• Aucun résultat trouvé

Pétrole : forte chute de la consommation (- 4,9 %)

Dans le document Bilan énergétique (Page 40-43)

5. Consommation par énergie : diminution sensible de la consommation d’énergie primaire

5.2. Pétrole : forte chute de la consommation (- 4,9 %)

En 2012, la consommation primaire16 de pétrole et produits pétroliers, corrigée des variations climatiques, a fortement reculé (- 4,9 %) et est passée sous la barre des 80 Mtep à 78,6 Mtep. Il s’agit du plus bas niveau jamais observé depuis la disponibilité des séries sur le bilan de l’énergie (1970). Après un maximum à 121,5 Mtep en 1973, la consommation avait chuté à la suite des deux chocs pétroliers, reculant jusqu’à 82,2 Mtep en 1985. Elle avait ensuite repris régulièrement (environ + 1 % par an) pour atteindre 96,3 Mtep en 1999.

Depuis, la tendance était à la baisse, surtout entre 2007 et 2010, période de crise économique pendant laquelle la consommation avait chuté de plus de 11 %, diminuant chaque année de 3 à 4 Mtep pour descendre jusqu’à 80,9 Mtep en 2010, avant de remonter à 82,7 Mtep en 2011. Quasiment tous les secteurs utilisateurs ont été impactés par la baisse de la consommation de pétrole en 2012.

Hors usages non énergétiques et consommation de la branche énergie (centrales électriques au fioul et consommation propre des raffineries), la consommation finale énergétique de pétrole et produits pétroliers17 a perdu 2,4 %, à 64,6 Mtep, contre 66,2 Mtep en 2011, en dessous du niveau plancher de 1985. La consommation non énergétique, après avoir atteint un maximum en 2000 à 14,9 Mtep, a reculé d’année en année pour atteindre 10,8 Mtep en 2010 et 10,9 Mtep en 2011. En 2012, elle a fléchi à nouveau à 10,4 Mtep, en baisse de 4,5 %. Elle est à son plus bas niveau depuis 1990, avec notamment une chute des livraisons de bitumes (- 10,5 %). Dans la pétrochimie, soumise à la forte concurrence des pays asiatiques et du Moyen-Orient notamment, la baisse de la consommation a été plus modérée (- 0,6 %).

La consommation de produits pétroliers destinés à la production d’énergie, que ce soit dans les raffineries, dans les centrales électriques ou ailleurs, a fortement reculé. À un peu plus de 3,5 Mtep, elle est au plus bas. Le secteur du raffinage, confronté à la concurrence des pays émergents en forte croissance et au recul de la demande en produits pétroliers, est en grande difficulté : en 2012, l’ampleur de la chute a été exceptionnelle (- 19,8 %), bien supérieure à la tendance baissière à l'œuvre depuis de très nombreuses années. Par ailleurs, les centrales au fioul sont de moins en moins mises à contribution pour la production d’électricité : ce dernier est concurrencé par le gaz, moins émetteur de CO2, et par le charbon dont les prix ont baissé en 2012.

16 Hors soutes maritimes internationales.

17 Sans tenir compte des variations de stocks chez les consommateurs finals.

Consommation de pétrole par secteur

Données corrigées des variations climatiques, en Mtep

Entre

Total consommation primaire 121,5 88,3 94,1 80,9 82,7 78,6 - 1,9 0,5 - 1,9 2,3 - 4,9

2011 2012

Variation annuelle moyenne (en %)

1973 1990 2002 2010

Source : calculs SOeS, d’après CPDP, CFBP, Insee, SSP, SFIC, E.ON, Douanes, DGEC, Ministère de la défense, EDF, Citepa

Consommation de pétrole corrigée des variations climatiques par secteur

En Mtep

1970 1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010

Transports

Source : calculs SOeS, d’après CPDP, CFBP, Insee, SSP, SFIC, E.ON, Douanes, DGEC, Ministère de la défense, EDF, Citepa

Les usages énergétiques du pétrole par l’industrie (sidérurgie incluse) se réduisent d’année en année et ont reculé de 1,6 % en 2012 par rapport à 2011, en lien avec le repli de la production industrielle18 (- 3,4 %). Ils représentent désormais moins de 8 % de la consommation finale de produits pétroliers (contre 10 % en 2002, 13 % en 1990 et 28 % en 1973 à la veille du premier choc pétrolier). Supplantés par le gaz et l’électricité, les produits pétroliers ne comptent plus que pour 16 % de la consommation d’énergie de l’industrie, contre 50 % en 1973. En 2012, le recul de la production industrielle a été notamment très marqué dans les cimenteries et l’industrie du verre qui utilisent des quantités importantes de produits pétroliers comme combustibles.

