• Aucun résultat trouvé

PARTIE 3 : HUILES ESSENTIELLES ET MAUX DE L’HIVER

4. Proposition de traitement des pathologies hivernales

4.6. Otite moyenne aiguë

L’otite moyenne aiguë (OMA) est une des infections les plus fréquentes chez l’enfant de moins de 3 ans. Elle est généralement d’évolution spontanément favo-rable.

a) Physiopathologie

Il s’agit de l’inflammation de l’oreille moyenne avec épanchement purulent

ou mucopurulent dans la caisse du tympan. L’infection virale provoque un œdème

au niveau de la trompe d’Eustache. Ainsi, le liquide présent dans l’oreille interne ne peut plus être évacué dans le rhinopharynx et s’accumule dans l’oreille moyenne. [40], [50]

b) Etiologie

Dans 80 à 90% des cas, l’origine d’une OMA est virale. Elle survient le plus souvent après à une rhinopharyngite (10% des rhinopharyngites évoluent en OMA). L’accumulation des sécrétions dans l’oreille moyenne entraine une surinfection bac-térienne. Les germes isolés sont ceux généralement retrouvés en surface de l’épithélium respiratoire : Haemophilus influenzae (30 à 40% des cas), Streptococcus pneumoniae (25 à 40% des cas). [40], [50]

c) Epidémiologie

Une OMA peut toucher un enfant dés sa naissance. Le pic d’incidence se situe à 9 mois. Elle est beaucoup moins fréquente après 6 ans.

L’enfant est le plus atteint en raison d’une trompe d’Eustache étroite, d’un système immunitaire immature, de la récurrence des rhinopharyngites à cet âge.[40], [38]

d) Clinique

Le diagnostic est posé en présence d’un épanchement rétro-tympanique as-socié à une symptomatologie infectieuse de l’oreille (fièvre, otalgie, hypoacousie…) et générale (asthénie, anorexie, troubles digestifs…) de survenue brutale et intense. Mais l’examen otoscopique du tympan est indispensable, il permet de distinguer les différentes formes d’OMA. [40], [50]

 OMA purulente : Surinfection de l’oreille moyenne Clinique : otalgie associée à une hypoacousie.

Chez les enfants, les douleurs sont associées à des pleurs, des insomnies.

La symptomatologie peut orienter le diagnostic sur le germe responsable de la surin-fection bactérienne :

 En cas de syndrome fébrile intense (T>38.5°C) avec otalgie doulou-reuse : infection à S. pneumoniae ;

 En cas d’otite associée à une conjonctivite purulente : infection à H. in-fluenzae.

Signes généraux : une fièvre intense avec asthénie et anorexie. L’examen otoscopique :

 congestion et inflammation du tympan

 épanchement rétrotympanique extériorisé (otorrhée) ou non (bom-bement du tympan pouvant prendre un aspect jaunâtre)

 OMA congestive : Congestion bénigne des tympans

Associée à une rhinopharyngite d’origine virale, spontanément résolutive.

 Otite séromuqueuse :

Présence d’un épanchement rétrotympanique non inflammatoire, sans fièvre, sans otalgie.

L’examen otoscopique est identique à celui d’une OMA purulente.

e) Evolution/Complication

La guérison est spontanée dans la majorité des OMA purulentes au bout de 7 à 14 jours.

L’échec du traitement antibiotique est surtout à craindre chez le nourrisson de moins de 2 ans. Dans ce cas, une paracentèse avec prélèvement bactériologique et antibio-gramme est réalisée. [40], [50]

f) Traitement

Mesures hygiéno-diététiques :

- Modalités de prévention des rhinopharyngites ;

- Mouchage et lavage régulier des fosses nasales avec du sérum physiologique, de l’eau de mer enrichie en cuivre ;

- Renforcer l’hygiène auriculaire. Eviter d’utiliser des cotons tiges qui favorisent les otites externes et la formation de bouchon de cérumen, préférer les sprays nettoyants ;

- Oligo-éléments anti-infectieux : 1 à 2 ampoules de Cuivre/Argent par jour.

Traitement symptomatique : antalgique et antipyrétique

(AINS, corticoïdes, mucolytiques et décongestionnants n’ont pas d’intérêt démontré).

Traitement antibiotique : antibiothérapie probabiliste pendant 8 à 10 jours avant 2 ans et 5 jours après 2 ans.

