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Et paix perpétuelle sous trente ans 1

Dans le document Théorie des quatre mouvements (Page 118-133)

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Les grands événements qui ont signalé la fin du dix-huitième siècle ne sont que des bagatelles en comparaison de ceux qui se préparent. L'Europe touche à une catastrophe qui causera une guerre épouvantable, et qui se terminera par la paix perpétuelle.

À ce mot l'on se rappelle la vision de l'abbé de Saint-Pierre ; mais il ne s'agit pas ici d'un plan de pacification, il s'agit d'une crise forcée par les circonstances.

Le genre humain passera d'abord à une paix temporaire et générale, par l'effet du triumvirat continental. Il ne reste sur le continent que quatre puissances marquantes, France, Russie, Autriche et Prusse. La plus faible des quatre, la Prusse, peut être conquise et démembrée, selon l'usage établi depuis un demi-siècle, de se réunir pour écraser le plus faible. La Prusse, malgré sa belle armée, n'est qu'un État paralytique. Ouverte de toutes parts, elle sera partagée par ceux des trois autres qui voudront se liguer pour l'envahir. Elle prévoit le choc qui la menace, elle n'ose rien entreprendre. En vain grossit-elle ses armées ; la pauvre Prusse ne peut pas tenir une campagne contre deux des trois puissances liguées.

Si l'une des trois grandes puissances, comme la France, se trouve embarrassée par une révolution ou autre incident, les deux autres se ligueront et attaqueront la Prusse, qui sera anéantie par une seule bataille perdue. Dès lors l'Europe sera réduite au triumvirat France, Autriche, Russie. On sait quelle est l'issue de tout triumvirat : une dupe et deux rivaux qui se déchirent. Il est bien probable que l'Autriche jouera le rôle de Lepidus. Elle se trouve resserrée entre deux prétendants. La France et la Russie partageront l'Autriche, et disputeront sur son cadavre l'empire du globe. Ainsi, pour donner au globe la paix générale, il faut former le triumvirat par l'anéantissement de la Prusse ; dix ans après il ne restera qu'un seul maître.

1 Article publié par Fourier dans le Bulletin de Lyon, le 25 frimaire an XII (17 décembre 1803).

Je compte pour rien l'Angleterre dans cette lutte. Celui qui commandera à l'Europe enverra une armée prendre possession de l'Inde, fermera aux Anglais les ports d'Asie et d'Europe ; il fera incendier toute ville qui recevrait les produits anglais, même indirectement. Alors cette puissance purement mercantile sera anéantie sans coup férir.

Le souverain de l'Europe imposera tribut au globe entier, et établira la paix temporaire sur la terre. Il reste à savoir par quels moyens il pourra perpétuer cette paix. Avant de les expliquer, j'observe que les Philosophes, gens qui ont la vue courte, n'ont pas encore entrevu le principe de la paix temporaire. Ce principe est la formation du Triumvirat, d'où résulte le choc ultérieur et l'unité du Continent. Quel est l'empire barbare qui résisterait au maître de l'Europe ? Serait-ce la Chine, que 8 000 Russes ont fait trembler, et que lord Clive se flattait de conquérir avec 20 000 Anglais ? Lorsque les Romains et Charlemagne ont possédé l'Europe, ils ne pouvaient réunir le globe, parce qu'ils n'avaient pas comme nous la tactique et l'art de la navigation, devant lesquels tout Empire barbare n'est qu'un pygmée.

Tout occupés de calculs mercantiles, nos savants ne s'aperçoivent pas que la civilisation marche à ce dénouement, au Triumvirat, et qu'il faudra bientôt débattre le sceptre de l'Europe. Que serviront alors les îles à sucre ? Qui aura le plus de colonies sera le plus confus ; tout sera la proie du Triumvir victorieux ; et la France, au lieu de s'exténuer dans ses luttes coloniales et mercantiles, devra prendre ses mesures pour pouvoir tenir le dé dans le Triumvirat, dont la formation est prochaine et inévitable. Mais si la France s'arrête plus longtemps aux chimères commerciales, elle sera jouée par la Russie qui ne tardera pas trente ans à réaliser la prédiction de Montesquieu.