En données corrigées des variations climatiques, la consommation du résidentiel-tertiaire a diminué de plus de 7 % en 2012, à parts égales entre les secteurs résidentiel et tertiaire. Elle baisse d’année en année depuis le premier choc pétrolier et a été divisée par trois en quarante ans. Elle ne représente plus que 16 % de la consommation finale énergétique de produits pétroliers contre 25 % en 1990 et 38 % en 1973. La consommation de fioul domestique pour le chauffage diminue régulièrement depuis les années 1980. Dans l’habitat individuel, le fioul domestique a quasiment disparu de la construction neuve, remplacé notamment par le gaz et l’électricité. La baisse se fait donc par l’abandon progressif du fioul dans le parc. Les hausses de prix incitent aussi les ménages équipés d’une chaudière au fioul à opter pour d’autres solutions. Une prime à la casse a été instaurée en 2011 par les pouvoirs publics avec un coup de pouce des chauffagistes pour encourager les consommateurs à remplacer leurs anciennes chaudières au fioul par des modèles plus efficaces et moins polluants. Cette prime a été reconduite jusqu’à la fin 2013. Dans les réseaux de chaleur du chauffage urbain, le fioul est également en perte de vitesse. Enfin, l’usage du butane et du propane diminue fortement depuis plusieurs années.

18 Construction comprise. L’évolution notée ici provient des indices de la production industrielle publiés par l’Insee en mars 2013.

La consommation de l’agriculture (pêche incluse) est quasiment inchangée depuis quelques années à 3,4 Mtep. Le gazole non routier et le fioul domestique en constituent la plus grande part. Après une chute de plus de 30 % entre 2003 et 2008, la consommation de gazole de la pêche s’est stabilisée à environ 0,3 Mtep.

La consommation des transports (45,3 Mtep19) représente plus de 70 % de la consommation finale de produits pétroliers. Elle a diminué de 1,5 % en 2012. Depuis 2002, elle avait cessé d’augmenter et oscillait autour de 48 Mtep. En 2008, elle a brutalement décroché et ne s’est pas relevée depuis. En 2012, la circulation routière est restée quasiment stable, selon les comptes provisoires des transports, alors qu’elle augmentait au cours des années précédentes. Mais celle des poids lourds s’est nettement repliée (- 6,4 %) : le transport routier de marchandises est fortement impacté par la crise économique. Si le parc roulant a légèrement progressé, la consommation unitaire des véhicules s’est réduite sous l’effet de l’amélioration de l’efficacité des moteurs, de la poursuite de la « diesélisation » des voitures particulières et plus marginalement du développement des véhicules hybrides et électriques. Les ventes de voitures neuves diesel ont représenté 73 % du marché en 2012, contre 16 % en 1990, et le parc automobile est désormais constitué à 60 % de véhicules diesel. Il semble également que les conducteurs réagissent à la hausse des prix des carburants (+ 4,5 % environ en 2012) par une réduction du kilométrage annuel parcouru et par une conduite plus économe en carburants. Au total, les livraisons de carburants routiers (y compris biocarburants) ont reculé de 0,6 % (+ 0,5 % pour le gazole et - 5,4 % pour l’essence).

19 Hors biocarburants.

Consommation totale de carburants routiers (biocarburants inclus)

En milliers de tonnes

1970 1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010

Total essences auto

Source : calculs SOeS, d’après Comité professionnel du pétrole (CPDP)

L'incorporation des biocarburants, qui figurent au bilan des énergies renouvelables et non à celui des produits pétroliers, a progressé de plus de 10 % en 2012 (2,68 Mtep contre 2,43 Mtep en 2011) et participe au recul de la consommation de produits pétroliers. Le SP95-E10, commercialisé depuis le 1er avril 2009 et pouvant contenir jusqu’à 10 % d’éthanol, a poursuivi sa percée. Il a représenté 24 % des ventes de supercarburants en 2012 contre 17 % en 2011.

Après avoir augmenté en 2010 et 2011, les livraisons de carburéacteurs ont baissé en 2012 (- 2,1 %). Le transport aérien a contribué pour près de 14 % à la consommation de produits pétroliers dans les transports contre près de 85 % pour le transport routier, le reste étant dû à la navigation intérieure et au transport ferroviaire.

Enfin, les soutes maritimes, essentiellement constituées de fioul lourd, et non comptabilisées dans le bilan national par convention, se sont un peu réduites. Elles représentent 2,3 Mtep, en baisse de 5,5 % par rapport à 2011.

5.3 Gaz naturel : en 2012 la consommation progresse par rapport à 2011 (+ 3,2 %), du fait

Dans le document Bilan énergétique (Page 40-43)