fur et à mesure de la prise de conscience par les collectivités des richesses de leurs territoires. Les sites remarquables font l’objet d’une mise en tourisme qui permet de les utiliser comme autant d’outils de développement local.

Bien qu’intéressante par l’apport de culture que cette vulgarisation confère et la protection qui en découle, la mise en tourisme reste une activité périlleuse tant pour le patrimoine concerné que par l’excès de patrimonialisation, ce qui nécessite alors la gestion d’un équilibre entre patrimoine et tourisme. Malgré tout, la tendance pour les collectivités est à la prise de conscience et la redécouverte de ce patrimoine, généralement dans une perspective touristique, le patrimoine naturel et culturel générant un déplacement de visiteurs de plus en plus conséquent avec le concept de vacances culturelles.

Au niveau du Pays Grenadois, la collectivité perçoit le site des saligues de de Bordère-et- Lamensans comme un joyau naturel qui se rajoute à la richesse d’un patrimoine varié offrant des sites dits naturels, des paysages localement attractifs, des structures muséales, des traditions et savoir-faire… On y trouve de nombreux lacs, dont un assorti d’un observatoire de l’avifaune à Bascons, ainsi que la forêt domaniale de Laveyron située à Lussagnet qui viennent compléter le site des saligues.

Le patrimoine culturel s’exprime au travers de diverses structures, comme le petit musée de l’histoire landaise ou le pavillon de la résistance et de la déportation, et de traditions, comme les poteries de Castandet, la course landaise ou encore les chants et danses traditionnels gascons. Il existe également sur le territoire deux sites assez singuliers qui regroupent à la fois une structure muséale et un édifice religieux : le site de la course landaise à Bascons, où le musée de la course landaise vient compléter la chapelle Notre Dame de la course landaise dédiée à cette tradition ; et le site du rugby à Larrivière-Saint-Savin où la salle d’exposition du rugby vient à son tour compléter la chapelle Notre Dame du rugby, elle aussi dédiée à ce sport. La question patrimoniale ne s’arrête pas là mais il serait ambitieux de vouloir dresser une liste exhaustive de tous les ensembles remarquables donnés à voir sur le canton, cependant nous pouvons mentionner les églises et arènes inscrites aux Monuments Historiques, une exposition dédiée à Jean CASSAIGNE ou encore la pierre monolithique de Larrivière-Saint-Savin, élément archéologique reconnu.

6.3.2 Diagnostic patrimonial par structure.

a. Des saligues à l’observatoire de l’avifaune : le diagnostic d’un « patrimoine naturel » Qu’en est-il de la valorisation et du potentiel de ces sites ?

Concernant les saligues, les aménagements et la signalétique ne sont pas optimaux puisqu’on ne sait jamais si l’on se trouve ou non dans la zone de quiétude et les chemins de randonnées ne sont pas balisés. Malgré tout, en ce qui concerne la zone de visite, des aménagements ont été réalisés pour proposer des sentiers de découvertes mais aussi des bancs et des escaliers pour accroître le confort du visiteur tout en gardant un cap écologique (les aménagements sont en bois et les panneaux sensoriels fonctionnent à l’énergie solaire). Il s’agit donc d’un lieu où l’intérêt patrimonial est indéniable mais certains points restent à performer. On notera par exemple que le site est difficilement accessible aux handicapés et que la communication reste très sommaire, tout comme la signalétique destinée à diriger les visiteurs vers ce lieu. Ce diagnostic permet alors de dresser un tableau AFOM afin de mener vers des pistes de valorisation :

84 Il « résulte d’une stricte production sociale à finalités idéologique, politique et/ou économique… ». Processus

qui comprend « les règles de la production sociale, leur définition et leurs modalités d’application, mais aussi celles des procédures de sauvegarde, de conservation et de valorisation des patrimoines… » Di Méo G.2008.

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ATOUTS FAIBLESSES

- Patrimoine considéré comme naturel avec une faune et une flore remarquable

- Site aménagé pour la visite et la randonnée - Médiation à l’entrée et à l’intérieur du site - Utilisation de panneaux sensoriels

- Entrée libre et gratuite

- Panneaux en mauvais état, illisibles pour certains

- Présence de battues au sein du site

- Visites guidées uniquement sur rendez-vous ou lors d’évènements

- Difficulté pour l’accès des personnes handicapées

- Parcours peu identifiés - Peu d’évènements - Signalétique faible

- Médiation trop faible pour les visites libres - Manque d’une structure liée au saligues

OPPORTUNITÉS MENACES

- Visites réalisées par les gardes nature - Divers partenariats notamment CPIE et Ligue de

l’Enseignement

- Site ouvert gratuitement au public - Entrées limitées et identifiées

- Des évènements exceptionnels organisés - Visites libres ou guidées

- Propriété de l’Institution Adour et Gestion par le Conseil Général

- Partage du territoire (ligue enseignement, chasseurs, pêcheurs…)

- Partage du site entre 3 communes (Cazères, Renung et Bordères)

- Patrimoine naturel, volonté de préservation, peu d’aménagements

- Présence de l’avifaune à Bascons - Des zones interdites d’accès - Communication insuffisante

- Objectifs différents entre le Conseil Général et le Pays Grenadois

L’intérêt du site de Bascons porte sur une population exceptionnelle d’oiseaux mêlée à une faune et une flore remarquable. Cependant, faute de connaissances naturalistes et de plan d’accès, il est difficile pour le visiteur de vérifier cet intérêt. Pour ces mêmes raisons, l’élaboration du diagnostic se révèlera sommaire tout en essayant d’apporter des réponses. Des panneaux d’accueil localisent l’observatoire en l’associant au site de la course landaise mais, passé la première flèche, on se perd. Il ne m’a donc pas été permis de voir la médiation en place sur ce site bien que Bernard LESPERON (parti prenant du projet), précise qu’il existait des panneaux de médiation tout au long du sentier. De plus, le flyer développé par la commune de Bascons décrit le site comme un espace naturel remarquable qui peut être découvert grâce à 12 kms de sentier assortis d’observatoires, ce qui suppose une médiation en place.

Pour en venir à la communication, le flyer et le site internet de la commune sont les seuls outils utilisés, cependant, la vocation première étant l’irrigation, l’absence de communication, de signalétique efficace et semble-t-il de médiation laisse à croire qu’il ne s’agit que d’un déguisement écologique pour un lac destiné à l’agriculture. Malgré tout, il est valorisé en temps qu’objet de patrimoine et nécessite alors de dresser un tableau AFOM pour l’insérer par la suite dans un projet de valorisation :

ATOUTS FAIBLESSES