Je n'ignore pas combien les esprits sont prévenus en faveur de la France, et combien ses triomphes récents lui inspirent de sécurité. Mais ceux qui voient un peu plus loin, ne se laisseront pas éblouir par cet éclat. Je pourrai démontrer dans d'autres articles que si le Triumvirat se formait dans la conjoncture actuelle, la France serait perdue. La Russie pourrait, après la chute de l'Autriche, occuper toutes ces régions situées en arrière de l'Elbe et de l'Adriatique, et armer contre la France deux millions de soldats rassemblés dans l'Europe et l'Asie.

Voilà le coup de partie qui menace l'Occident. Et vous, publicistes, qui ne prévoyez pas cette crise, n'êtes-vous pas des enfants à renvoyer à l'école ? Combien d'autres événements se préparent et dont vous n'avez rien prévu ! Votre crédit touche à sa fin. Vous siégez dans les académies à côté des hommes qui enseignent la vérité, à côté des physiciens et géomètres ; préparez-vous à rentrer dans le néant. La vérité que préparez-vous cherchez depuis deux mille

cinq cents ans va paraître pour votre confusion ; les sciences politiques et morales ont plus duré qu'elles ne dureront.

FOURRIER. (Sic)

Fourier écrivait alors son nom avec deux R.

En reproduisant l'article précédent, La Phalange (numéro du 1er janvier 1838) l'accompagna des détails suivants :

« À peine le magnifique article que l'on vient de lire eut-il paru que Bonaparte, alors premier consul, envoya à M. Dubois, commissaire général de la police à Lyon, l'ordre de lui donner des informations sur l'auteur. M. Ballanche, chez qui s'imprimait le Bulletin de Lyon, et à qui les renseignements furent demandés, répondit que l'auteur de l'article était un jeune commis marchand de draps, d'une maison qu'il indiqua. M. Ballanche joignit à sa déclaration l'éloge du caractère et des connaissances de Fourier, à qui il fit connaître l'attention dont il était l'objet. L'affaire n'eut pas d'autres suites et le commis marchand resta dans sa boutique.

« C'est de la bienveillante amitié de M. Ballanche lui-même que nous tenons ces renseignements. M. Ballanche n'ayant pas la collection du Bulletin de Lyon, M. Considérant lui remit les articles copiés par notre ami O. Barbier dans une collection appartenant à M. Beuchot. M. Ballanche répondit à la communication de M. Considérant par la lettre suivante, et eut l'obligeance de lui raconter ensuite tout ce que sa mémoire lui rappela de cette circonstance. »

« Mon très cher monsieur Considérant,

« Je vous remercie beaucoup de ce que vous avez bien voulu me communiquer divers articles insérés dans le Bulletin de Lyon, vers le commencement du siècle, par Charles Fourrier, qui alors n'avait pas encore publié la Théorie des quatre mouvements. « Un de ces articles, intitulé Triumvirat continental, du 17 décembre 1803, attira tellement l'attention du Gouvernement, que M. Dubois, alors commissaire de police, reçut immédiatement ordre de prendre des informations sur l'auteur de l'article. M. Dubois, homme excellent et éclairé, voulut bien me consulter à ce sujet. Je lui dis qui était Fourrier, un homme modeste, étranger à toute espèce d'intrigue et d'ambition, et jouissant parmi nous autres, jeunes hommes de ce temps, d'une grande réputation de science géographique.

« Quant à l'article sur l'acceptation des lettres de change, il faut bien remarquer :

1° que l'acceptation était contraire à toutes les traditions de réserve et de prudence du commerce de Lyon ; 2° que le Code de commerce qui devait

imposer l'acceptation comme une loi générale, n'avait point encore été publié.

Ce qui, au reste, fait honneur à la prévision de Fourrier, c'est que le commerce de Lyon ayant voulu persévérer dans ses anciens usages de non-acceptation, un assez grand nombre de maisons de Genève vint s'établir dans la ville même pour pratiquer l'acceptation qui répugnait aux maisons lyonnaises.

« Agréez, je vous prie, mon cher monsieur Considérant, l'expression de mes sentiments les plus distingués.