1ère intention : β-lactamines

 Pénicillines : amoxicilline - acide clavulanique (80 mg/kg)

 Céphalosporine : Céfuroxime ou Céfpodoxime (respectivement 30 et 8 mg/kg)

Si allergie aux pénicillines et céphalosporines :

 Association macrolides-sulfamides : Erythromycine-sulfafurazole, (spécialité Pédiazole® Sirop Enfant)

Chez le nourrisson, il est impossible d’utiliser la voie orale : Ceftriaxone en intra-musculaire (50mg/kg/j).

L’échec du traitement antibiotique est défini par l’aggravation ou la persistance des signes fonctionnels et généraux associés aux signes otoscopiques, au-delà de 48h après le début du traitement, ou par la réapparition dans les 4 jours suivant la fin du traitement.

Les antiseptiques et antibiotiques locaux ne sont pas indiqués dans les OMA, mais réservés aux otites externes. Tout traitement auriculaire est contre-indiqué en cas d’OMA à tympan ouvert.

En cas d’otite purulente :

- Enfant de moins de 2 ans : Antibiothérapie en 1ère intention.

- Enfant de plus de 2 ans : Antibiothérapie recommandée en cas de fièvre élevée ou d’otalgie intense.

En cas d’otite congestive :

Pas de traitement antibiotique. Si les symptômes persistent au-delà de 3 jours, l’enfant doit-être revu.

En cas d’otite séromuqueuse :

Pas de traitement antibiotique sauf en cas de persistance d’hypoacousie, demander un avis auprès d’un spécialiste.

Résumé de la prise en charge :

Proposition de traitement par aromathérapie : [9], [35], [40]

Les huiles essentielles doivent toujours être diluées dans une HV pour pouvoir être appliquées dans le conduit auditif. Elles s’utilisent également en massage derrière l’oreille.

Le diagnostic d’otite doit être posé par un professionnel de santé avant tout traite-ment.

Ne pas appliquer si le tympan est perforé.

Les HE majeures dans cette indication sont : Arbre à thé, Niaouli, Lavande officinale,

Ravintsara

 Exemple 1 :

Réalisation d’un mélange contenant :

Adulltes Enfants > 7 ans

- HE de Mandravasarotra 2 mL 2 mL Cinnamosma fragrans - HE de Tea-Tree ou Arbre à thé 2 mL 1 mL Melaleuca alternifolia - HE de Lavande aspic 1 mL 1 mL Lavandula spica - HE de Menthe poivrée 1 mL 0 Mentha x piperata - HE d’Inule Odorante 0.5 mL 0.5 mL Inula graveolens - HV de Noisette qsp 10 mL

Posologie : 3 gouttes du mélange, 5 fois par jour en onction péri-auriculaire.

 Exemple 2 :

- HE d’Eucalyptus radié, Eucalyptus radiata ssp radiata ; - HE de Lavandin super, Lavandula x burnatii ;

- HE de Tea-Tree ou Arbre à thé, Melaleuca alternifolia

 Exemple 3 :

Pour la préparation de 20 suppositoires :

> 30 mois

- HE de Thym vulgaire à thujanol 30 mg

Thymus vulgaris CT thujanol

- HE de Bois de rose 30 mg

Aniba rosaeodora var. amazonica

- HE de Camomille noble 10 mg

Chamaemelum nobile

- HE d’Eucalyptus radié 20 mg

Eucalyptus radiata ssp radiata - Excipient qsp 1 suppositoire nourrisson n°20.

Posologie : 1 suppositoire 3 fois par jour, pendant 5 à 7 jours.

 Exemple 4 :

Préparation de suppositoires pour enfant

- HE d’Eucalyptus radié 30 mg

Eucalyptus radiata ssp radiata

- HE de Niaouli 20 mg

Melaleuca quinquenervia

- Excipient qsp 1.2 g

Posologie : 1 suppositoire 3 fois par jour, pendant 6 jours.

 Exemple 5 :

Préparation d’une solution alcoolique ou huileuse pour adulte :

- HE de Lavande officinale, Lavandula angustifolia 2g - HE d’Eucalyptus globuleux, Eucalyptus globulus 2g - HE de Tea-Tree ou arbre à thé, Melaleuca alternifolia 1g - Excipient :

 Alcool 90° qsp 125 mL

 Ou huile de pépins de raisin qsp 120 mL Posologie : 40 gouttes de la solution dans un verre d’eau chaude, 3 fois par jour.