les deux faces principales et parfois des faces latérales sont épargnées
[7.1]. un percuteur en fibrolite [26.1] possède une face plane lisse
opposée à une surface proéminente couverte de traces d’impacts. Trois
plages épargnées subsistent sur le contour, tandis que les angles dièdres
entre elles et autour de la face plane ont été utilisés en percussion, en
mettant à profit les microplis formés par les fibres de la roche. Sur les
autres percuteurs, pratiquement toute la surface a servi, aboutissant à
la forme sphérique des outils [Fo4.499].
un maillet, de forme cylindrique en fuseau aux extrémités, présente une gorge
centrale et une section ovalaire [Fo3.56]. une de ses extrémités est fracturée,
tandis que sur l’autre une crête a été façonnée par taille bifaciale. un côté du
galet est modelé par taille bifaciale asymétrique, dont les négatifs se croisent
avec d’autres provenant de la ligne médiane d’une face. Cette ligne est
légère-ment bouchardée. La gorge centrale, obtenue sur une face par bouchardage,
est relayée sur la face opposée par le creux d’un grand enlèvement. un second
maillet, cassé à une extrémité, a une forme trapézoïdale massive à section
irré-gulièrement biconvexe [90.4]. Il a été façonné par taille bifaciale sur un côté,
unifaciale alternante sur l’autre côté. Sur l’extrémité conservée, un tranchant
irrégulier est façonné par taille bifaciale asymétrique. Le bouchardage intervient
de façon discrète sur les deux bords latéraux, en dessinant une encoche sur l’un
des deux. Le troisième maillet a une forme ovalaire et une section
subrectangu-Matière Percuteursronds Maillets Pilon Total
Quartzite 3 3 Schiste tacheté 2 1 3 Quartz 2 2 Silex du verdier 1 1 Fibrolite 1 1 Granite 1 1 Métabasite 1 1 R. métavolcanique 1 1 Total 9 3 1 13
Tab. 35 : La matière première des outils
de percussion. © R. Bevilacqua, Inrap.
laire [Fo4.407]. Deux petites encoches bilatérales peu profondes sont obtenues
par bouchardage. Les extrémités sont occupées par de larges facettes courbes,
produites par l’utilisation. Cet objet, provenant du fossé, a été fortement altéré
par le feu. Enfin, un pilon en schiste tacheté a comme support un galet allongé
prismatique, à section quadrangulaire, avec un renflement vers une extrémité
[HS.16]. Celle-ci porte une large surface d’écrasement orthogonale, articulée
en deux facettes, tandis que la deuxième extrémité a été percutée de façon plus
superficielle. Les trois faces longitudinales les plus convexes sont recouvertes par
un poli luisant. Des stries longitudinales ou obliques bien marquées sont aussi
présentes sur toutes les faces longitudinales, et sur les angles dièdres entre elles.
Les marteaux, les marteaux-molettes et les molettes
Trente-trois pièces entrent dans cette catégorie d’outils. Elles sont principalement
en quartzite et en granite, mais aussi en schiste tacheté (tab. 36).
Les marteaux sont caractérisés par des facettes d’écrasement aux
extré-mités. Sur les marteaux-molettes, un poli luisant vient se rajouter sur
les faces, généralement les plus convexes. un marteau en granite a une
forme subtrapézoïdale, à section subrectangulaire [113.1]. Les faces
ont été bouchardées et légèrement polies, en masquant ainsi
d’éven-tuels négatifs de façonnage par taille. Le cortex est conservé sur les
côtés, rectilignes. Les extrémités sont occupées sur toute leur largeur
par des facettes d’écrasement. un second marteau en granite, cassé
aux extrémités, a une forme prismatique et section subrectangulaire
[Fo4.408]. une de ces cassures montre à sa périphérie des plages
écra-sées. un autre marteau, en quartzite, a une forme subrectangulaire à section
subtrapézoïdale [Fo3.55]. un côté a été abattu par une retouche abrupte, à
laquelle se superpose une retouche rasante vers l’autre face. Les extrémités
pourraient avoir subi le même traitement, mais ont été ensuite recouvertes par
les traces d’utilisation.
