II. Sources commerciales d'énergie primaire en Afrique.
Des mesures pratiques ont été prises en vue de l'inventaire
des ressources d'énergie primaire du continent africain. La prospec¬
tion bat son plein même dans les régions qui jusqu'à présent étaient considérées comme ne présentant aucun intérêt économique ou stratégi¬
que. Dans ses phases initiales, la recherche a été facilité par des transformations structurelles profondes de l'industrie énergétique mondiale qui exigeaient la diversification des souroes d'approvision¬
nement ainsi que la réduction des coûts et un accroissement de la production pourcompenser la consommation sans cesse croissante des pays développés. Plus récemment il semble que les activités ont été guidées par le désir d'une planification plus poussée, quelles qu'en
soient la durée et les modalités, car l'une des préoccupations fonda¬
mentales des pays africains en voie de développement dont la souve¬
raineté permanente sur leurs ressources énergétiques et leurs activités économiques vient juste d'être reconnue, o'est de prévoir les "besoins d'énergie à long terme et de définir les moyens d'y répondre.
Bien que l'inventaire ne soit pas encore complet, salon les
estimations les plus pessimistes, l'Afrique abriterait une part rela¬
tivement importante des ressources d'énergie mondiales accédant au marché international et une quantité non—négligeable des formes d'éner¬
gie dites non—traditionnelles. Outre des combustibles solides, des
hydrocarbures,
des métaux fissiles et de l'hydroélectricité, l'Afrique possède également d'importants gisements de schistes bitumineux de sables asphatiqueo et de calcaires ainsi qu'un potentiel important d'énergie solaire, d'énergie éolienne, d'énergie géothermique, d'éner¬gie thermique des mers et des combustibles ligneux.
Une brève analyse révèle que l'Afrique a produit .34 millions de tonnes houille équivalence en 1950,
65
millions en1960,
497 mil¬lions en 1973. Ces chiffres représentaient respectivement
1,28
p. 100, 1,45 P. 100,6,72
p. 100 et6,08
p. 100 de toute l'énergie primaireCS/i796 Page
28.111
produite dans le monde» Le taux d'accroissement de la production d'énergie a été relativement élevé jusqu'en 1970» mais il est tombé
en 1973 à. là. suite, semble-t—il, de la baisse de la production de
brut en République arabe libyenne et en raison de la faiblesse du
taux d'accroissement de la production de charbon en Afrique australe.
Les'chiffres qui suivent donnent la part de chaque type d'éner¬
gie primaire dans la production totale d'énergie primaire du continent.
En 195O le charbon a représenté près de 88 p. 100, et le brut 12 p.
100j en
196O
ce pourcentage était de66
p. 100 pour le charbon et de3 p. 100 environ pour l'énergie hydro-électrique et le gaz naturel»
En 1970 le charbon représentait 12 p. 100, le brut
86,5"1
P« 100, legaz naturel 0,9 P. 100, l'énergie hydroélectrique
0,6
p. 100. En1973»
les chiffres correspondants étaient de 13p. 100 pour le charbon, 82 p. 100 pour le brut, 4 P« 100 pour le gaz natùrellet ' environ .»
1 p. 100 sur l'énergie hydraulique.
D'autre part, la consommation d'énergie primaire
de l'Afrique
était de 14O millions de tonnes houille équivalence en 1973, soit
seulement 27 p. 100 de la production totale de l'Afrique et
5»6
p. 100de la production mondiale totale. La consommation par habitant n'a représenté que 19 P« 100 de la moyenne mondiale, en 1973 la fraction
de la consommation totale d'énergie de l'Afrique correspondant à la
consommation de charbon a été d'environ 48 p. 100, celle correspondant
à la consommation de brut a été de 40 p. 100, celle
correspondant à
la consommation de gaz naturel de 10 p. 100 et celle correspondant à
la consommation d'hydroélectricité de 2 p. 100.
Ces chiffres montrent que, de façon générale, l'Afrique
exporte 80 p. 100 de l'énergie qu'elle produit et que, malgré sa riches¬
se relative, elle n'importe encore 13 p. 100 de ce dont elle a besoin.
Rous analyserons les raisons de cette anomalie dans les sections qui
suivront l'inventaire des ressources énergétiques du continent.