« BALLANCHE. »

La seconde partie de la lettre de M. Ballanche est relative à un des autres articles de Fourier, insérés dans le Bulletin de Lyon, et qui a été reproduit dans La Phalange, numéro du 1er novembre 1838. Voyez ce Numéro.

Introduction de 1818

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Le morceau suivant, Nouvelle Introduction à la Théorie des quatre mouvements, a été écrit par Fourier en 1818, dix ans après la première publication de l'ouvrage, et quatre ans avant celle du Traité de l'Association Domestique-Agricole que l'auteur préparait alors. Ce morceau a été imprimé déjà, du vivant de Fourier, dans la Phalange, t. 1, numéro 22, année 1837.

Il faut se garder, en lisant cet ouvrage, d'une erreur où tombent tous les Français ; ils veulent qu'un prospectus contienne les détails réservés à un traité ; ils se plaignent de ne pas comprendre comment on pourra exécuter les changements annoncés. Si j'avais voulu l'expliquer, j'aurais donné un traité et non pas un prospectus. Il ne convenait pas de livrer d'emblée ma Théorie ; comme je n'en publie qu'une annonce, je n'y dois autre chose que des aperçus propres à piquer la curiosité et faire désirer le traité qui communiquera les moyens d'exécution 1.

En publiant ce livre j'avais deux buts : sonder l'opinion, et prévenir le plagiat. C'était une prise de possession, mesure nécessaire surtout en France, où l'on trouve toujours après coup vingt plagiaires qui revendiquent une découverte et accusent l'auteur même de plagiat.

J'ai donné à cet essai des formes quelquefois choquantes et des tons variés, pour masquer diverses épreuves que je faisais sur les préjugés, plus forts en France que partout ailleurs. Pour les sonder tour à tour, il a convenu de distribuer l'ouvrage comme l'habit d'Arlequin, cousu de toutes pièces et bigarré de toutes couleurs. On lui a reproché de manquer de méthode ; il a la méthode nécessaire dans un travestissement.

La première partie de l'ouvrage, la Cosmogonie, n'est pas fixe, quoique renfermant beaucoup de détails fort justes que la Théorie fixe a confirmés. Je n'ai fait qu'en 1814 la découverte du Clavier général de Création qui sert de boussole dans ce genre de calcul. Dans le Traité de 1821, cette partie de l'ouvrage sera fixe, ainsi que les autres. J'ai rectifié à la main les erreurs notables, comme celles de la page 91.

1 L'édition 1841 donnait : « le traité qui la satisfera ». Nous avons corrigé selon le texte de Fourier. (Exemplaire annoté conservé à la B. D. 1. C.)

Du reste, il y a sur ce point très peu d'erreurs conjecturales, et je puis m'étonner d'en avoir si peu commis lorsque je manquais du calcul de vérification trouvé en 1814.

Jugeons, par quelques exemples, de la ténuité de ces erreurs. J'ai porté au grand tableau le nombre des périodes sociales à 32 ; il est de 34, y compris les deux pivotales, qui ne comptent pas en mouvement ; j'omettais tous les Pivots en 1807.

J'ai estimé le nombre de nos planètes à une cinquantaine, y compris les inconnues c'est l'erreur la plus grave. Elles ne sont que 32 en gamme sur le soleil, non compris notre lune Phœbé, qui est un astre mort, à remplacer par la petite étoile Vesta entrée pour cette fonction.

Il ne reste à découvrir que deux planètes de gamme ; ce sont Protée, ambiguë de Saturne, et Sapho, ambiguë d'Herschel, toutes deux d'ordre mixte, et correspondant pour l'emploi à Vénus et Mars.

Il peut rester aussi quatre planètes de réserve au-delà d'Herschel ; tout cela n'élèverait encore le tourbillon qu'aux environs de 40 au lieu de 50. Je ne savais pas faire le compte régulier de ces astres inconnus lorsque j'en fixai approximativement l'ensemble à 50.

