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La réussite de La maintenance industrielle dans l’entreprise implique la maîtrise de deux aspects : l’aspect technique englobant entre autres, les stratégies de maintenance et les niveaux de maintenance, et l’aspect organisationnel qui constitue la base du bon accomplissement des tâches

techniques. Plusieurs modèles d’organisation ont été adoptés jusqu’à pré- sent, nous exposons ci-après, les caractéristiques des modèles d’organi- sation existant dans une entreprise [11], en commençant par les architec- tures traditionnelles et allant vers les structures de plus en plus évoluées.

2.3.1

Maintenance décentralisée

La spécificité de ce type d’organisation est l’existence de la mainte- nance rapprochée, dite aussi maintenance de plateforme. Cette dernière consiste en un service de maintenance intégré aux équipes de production et d’exploitation ; ce service effectue quelques tâches initiales de main- tenance telles que : les diagnostics, l’orientation vers les compétences adéquates en cas de défaillance, la gestion des commandes, surveillance des travaux de remise en état, et participation aux améliorations. Le ser- vice de maintenance central n’intervient que lorsque le service de main- tenance rapprochée se trouve incompétent.

FIGURE 2.6 – Maintenance décentralisée

2.3.2

Maintenance centralisée

Dans ce cas, c’est un service central de maintenance qui gère toutes les activité de maintenance. Ce service est indépendant des services de production et d’exploitation et, est composé entre autres d’un service "mé- thodes" chargé de l’ordonnancement des travaux de maintenance, de leur préparation, des équipes techniques d’intervention, des magasiniers,. . . .

FIGURE 2.7 – Maintenance centralisée

2.3.3

Organisation Mixte

La fonction maintenance de plate-forme est étroitement intégrée à la conduite de processus. Les processus de dégradation sont de mieux en mieux maîtrisés grâce aux systèmes de surveillance intégrés dès la conception des installations.

En dehors de l’appel à des compétences très pointues (souvent externes), l’entreprise Générale de Maintenance(l’EGM) gère, dans ce cas, une main- tenance "courante" par rapport à celle de plate-forme et assure toute la partie logistique.

Avantages : bonne répartition des compétences, maîtrise des processus de vieillissement, préservation du savoir et maîtrise technique.

Inconvénients : nécessité d’un bon niveau technique des opérateurs de production qui doivent interpréter et prendre en compte les informations des systèmes de diagnostic. Il y a une redéfinition importante du rôle de la maintenance.

2.3.4

Maintenance sous-traitée

Certaines entreprises ont opté pour le choix de la sous-traitance totale avec des obligations de résultats. L’entreprise prestataire ou l’EGM peut elle-même sous-traiter certaines activités nécessitant des compétences pointues et, éventuellement, prendre en charge les stocks de pièces de rechange.

Avantages : des gains importants peuvent être obtenus par une di- minution du nombre d’interfaces et d’intervenants de corps de métiers différents.

L’EGM arrivant sur un site pose un regard neuf, ne subit pas l’entrave des habitudes et des inerties et peut entreprendre plus facilement une nouvelle politique de maintenance.

Elle doit apporter de solides compétences organisationnelles ; ces com- pétences techniques sont complétées par celles d’autres sous-traitants spécialisés. Elle a la responsabilité de détecter le dysfonctionnement, de déclencher la maintenance préventive et de faire appel aux spécialistes. Inconvénients : risque de perte de la maîtrise technique, de mobilité du personnel en fonction de la nature du contrat et de la politique de res- sources humaines pratiquées par l’EGM.

FIGURE 2.9 – Maintenance sous-traitée

2.3.5

Maintenance distribuée

La maintenance distribuée réalise toutes les tâches de maintenance industrielle en profitant des avantages technologiques offerts par les ré- seaux ; dans un premier temps, dans le cadre d’une télémaintenance, et ensuite dans le cadre d’une e-maintenance sur le réseau d’internet. En pratique, l’architecture du système comprend un ensemble de pro-

cesseurs (humains, matériels et informationnels), internes ou externes à l’entreprise, qualifiés pour réaliser un ensemble de processus. Deux so- lutions sont utilisées [5].

Partage : Une seule unité de maintenance prend en charge la mainte- nance de plusieurs entreprises.

Partage et collaboration : réseau dynamique de maintenance quand tous les membres du réseau interagissent entre eux (pas de leader). L’in- tensité de la relation entre l’unité de maintenance et l’entreprise peut varier alors de l’intégration à la co-entreprise.

Vision interne ENT1 UM1 UM Ent1 Ent2 Ent3 Ent4 UM Ent1 Ent2 Ent3 Ent4

Partage Partage plus collaboration

FIGURE 2.10 – Intensité du lien entre l’unité de maintenance (UM) et l’en- treprise

2.3.6

Discussion

Tous les types d’organisations précités ont été utilisés et ont des avan- tages et des inconvénients. Dans le cas de l’organisation décentralisée, la maintenance rapprochée intégrée aux équipes de production et d’exploi- tation permet une meilleure prévention et une bonne maîtrise du pro- cessus de dégradation, avec des possibilités renforcées d’actions sur les procédés d’exploitation, d’où diminution des micro défaillances, et facilité des actions qualité à la source des dysfonctionnements. Seulement, sa réussite nécessite une bonne coordination entre le service de production et celui de la maintenance de plate-forme d’une part, et celui de la main- tenance centrale et la maintenance de plate-forme d’autre part. Dans le cas de la maintenance centralisée, L’avantage d’avoir un service spécia- lisé pour assurer les activités de maintenance, est de maîtriser la fonction technique, et d’optimiser les efforts. Mais l’éloignement de ce service des

équipes de production fait qu’elle soit parfois éloignée de ses véritables préoccupations.

L’évolution technologique sur le plan matériel et logiciel, en particulier, internet et les réseaux de capteurs intelligents sans fil(RCsF) change les visions en matière d’organisation.