Pago 29.Ill
Charbon et lignites.
Les réserves actuelles de charbon de l'Afrique sont estimées
à 88,5 milliards de tonnes récupérables. Les principaux gisements
houillers sont situés au nord du continent dans la cuvette du Sahara et la bordure nord de la plate-forme africaine et, dans le sud et le sud-ouest, dans le Karrao qui arrive en tête avec des réserves estimées à 72 milliards de tonnes en République d'Afrique du sud seule et à
presque 7 milliards de tonnes en Rhodésie du sud, soit S5 p0 ICC des réserves de charbon connues d'Afrique.
La production de charbon dans les pays africains est passée de 43 millions de tonnes en i960 à 54 millions en 1S65, 60 millions en 1970
et 68 millions en 1973, soit un taux d'accroissement annuel moyen de' 1,7 p. 10C en 14 ans alors que le taux moyen pour le monde pris dans son ensemble était d'environ 0,7 p. ICO, la production mondiale étant passée
de 2019i millions de tonnes à 2.440 millions de tonnes entre I960 et Í973. Au cours des cinq dernières années de cette période, la production
africaine s'est accrue au taux annuel de 3,6 p. ÍGC alors que le taux d'accroissement de la production mondiale atteignait difficilement 0,95
p. 10C. Ce taux d'accroissement de la production mondiale semble refléter
une période de stagnation assez longue due à la concurrence des produits pétroliers.
Bien que le charbon ait été la force motrice du développement économique et industriel mondial au siècle dernier, il a constamment perdu du terrain comme combustible au cours des 50 dernières années, face
à la concurrence des hydrocarbures. Sn 1929 il représentait 76 p. 100
de l'énergie produite dans le monde. Cette part est tombée à 70 p. ICC
environ en 1937, 58 p. 10C en 1950, 55 p. l.CC en Í955, 5Í p. 100 en I960,
43 p. ICC en 1965, 32 p. 100 en 1970 et moins de 29 p. ICC en 1973. Le charbon représentait environ 93 p. ICC de la production totale d'énergie
en Afrique en 1955, 66 p. 1CG en i960, 25 p. 100 en 1965, 12 p. 10C en 1970 et 13 p. 100 en 1973.
CS/2796
Page 3C.IIISi l'on se base sur les taux de production de 1973, l'Afrique
pourra exploiter ses réserves de charbon pendant 1.301
années.
Losréser¬
ves de charbon de l'Afrique sont 17?, fois plus importantes que la produc¬
tion totale d'énergie de
l'Afrique,
estiméeà
516 millions de tonnes dehouille équivalence. Elles représentent 56 fois la production mondiale
et 37 fois la consommation mondiale de charbon de 1973 et presque 10
fois la production et il fois la consommation d'énergie de l'ensemble
des pays du inonde cette
même année.
La contribution de l'Afrique à la production mondiale de
charbon s'est accrue régulièrement, passant de 1,03 p. 100 en 1929
à
1,2 p. 10C en 1965, 2,5 p. ICC en 1970 et 2,79 p.ICO
en1973.
Il est plus difficile de déterminer la part de l'Afrique
dans les réserves mondiales de charbon, les estimations des ressources mondiales de charbon ayant considérablement
varié
au cours des 50derniè¬
res années, en raison d'évaluations
contradictoires.
Atitre indicatif,
nous donnons ci-dessous différentes évaluations :
(en milliards de tonnes)
1913 : Congrès de Géologie de Toronto
7.400
1937 î Congrès de Moscou
5.200
1946 î Conférence mondiale de l'énergie 6.CCC -
5.50C
1958 : Etude de Lardinois (charbon récupéra- _ .crr
^ \ /.bec
ble seulement) 1972 : U.S. Geological survey.
5onme des réserves récupérables par
pays
(d'après
les statistiquesofficielles) 2.SOC
Source : Industries et travaux d'outre-mer, N° 253, Décembre 1974.
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"Page
31. XXISi l'on prend l'estimation la plus élevée de 7*600 milliards de tonnes, l'Afrique ne posséderait que
1,16
p. 100 des réservesmondiales de charbon. Si l'on se "base Sûr l'estimation la plus "basse
(2*900
milliards detonnes),
oe pourcentage"serait
de 3,05 p. 100,Voici