• Aucun résultat trouvé

Parus major 152

Dans le document A LAUDA Revue internationale d Ornithologie (Page 111-114)

83)

UK.

NN NT

1973-74 1973-74 1973-74

JF MF VF

F6. 3. — Densités des deux principales espèces de mésanges dans les trois

milieux, après la pose de nichoirs.

312 Alauda 44 (3), 1976

On remarque que, en moyenne, la densité des couples dans nos nichoirs est supérieure à celle trouvée par le calcul. Précisons que la densité d'occupation des nichoirs a été prise au moment de l'éclosion des premières pontes, ce qui englobe ainsi les pontes tar- dives et de remplacement. Ce sont donc les valeurs maxima.

La seule valeur nettement inférieure est pour la Mésange bleue dans la vieille futaie, ce qui est logique car, par les IKA, on recense aussi les oiseaux nichant en dehors des nichoirs : dans ce cas, on pourrait dire que le tiers seulement de la population niche dans nos nichoirs. Pour la moyenne futaie, la différence moyenne de 2 couples en faveur des nichoirs peut être due à l’imprécision de la méthode.

Le coefficient de conversion utilisé est celui de Frochot (C = 1,7).

Pour la Mésange charbonnière, il semble que le calcul à partir des IKA (C = 1,1 fide Frochot) sous-estime systématiquement la densité.

En prenant l’hypothèse la plus favorable, à savoir que toute la popu- lation de Charbonnières niche dans les nichoirs, la sous-estimation est de 30 à 60 %. Cela peut être dû à ce que, lors du recensement des chants, il est souvent délicat de séparer celui d’une mésange quel- conque de celui d’une Charbonnière l’imitant et on peut ainsi omettre une partie des Mésanges charbonnières.

Dans ce cas, peut-on avoir une idée de la densité réelle de cette espèce dans les parcelles ? Je pense qu’une valeur très proche de la réalité peut être donnée. D'une part, les travaux d’autres auteurs (Gibb 1954, Kluyver 1951, Van Balen 1973) ont montré que, même en présence de sites naturels, les Charbonnières préfèrent les nichoirs artificiels du moment qu’ils sont assez spacieux et avec un trou d’envol de bonne taille (30 à 35 mm). D’autre part, il n'apparaît pas de différences entre les parcelles dans les taux de sous-estimation ; c’est même en vieille futaie, là où la sous-estimation devrait être la plus faible, du fait des couples éventuels nichant hors des nichoirs, qu’elle est la plus forte : c’est donc qu'il ne doit pas y avoir de couples nichant dans des cavités naturelles pour compenser cette sous-estimation des couples nichant dans nos nichoirs.

Peut-on vérifier cette hypothèse ? Pour cela, nous avons procédé à des expériences de repasse du chant dans la vieille futaie afin de délimiter les territoires des Mésanges charbonnières. Lorsqu'un mâle était « capté » par le chant du magnétophone, il était possible d’abord de délimiter grossièrement l’aire défendue en se déplaçant sans le perdre. Puis, de vérifier s’il était bien nicheur dans un nichoir. Pour cela, il suffit de s'approcher du nichoir habité le plus proche du

Densité des mésanges 313 centre de l’aire précédemment délimitée, toujours suivi du mâle répon- dant au magnétophone, et de l’ouvrir : si le mâle est le propriétaire du nichoir, son chant se transforme en cri de colère, sinon le vrai propriétaire ne tarde pas à arriver et chasse l’intrus. De cette façon, en prenant un mâle au hasard, nous avons toujours pu le localiser à un nichoir précis, ce qui montre donc que toutes les Mésanges charbonnières du milieu occupent nos nichoirs.

En conclusion, le nombre de nichoirs occupés dans une parcelle quelconque par des Mésanges charbonnières, représente la densité réelle de cette espèce. Pour la Mésange bleue, la densité donnée par IKA et coefficient de conversion est une bonne approximation de la réalité. Pour pouvoir se servir des IKA avec la Mésange char- bonnière, il suffit de calculer un nouveau coefficient de conversion à partir des densités de nichoirs occupés. Ce nouveau coefficient (GC = 2,1) est assez différent de celui calculé par Frochot. Cette différence, due à la variabilité des méthodes de détection des oiseaux, nous donne une idée de l'incertitude des densités obtenues par conversion d'IKA.

Coefficient de conversion (C) des IKA en densités pour la Mésange charbonnière

1973-1974 VF MF JF Moyenne

Nichoirs occ./10 ha . 11,5-17,2 13,5-11,0 8,3-11,7 12,2

IKA 4,3-6,1 6,2-9,1 4,3-4,4 5,7

CP 2,8 1,6 23 2,1

Notre nouveau coefficient est valable uniquement Pour nos mesures et, si nous nous en sommes servis pour construire la figure 4 avec les mesures de Frochot, c’est afin de Pouvoir les comparer avec nos propres données. Nous avons représenté sur cette figure deux groupes de données d'origines différentes : les courbes continues ont été obtenues à partir des données des IKA moyens (1959-1967) de Ferry et Frochot, que l’on a convertis en densités (nouveau coefficient pour la Mésange charbonnière, anciens coefficients pour les autres mésanges). A ces courbes, nous avons superposé les densités obte- nues dans nos quatre parcelles d'étude en 1973-74 et qui sont les valeurs maximales tirées de nos IKA ou de l'occupation des nichoirs.

Les résultats se rapprochent beaucoup de ceux de la figure 2. Mais,

314 Alauda 44 (3), 1976

ici, on privilégie la jeune futaie qui, présentant une forte augmentation de l’abondance en Mésanges charbonnières relativement aux autres parcelles, voit sa densité croître de 9,3 c./10 ha ; elle se place ainsi en tête des parcelles pour les augmentations de densité, ce qui n’appa- raissait pas en comparant les IKA. Néanmoins, elle ne rattrape pas les autres milieux pour ce qui est de la densité totale. Remarquons encore que la différence entre moyenne et vieille futaie est accentuée, car les IKA sous-estiment plus la densité réelle en Mésanges charbon- nières en vieille qu’en moyenne futaie (selon le tableau ci-dessus, les coefficients de conversion devraient être respectivement 2,8 et 1,6).

Densité calculée à partir Densité

des IKA moyens 1959-67 (couples /10 ha)

Parus montanus

M csv 7

Parus major Parus cacruleus

Apport dû aux nichoirs »

Parus major

= Parus caeruleus 20

150 âge de la futaie

Fig. 4. — Courbes de variation des densités de mésanges avec l'âge de la futaie et modifications apportées par les nichoirs. Le calcul de densité pour la

Mésange charbonnière est fait avec le coefficient de conversion € = 2,1. Lil

Dans le document A LAUDA Revue internationale d Ornithologie (Page 111-114)