Les autres outils ont généralement une forme cylindrique à ovoïde, parfois
apla-nie, avec les extrémités en forme de fuseau. La section est souvent ovalaire, plus
rarement subrectangulaire, parfois trapézoïdale ou triangulaire arrondie. La
mise en forme privilégie le bouchardage des extrémités et des zones de transition
entre celles-ci et le corps du support, vraisemblablement dans le but de parfaire
la forme en fuseau des extrémités. Des stigmates de bouchardage sont visibles
parfois sur un ou sur les deux côtés, plus rarement sur les faces. Ces stigmates
apparaissent estompés par un polissage léger et/ou par l’usure. Les négatifs
d’enlèvements, quand ils sont présents, sont situés sur les extrémités fracturées
avant la percussion, peut-être afin de raccourcir l’outil [Fo4.408, HS.1], ou en
position latérale en fin d’utilisation [Fo3.53, Fo5.8]. Parmi les usures
secon-daires, on remarque parfois des plages percutées sur une face [57.14, Fo4.414]
ou sur les deux [Fo5.8, 27.31] et/ou sur un côté [Fo4.543], parfois sur les deux
côtés [27.31, Fo3.53]. Ces traces s’organisent en plages allongées ou
circu-laires (cupules), ou restent isolées ; elles peuvent dériver de l’utilisation comme
enclumes ou comme percuteurs en percussion plane. Des stries transversales sur
les côtés ou sur les faces sont perceptibles sur certaines pièces [138.27, 138.28,
104.1]. quelques outils qui ont perdu une ou les deux extrémités et qui gardent
le poli luisant sur la partie mésiale ont été classés parmi les molettes. une de
ces pièces porte de grands enlèvements isolés sur les deux faces, postérieurs à
l’utilisation comme molette. quelques galets en granite aux faces convexes
mar-quées par une usure luisante mais non utilisés en percussion sont également des
Matière Marteaux Marteaux-Molettes Molettes Total
Quartzite 2 9 2 13 Granite 2 4 5 11 Schiste tacheté 1 3 1 5 Gneiss 2 2 Grès 1 1 R. magmatique 1 1 Total 5 19 9 33
Tab. 36 : La matière première des outils
de meunerie actifs. © R. Bevilacqua,
Inrap.
molettes. Enfin, trois objets en granite et en quartzite allient une largeur
modé-rée (inférieure à 10 cm) à la convexité des surfaces d’abrasion. Ils ont été
assi-milés à la catégorie des molettes, bien qu’ils soient dépourvus du poli luisant.
Les marteaux et les marteaux-molettes en quartzite et en schiste tacheté ont
tendance à être plus petits que ceux en granite. Les premiers ont une longueur
comprise entre 109 et 156 mm pour une largeur de 46,6 à 87 mm, alors que les
seconds ont une longueur comprise entre 90 et 200 mm, pour une largeur de 71
à 100 mm. Cela affecte peu l’indice d’aplatissement qui est de 2,2 en moyenne
pour les outils en quartzite/schiste tacheté et de 1,9 pour ceux en granite. L’indice
d’allongement est aussi légèrement plus élevé pour les outils en quartzite/schiste
tacheté (2,1 en moyenne) que pour ceux en granite (1,8 en moyenne). Les
molettes étant principalement en granite, leurs dimensions dépassent de
beau-coup la dimension moyenne des marteaux et des marteaux-molettes. L’état très
fragmentaire de la série restreint la comparaison à un petit nombre d’outils.
On remarque toutefois que les marteaux et les marteaux-molettes entiers ou
presque entiers ont une longueur comprise entre 87 et 156 mm, tandis que les
deux seules molettes entières mesurent 165 et 200 mm (fig. 134). Pour la
lar-geur, on peut étendre nos observations aux objets conservés pour au moins la
moitié de leur longueur originelle. On constate alors que les marteaux-molettes
ont des largeurs comprises entre 46,6 et 87 mm, tandis que les molettes ont
tendance à recouvrir des valeurs plus élevées (74 à 100 mm). Les marteaux sont
partagés entre les valeurs les plus basses (de 49,9 à 63,6 mm) et la valeur la plus
élevée du spectre (103 mm). une telle dichotomie dans les dimensions de ces
outils est en partie influencée par le choix de la matière première, mais on peut
se demander si cela ne traduit pas également des utilisations différentes. Pour
éclaircir ce point, une analyse des traces d’usure nous semble indispensable.
0 1 2 3 4 5 80-110 110-130 130-160 160-190 190-220 ef fectif longueur (mm) 0 1 2 3 4 6 5 45-60 60-75 75-90 90-100 100-115 ef fectif largeur (mm)
a b
marteaux-molettes marteaux molettes marteaux-molettes marteaux molettesFig. 134 : Histogrammes de distribution des marteaux, marteaux-molettes et des
molettes en fonction de leur longueur (a) et de leur largeur (b). © R. Bevilacqua, Inrap.
Approche tracéologique
Dans le document
Le rempart chasséen de Château-Percin à Seilh (Haute-Garonne)
(Page 162-165)