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Les différents outils opérationnels du développement économique de l’agglomération bordelaise

Les outils dont se saisissent les acteurs du pôle économiques sont historiquement des outils municipaux, créés à partir d’objectifs précis (rapprochement avec le monde universitaire, développement autour de l’aéroport). La logique de filière et la distribution de ces filières sur le territoire doit donc être en partie considéré comme conditionné par des éléments liés à l’histoire locale ou du moins s’appuyant sur des éléments contextuels particuliers.

● Les Technopôles

Ce sont les outils privilégiés de l’action communautaire en direction des entreprises. De statut associatif, les pépinières sont le maillon entre les entreprises, la collectivité et les projets. Sur le territoire communautaire, deux structures majeures sont repérées : Unitec et TechnoWest.

- Unitec est créé en 1990 par Alain Rousset alors maire de Pessac. C’est donc un outil d’abord communal dont se saisissent et que subventionnent les communes de Pessac, Talence et Gradignan afin de se rapprocher du campus et d’agir en direction de l’innovation et du transfert de technologies de recherche vers le monde de l’entreprise. Structure composée de 5 personnes (un directeur, une secrétaire et des chargés de mission développement), elle à très peu évolué depuis sa création. Son objet est de favoriser l’implantation de nouveaux laboratoires de recherche, de provoquer du développement industriel grâce à l’organisation de transfert technologiques en direction du monde de l’entreprise, de détecter et d’accompagner la création d’entreprises innovantes et de faciliter leur implantation (méthodologie, montage financier, subventions…). C’est également un outil chargé de faire le lien entre projets d’urbanisme, entreprises et institutions.

- TechnoWest est créé en 1989 sur le territoire de 7 communes : Mérignac, St Médard en Jalles, le Haillan, Martignas, St Jean D’Illac, St Aubin du Médoc, Le Haillan Médoc. C’est avant tout un outil mérignacais dédié à la défense et à l’aérospatial. L’équipe est composée de 6 personnes, un directeur, une assistante de direction, une secrétaire et deux chargés de mission. Labellisé technopôle, il intervient dans le développement économique, le transfert technologique et la recherche de subventions pour des projets de création ou de développement d’entreprises technologique. TechnoWest remplit également une fonction de relais entre projets d’urbanisme, entreprises et institution, et est aujourd’hui doté d’une nouvelle mission de prise en charge de la reconversion du site Ford sur la commune de Blanquefort. Sont objectif serait de créer une synergie avec le pôle aéronautique de Mérignac.

Créées dans les années 90 afin de capter des projets institutionnels, ces structures ont aujourd’hui pour mission principale une fonction d’animation de réseau et d’interface entre le monde industriel ou scientifique et les institutions, ainsi qu’une mission d’accompagnement de projet d’entreprise et d’aménagement. Ce sont des compétiteurs mais avec des complémentarités géographiques et sectorielles.

TechnoWest et Unitec sont animateurs et coordinateurs d’opération d’aménagement dont ils peuvent d’ailleurs parfois être en partie à l’initiative. C’est le cas du centre de la photonique pour lequel Unitec a monté le dossier et proposé une organisation institutionnelle avec la SEM route des lasers en maître d’ouvrage (maîtrise d’ouvrage déléguée par la CUB). Cette fonction d’animation s’exprime également par du lobbying auprès des entreprises et des différents financeurs, une fonction de portage et de suivi de projet, puis de relais auprès de la filière immobilière. Ainsi les interlocuteurs privilégiés de ces structures sont: les entreprises, collectivité et la filière immobilière. Leurs financeurs sont la CUB, le CR (financeurs majeurs), les communes, le CG, les fonds Européens, et les adhérents.

● Les Agences de développement.

- BRA : Agence de développement qui est l’émanation d’un ancien service de la CCI. C’est une structure de type associatif qui compte parmi ses adhérents une large proportion des acteurs économiques locaux. Elle réunit autours d’elle l’ensemble des pouvoirs publics (CUB, communes, CG, CR) et plus de 150 adhérents dont des entreprises, le MEDEF, L’université, L’ANPE, Unitec et TechnoWest.

Les collectivités qui souhaitent l’élaboration d’une stratégie de communication réalisée grâce à un diagnostic commun et partagé entre les déférents acteurs locaux du développement économique (politiques et acteurs économiques), ont confié une mission de réflexion marketing à BRA chargé d’animer les débats. Ce plan marketing sera ensuite suivi d’un plan de communication également à la charge du BRA. C’est donc une structure très impliquée dans les stratégies de développement.

Les financeurs : Le financeur le plus important est l’Europe au travers des Fonds Européens, suivit de la CCI, la CUB, la Région et le Département.

A noter aussi l’importance de 2ADI, Agence de développement du conseil Régional, pour la filière industrielle en Aquitaine, qui n’a pas de compétence en termes d’aménagement ou d’implantation des entreprises, mais joue un rôle très important dans la réflexion sur les filières industrielles régionales.

● Les Sociétés d’Economie Mixtes

Les SEM locales n’apparaissent que très peu lors des entretiens. A l’exception de la SEM Route des Lasers dédiée au développement de cette filière et jouant une fonction de développeur, elles apparaissent comme des outils traditionnels de l’aménagement opérationnel.

Ces différentes structures sont aujourd’hui définies comme des outils et des instruments de l’action communautaire (et de l’action des divers financeurs). L’appellation d’ « outil » fait l’écho aux modifications de l’action publique territoriale observée ces dernières années. Dans un contexte de baisse des finances publiques, les collectivités pratiquent des subventions aux résultats. Les structurent s’engagent sur des objectifs et se doivent de rendre des comptes. Si par le passé les subventions publiques étaient accordées de manière régulière sans suivi strict de l’activité de la structure, elles sont aujourd’hui davantage conditionnées par les résultats. Les subventions sont fixées en fonction d’objectifs avec des périodes régulières de restitution des résultats (au travers

notamment de comptes rendus d’activité annuels). Ainsi les financeurs se réapproprient les outils dans une logique de contractualisation.