Une erreur de méthode assez grave est d'avoir divisé le Mouvement en quatre branches, au lieu de cinq, dont une pivotale et quatre cardinales. En 1808, je ne connaissais pas la théorie des Pivots et je les omettais fréquemment. Cette irrégularité ne change rien, quant au fond de la Théorie générale, non plus que l'inadvertance commise en 1808 sur le mode neutre, dont je n'ai pas fait mention dans ce volume, n'en ayant découvert les emplois que six ans plus tard.

Les beaux-esprits qui firent des plaisanteries sur les quatre Mouvements auraient, certes, mieux fait de rectifier ces erreurs ; ils pouvaient me prouver que j'oubliais le Mouvement aromal, et que je plaçais mal à propos le passionnel sur la ligne des quatre autres, dont il est Pivot et type.

Une science nouvelle n'arrive pas à terme du premier jet, surtout quand l'auteur est seul à l'ouvrage. Or, en 1807, je n'étais qu'à la huitième année de la découverte ; il me restait une infinité de problèmes à résoudre pour compléter un corps de doctrine. Je ne me serais pas pressé d'entrer en scène sans quelques instances de curieux qui me demandaient au moins un aperçu ; ils m'y engageaient par la crainte d'une censure dont on menaçait et qui bâillonna la France dès l'année suivante. Pour l'esquiver, je composai précipitamment cet essai.

J'avais déjà résolu quelques-uns des problèmes principaux, entre autres celui de la formation des Séries passionnelles et de la distribution d'une Phalange d'harmonie domestique, à 810 caractères contrastés. Je tenais déjà le secret de la répartition équilibrée en raison directe des masses et inverse du carré des distances.

On pouvait donc, dès cette époque, sortir de la Civilisation. Les Français ont préféré y rester ; elle leur a valu, depuis, une perte de 1 500 000 têtes dans les combats, des humiliations et spoliations de toute espèce. Le tableau de ces désastres est la meilleure réponse à leurs plaisanteries, dont ils ont été si bien punis.

Les conférences que j'ai eues sur cette découverte avec des personnes de diverses nations m'ont prouvé que les Français, par leur manie de bel-esprit, leurs nombreux préjugés et leur coutume de trancher sur tout débat sans examen, sont inhabiles à l'étude de l'Attraction, dans laquelle réussissent fort bien les Allemands et les gens du Nord. Ces peuples, moins bouffis de prétentions, peuvent se façonner au précepte de Condillac et Bacon qui conseille aux Civilisés de refaire leur entendement, oublier tout ce qu'ils ont appris des sciences incertaines.

C'est principalement en étude d'Attraction passionnelle qu'on doit rappeler ce précepte ; mais comme les Français ne sont pas gens à le goûter, il ne leur est pas possible de se familiariser avec la Nouvelle Science qui heurte tous les préjugés et en exige l'oubli. D'ailleurs, ni eux ni d'autres ne peuvent la juger sur un prospectus borné à des aperçus sans théorie complète et à des raisonnements préparatoires.

Les journaux de Paris, tout en avouant que ces raisonnements sont bien faits, bien suivis, y ont répliqué par des railleries, selon l'usage français ; mais raillerie n'est pas réfutation. Au surplus, pour payer les Français en leur monnaie, puisqu'ils n'admettent que la raillerie, je les félicite des bienfaits éclatants qu'ils ont recueillis de la Civilisation, depuis l'époque où je leur en ai indiqué l'issue, en payant sa prolongation de tant de sang et de trésors ; je doute qu'ils aient les rieurs de leur côté.

Ceux qui apporteraient dans cette lecture l'esprit français, la manie de primer et ravaler un compatriote vivant, seraient dupes d'eux-mêmes ; je vais le prouver par l'aperçu de deux chances de bénéfice et d'honneur que la découverte présente à la France ; je me borne à deux preuves entre cent.

1° Chance de bénéfice. Il faut la placer au premier rang pour se mettre au ton de notre siècle mercantile.

Une dette énorme pèse sur la France, dette qui, en 1820, s'élèvera à quatre milliards, aveu fait dans le sein du corps législatif. Ne serait-il pas commode pour la France de faire passer sa dette sur le compte du globe ?

