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Les outils envisageables pour rendre plus opérant la relation

Transition entre les deux années de master

3. Les outils envisageables pour rendre plus opérant la relation

Les entretiens effectués m’ont permis d’étudier, d’un point de vue didactique et humain, le ressenti des AVS ainsi que ceux des enseignants sur leur collaboration et leur travail en équipe. Dans les trois cas recensés, la relation se passe bien. Les transmissions d’attentes pédagogiques et l’explicitation du partage de territoires se fait plus ou moins facilement par le dialogue et la communication. L’accompagnement individuel, cependant, montre des lacunes dans le partage du temps didactique de l’élève accompagné car la présence constante de l’AVS à ses côtés n’est pas forcément propice à l’autonomie. Les binômes, travaillant en CLIS auprès d’un groupe d’élèves à accompagner, ont explicité l’utilisation de différents dispositifs qui permettraient d’améliorer ou renforcer selon eux leur collaboration. Leur utilisation peut être superposée et se fait, bien évidemment, en parallèle de la communication entre l’enseignante et l’AVS. Cela pourrait peut-être être utile à développer dans l’accompagnement individualisé pour le rendre plus efficace.

3.1. Un cahier de liaison / d’observation

Les deux binômes exerçant en CLIS ont abordé en entretien l’utilisation d’un cahier de liaison ou d’observation. Celui-ci a été mis en place par Carine et Laura et elles l’utilisent « tout de suite, tous les jours quand [il y a] quelque chose [qu’elles] ne veulent pas oublier et

qui parait important ». Cet outil peut donc se révéler être efficace, rendant plus opérant la relation enseignant / AVS. Lors de l’entretien, le binôme explique qu’il utilise ce carnet de liaison ou d’observation pour « inscrire toutes leurs remarques et des paroles qui ont pu être

dites par les enfants (…) même les évolutions au niveau du travail ». Cet outil est organisé

d’une façon très simple : il y a « un onglet par enfant et ça suit linéairement l’année ». Christine et Nicole ont mis en place dans leur classe un classeur qu’elles m’ont montré durant l’entretien. Dans ce classeur de liaison, chaque élève dispose aussi d’un intercalaire mais à la différence de Laura et Carine, elles n’écrivent que périodiquement à l’intérieur lorsqu’elles se rencontrent pour discuter des élèves au cas par cas. Elles n’ont d’ailleurs « jamais réussi à écrire dedans régulièrement ». Cependant, même si l’outil est utilisé moins souvent que l’autre binôme, il permet quand même de se « donner un objectif dans

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Ce carnet de liaison donne donc la liberté aux enseignantes spécialisées de conserver les observations et les comportements de leurs élèves. Carine dit d’ailleurs « reprendre ces notes quand [elle] prépare des réunions ou des rendez-vous avec les familles » et Laura ajoute que

cela permet de « revenir plus facilement [sur ces notes] durant les équipes de suivi de la

scolarisation ».

3.2. Le cahier journal

Le cahier journal a aussi été défini comme un outil rendant plus opérante leur collaboration. En effet, les deux enseignantes utilisent leur cahier journal pour transmettre à Laura et Nicole leurs attentes et leurs missions pour la journée. Carine dit que son cahier journal est utile et organisé pour « savoir à chaque fois qui fait quoi ». Cela facilite donc ainsi le partage du temps didactique et permet ainsi que chacune trouve sa place. Cela n’est pas forcément le cas dans les situations d’accompagnement individuel. Christine explique aussi que « dans le cahier journal, les tâches sont bien départagées ». On voit alors dans la pratique professorale, une volonté de donner une place à l’AVS dans l’accompagnement de chaque élève mais aussi un souci que chacune est son rôle à tenir sans empiéter sur le territoire de l’autre. Ainsi, en inscrivant sur l’emploi du temps de la journée, les rôles et les missions de chacune, la collaboration est facilitée car tout le monde s’y retrouve.

Dans l’accompagnement individualisé, ce partage n’est pas clairement explicité par les acteurs car l’AVS est constamment avec l’enfant. Ainsi selon l’enseignant, la place de l’accompagnant est induite car il est présent que pour l’enfant et ne doit pas s’en détacher. C’est ici que se trouve toute la difficulté du rôle de l’AVS-i.

3.3. Des réunions par période

Christine et Nicole ont instauré en commun accord une réunion par période pour parler des évolutions des élèves, de leur comportement, des apprentissages. Ce bilan périodique se déroule donc entre l’enseignant spécialisé et l’AVS et permet de faire le point sur les divers objectifs qu’ils se sont fixés précédemment. Cette réunion a pour but de se donner un objectif pour la période à venir dans l’accompagnement de chaque élève. Cela peut porter sur « ce

qu’il faut améliorer ou ce qu’il faut encourager » chez l’élève. L’objectif est, par contre,

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Carine avoue qu’elle aimerait mettre en place ces réunions périodiques pour « s’imposer

un moment pour parler des élèves (…) [pour] clarifier les choses et les objectifs que l’on se

fixerait avec tel ou tel élève ». Elle est consciente que les réunions pourraient permettre de rendre compte des évolutions et des objectifs à donner pour la suite. Elle dit qu’elle « partait

avec cette idée à la rentrée mais qu’[elles] ne sont pas parvenues à la mettre en place ». Elle

ajoute en souriant que « ça va venir… ».

Par ces réunions, la collaboration est d’autant plus efficace car la voix et l’opinion de chacune d’elles sont entendues par l’autre et prises en compte. Il y a donc une communication verbale forte entre elles qu’elles formalisent en se fixant ces réunions.

Ces divers outils rendent plus opérant le partenariat enseignant et AVS car ils sont, pour certains, établis en concertation, et favorisent la communication. En effet, les modes de communication sont différents pour les AVS-i et les AVS-co. L’AVS-i rencontrée semble penser qu’il est inutile de mettre en place des outils avec l’enseignante comme elles passent tout le temps de la journée ensemble, elles échangent donc « sur le tas ». Les AVS-co, elles, semblent plus intéressées par ces outils car cela leur permet d’échanger et d’avoir une place claire dans l’accompagnement collectif dans élèves.

4. Synthèse de mon travail de recherche et d’analyse