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3-3-3) P ROSPECTION PAR TOMOGRAPHIE ELECTRIQUE

M OYENNE D URANCE : LA ZONE DE C ORBIERES S T E UCHER II-3-1) I NTRODUCTION :

II- 3-3-3) P ROSPECTION PAR TOMOGRAPHIE ELECTRIQUE

Afin de détecter la présence en profondeur de cette faille supposée, nous avons procédé à une campagne de tomographie par résistivité électrique. L‘acquisition des profils électriques s‘est faite avec l‘aide de J.-C. Parisot, D. Hermitte (CEREGE) et T. Aubry (stagiaire CEREGE). Le contraste lithologique étant inexistant entre les deux formations de part et d‘autre de la faille supposée, nous espérions : (i) soit imager la faille en mettant en évidence une zone de résistivité plus faible, liée à la fracturation et à une altération accrue des formations à proximité du plan de faille supposé (liée à des circulations préférentielles de fluides), (ii) soit mettre en évidence un décalage vertical éventuel de la base du Valensole II. Trois profils ont été réalisés avec une acquisition selon le protocole « Wenner » (Astier, 1971) (localisation en Figure 65) : un premier profil (Corbière 1) a été réalisé à l‘aplomb des failles mésoscopiques qui affleurent ; les deux autres (Corbières 2 et 3) ont été réalisés de manière à recouper perpendiculairement les anomalies de drainage. Les résultats sont présentés en Figure 73, Figure 74, Figure 75, Figure 76 et Figure 80.

Les 3 profils montrent un corps à forte résistivité (>700 Ω.m) interprété, grâce aux affleurements de surface, comme étant les conglomérats du Valensole II. Une zone d‘une épaisseur de 20 m environ et présentant une résistivité faible (environ 200 Ω.m) a été mise en évidence sur les profils Corbière 2 et 3 (Figure 74, Figure 75). Elle correspond à une terrasse alluviale quaternaire, qui marque une zone de replat dans la topographie. Une formation présentant une résistivité intermédiaire (environ 400 Ω.m) est interprétée comme un épandage colluvial. Cet épandage est visible à l‘affleurement et peut présenter des épaisseurs importantes.

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Le profil Corbières 1 (Figure 73), permet d‘imager la base du Valensole II à 50 m environ. Elle plonge d‘environ 5° vers le Sud-Est, conformément au basculement de la surface d‘abandon. Ce plongement s‘accentue fortement en fin de profil, ce qui semble confirmé par le profil Corbières 3. Le substratum est probablement constitué par des marno-calcaires d‘âge miocène visibles à l‘affleurement en contrebas (le long de la route nationale RN96 ; Figure 65). Cette surface ne présente pas de décalage significatif à l‘aplomb des failles qui affleurent. Elles sont vraisemblablement trop petites pour pouvoir être imagées par cette méthode. A l‘intérieur du Valensole II des chutes locales de résistivité électriques (jusqu‘à 300 Ω.m), non corrélées à la présence des failles mésoscopiques, peuvent être observées. Elles résultent probablement d‘hétérogénéités sédimentaires à l‘intérieur du Valensole II (zones plus sableuses, chenaux, etc.)

Figure 74 : Profil électrique Corbières 3 et son interprétation. Localisation en Figure 65.

Le profil Corbières 3 (Figure 74) se trouve dans la continuité de Corbières 1, décalé de 200 m vers le Sud. La base du Valensole II n‘est pas imagée, ce qui confirme l‘accentuation du plongement de cette surface vers le Sud-Est. Elle se trouve donc à plus de 85 m de profondeur à proximité de l‘anomalie morphologique. La terrasse alluviale constituant le replat morphologique est caractérisée par des faibles valeurs de résistivité (100 < R <200 Ω.m). Une zone de résistivité plus faible à l‘intérieur du Valensole II (≈ 500 Ω.m) est mise en évidence aux alentours du point -90 (Figure 74). Elle se trouve à l‘aplomb de l‘anomalie de drainage du vallon en contrebas de la D122. Cette zone pourrait résulter :

- D‘une hétérogénéité interne au Valensole II, sans corrélation avec la tectonique (comme pour le profil Corbières 1).

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- D‘une zone broyée et/ou altérée, à cause de la circulation de fluides, qui résulterait de l‘activité d‘une faille plio-quaternaire, ce qui confirmerait l‘hypothèse de l‘existence de la faille de Corbières-St Eucher.

Il est également possible de distinguer une anomalie de résistivité en terminaison orientale de ce profil. Cette anomalie se situe en aval de l‘anomalie morphologique, ce qui nous incite à la prudence quant à son interprétation car elle pourrait résulter d‘un artéfact lié à l‘interpolation des résistivités en bordure de profil.

Figure 75: Profil électrique Corbières 2 et son interprétation. Localisation en Figure 65.

Le profil Corbières 2 (Figure 75), situé 1 km au Sud du profil Corbières 3, présente les mêmes caractéristiques. En effet, la base du Valensole II est profonde et non imagée sur la plus grande partie du profil et la même terrasse quaternaire, d‘une épaisseur équivalente, est présente. Une zone de plus faible résistivité d‘une épaisseur équivalente à celle du profil Corbière 3 est également visible à l‘intérieur de la formation du Valensole II, au niveau du point 100 (Figure 75). De plus, la base du Pliocène (caractérisée par un substratum à résistivité plus faible) est visible à l‘Est de cette anomalie et pas à l‘Ouest. Cette zone semble donc difficilement attribuable à une hétérogénéité sédimentaire du Valensole II et pourrait donc avoir une origine tectonique. Contrairement au profil Corbières 3, la position de l‘anomalie électrique est située en aval (environ 150 m à l‘Est) des anomalies du système hydrographique.

Afin de confirmer que le décalage interprété de la base du Valensole II ainsi que les faibles valeurs de résistivité de cette zone ne soient pas des artéfacts liés à la méthode d‘acquisition (dispositif

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Wenner), nous avons entrepris de réaliser le même profil quelques mois plus tard avec un dispositif différent (Dipôle-Dipôle). Les résultats obtenus sont présentés en Figure 76. Les deux profils montrent des images similaires et confirment le décalage de la base du Valensole II de part et d‘autre de la zone de faible résistivité, qui apparait de manière beaucoup moins nette que sur le profil réalisé avec un dispositif Wenner. Ce décalage vertical apparent de la base du Valensole II pourrait résulter de l‘activité tectonique d‘une faille au Plio-Quaternaire.

Figure 76: Profil Corbières 2 (acquis en dispositif dipôle-dipôle).

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