Mais l'Angleterre a aussi une dette ; elle est de 18 milliards ; disons 20 milliards au premier contretemps et 1 milliard d'agio annuel. On sait combien les peuples sont écrasés par cette plaie. Quels horribles tableaux de mendicité nous donnent les statistiques de ce pays, grevé pourtant d'un impôt additionnel et communal de 200 millions pour secours aux indigents ! L’Angleterre sera donc plus intéressée que la France à saisir le moyen de se libérer sans qu'il lui en coûte une obole ; car maintenant l'opération d'épreuve de l'Harmonie est établie sur de nouveaux procédés qui exempteront un souverain de tout risque et de tous frais. À ce prix, comment l'Angleterre hésiterait-elle sur une épreuve dont le succès éventuel la délivrerait de sa dette colossale, et dont le succès assurerait encore une foule d'économies matérielles qui seront mathématiquement démontrées ?

Or, si l'Angleterre prend l'initiative d'épreuve que lui commande impérieusement le poids de sa dette, quelle sera la confusion de la France qui aurait pu s'approprier cet avantage, cet affranchissement de sa dette, en traitant son inventeur avec les égards dus à un homme qui ne demande pas de confiance prématurée, mais seulement l'examen et l'épreuve de nulle dépense pour tout souverain de 500 000 habitants, comme celui de Darmstadt ?

Les sceptiques vont répliquer : « On ne voit pas quels sont les moyens d'exécution de l'auteur. » Eh ! comment les verrait-on dans un prospectus fait en 1807, puisque les principaux progrès de la Théorie ont eu lieu de 1814 à 1817 ? Ils régularisent et complètent la Science et les moyens d'enseignement.

Il ne reste plus, pour en assurer le succès, qu'à donner tout le temps convenable à la confection du Traité, et l'appuyer du tableau des intérêts de chaque souverain, de chaque nation, de chaque homme riche, à tenter la facile épreuve de l'initiative d'harmonie.

2° Chance d'honneur. Les Français sont accusés de ne savoir que perfectionner et non inventer, d'être avortons en génie. S'ils tenaient à laver leur nation de ce reproche, ils seraient flattés de voir qu'un des leurs jette le gant au monde savant, prétend que les Newton, les Kepler, qui croient avoir découvert les lois du Mouvement, n'en ont mis au jour que la cinquième branche, et qu'un Français va dévoiler les quatre autres. Sur cette annonce ils devraient à ma Théorie une protection provisoire et subordonnée à l'engagement de fournir un Traité régulier, pleinement compatible avec l'expérience, et appliqué aux sciences fixes, aux connaissances positives.

Les Français en jugent tout autrement ; ils ne voient dans cette affaire que le plaisir trivial de ravaler un des leurs, de l'attaquer sous le rapport de la

rhétorique, lorsqu'il ne s'agit que de juger l'esprit inventif et d'attendre l'Exposé dogmatique.

Ce n'est pas une tâche facile à remplir. La seule ébauche du corps de doctrine vient de me coûter seize mois, pendant lesquels je n'ai fait que dégrossir un tiers de l'ouvrage. À la vérité, c'était la partie la plus épineuse et embarrassante par la quantité de problèmes ; le reste en est moins hérissé, et c'est un travail de deux ans dont je puis répondre à jour fixe pour 1820 ou 1821, y compris une année à donner à la révision et correction.

Si, à cette époque, je publie un Traité suffisant, et que la découverte des lois intégrales du Mouvement soit bien constatée, quelle sera la confusion des Français de classe savante en voyant qu'ils ont élevé aux nues l'inventeur de la cinquième branche, l'inventeur partiel, Newton, bien digne des plus grands honneurs, et que leur compatriote, inventeur des lois intégrales qui comprennent tout l'ensemble du Mouvement dans les cinq branches, n'a trouvé

Si, à cette époque, je publie un Traité suffisant, et que la découverte des lois intégrales du Mouvement soit bien constatée, quelle sera la confusion des Français de classe savante en voyant qu'ils ont élevé aux nues l'inventeur de la cinquième branche, l'inventeur partiel, Newton, bien digne des plus grands honneurs, et que leur compatriote, inventeur des lois intégrales qui comprennent tout l'ensemble du Mouvement dans les cinq branches, n'a trouvé

Dans le document Théorie des quatre mouvements (Page 118-133)