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1. BIOLOGIE

1.3. Organisation sociale et reproduction

Le sanglier est un animal grégaire vivant en compagnies composées essentiellement de femelles (1 à 6) adultes ou subadultes, suivies de leurs jeunes jusqu’à l’âge de 8 à 12 mois environ. Ces laies adultes (mères, filles, sœurs, tantes, cousines) jouent un rôle prépondérant dans cette société de type matriarcal. Plus il y aura de laies adultes, plus il y aura de jeunes. On observe parfois des troupes à effectifs importants; il s'agit souvent de la réunion temporaire et fugace de plusieurs compagnies.

Une certaine hiérarchie s’instaure au sein du groupe, qui est placé sous la tutelle d’un animal dominant qui sera toujours une femelle, appelée communément

laie meneuse car le plus souvent en tête du groupe lors des déplacements. Mais

des observations et séances de radio-pistage ont bien mis en évidence l’existence d’un animal dominant, à ceci près que ce n’est pas toujours le même en fonction du type d’activité du groupe. Une laie malade ou affaiblie sera immédiatement reléguée à un rang inférieur (Valet G., 1996).

La femelle la plus âgée si ce n’est la plus grosse, en entrant la première du groupe en œstrus, déclenchera les chaleurs de toutes les autres femelles physiologiquement aptes à se reproduire. Cette synchronisation assurera, dès la naissance des marcassins, une plus grande cohésion de la compagnie et la grande tolérance des femelles pour tous les jeunes favorise la survie des orphelins éventuels.

Les jeunes mâles, âgés de 9 à 20 mois environ, seront évincés de leur compagnie d'origine par les femelles au moment du rut, favorisant ainsi un brassage génétique toujours profitable. Les jeunes mâles formeront alors des petits groupes qui essaieront de s'installer en satellites autour des compagnies.

Les mâles prennent plus tard un comportement de solitaire. Plus rusés, méfiants et expérimentés, ils deviennent très discrets, mais leur condition de solitaire est toute relative car ils gardent un contact permanent avec les groupes de femelles, surtout en période de rut. Ils peuvent être accompagnés d’un mâle plus jeune appelé

page.

Une jeune laie en parfaite santé atteint sa maturité sexuelle à 30 kilos, soit vers 8-9 mois dans les conditions normales de nos régions. Hormis la période d’anœstrus estival (juin à septembre) et de gestation - lactation, elle est cyclée tous les 21 jours mais réceptive peu de temps (24 à 36 heures). Les saillies de plusieurs minutes peuvent avoir lieu de septembre à mai, mais le rut se tient principalement de la mi-novembre à la mi-janvier (Vassant J., et al., 1995).

Il est à noter que cette période correspond au plus fort de l’activité cynégétique et que les perturbations apportées par les hommes et les chiens sont une gène extrême à la reproduction.

La gestation dure de 114 à 120 jours et le nombre d’embryons, compris entre 4 et 8, est directement proportionnel au poids de la mère.

La laie s’isole et confectionne un nid, le chaudron, dans lequel elle met bas et où les nouveau-nés, dépourvu de système de régulation thermique, s’entassent afin de réduire au maximum les déperditions de chaleur. Les marcassins restent dépendant du chaudron en fonction des conditions extérieures tout au plus 15 jours, puis la mère les conduit au sein de la compagnie, où l’élevage et l’éducation des jeunes est assuré de façon communautaire. Malgré ces précautions et une fécondité élevée pour un gros mammifère, la mortalité post-natale peut être très élevée.

Le jeune mâle peut également se reproduire très tôt, autour de 1 an, mais la concurrence de mâles adultes et puissants sera sans discussion possible.

1.4.

Pathologie et risque sanitaire

Le parasitisme le plus couramment observé est dû à 2 espèces de la famille des Métastrongylidés (Metastrongylus pudendotectus et Metastrongylus elongatus), parasites des bronches des porcins, à cycle hétéroxène dont l’hôte intermédiaire obligatoire est le lombric. Des pertes importantes, post-natales et au moment du sevrage, peuvent être observées tandis que les adultes sont peu infestés (Humbert J.F. et al., 1990).

Les parasites intestinaux ne sont pas rares, mais aucune infestation n’est réellement dangereuse pour le sanglier, moins concentré et plus résistant que nos porcs domestiques (Blancou J., 1987).

L’importance épidémiologique du sanglier en tant que réservoir est par contre importante en ce qui concerne les larves de Cysticercus cellulosae et Trichinella

spiralis.

Communément réputé très résistant, le sanglier est sensible à un certain nombre de maladies contagieuses et peut intervenir dans leur cycle épidémiologique comme vecteur ou comme révélateur.

Ainsi les virus de la fièvre aphteuse, des pestes porcines classique et africaine, de la maladie d’Aujeszky et de la rage peuvent circuler dans les populations de sangliers, comme le montre l’épidémie de peste porcine classique dans l’est de la France en 1992 (Coustel G. et Fouquet E., 1994).

De plus des cas de maladie d’Aujeszky chez le chien, en zone indemne de pseudo- rage porcine, témoignent de l’infection des populations de sangliers, espèce apparaissant fréquemment comme source d’infection. En effet en 1999, 4 des 7 foyers de MA canine ont des commémoratifs de chasse ou de contacts récents avec des sangliers. Cette même année un cas de MA chez le sanglier a été diagnostiqué par immunofluorescence sur tissus mais n’a pas conduit à un essai d’isolement du virus. En parallèle des enquêtes sérologiques menées actuellement pour mieux connaître la distribution de l’infection chez les sangliers sauvages, il serait intéressant d’isoler en France des souches de virus directement à partir de sangliers car les souches semblent différentes des souches porcines de type II. Le type I isolé du sanglier et de chiens de chasse par Mullër en Rhénanie-Palatinat pourrait également être la souche circulant dans les populations de sangliers sauvages en France (Bastian S. et Toma B., 2000).

35 portions de diaphragme parmi les 1321 que compte notre échantillon ont été envoyées au laboratoire de maladies contagieuses de l’E.N.V. Alfort, laboratoire national de référence pour la maladie d’Aujeszky. Des animaux tués en 1998,

ont été sélectionnés, avec un sex-ratio de 1, les plus gros donc à priori les plus vieux, i.e ceux ayant potentiellement la plus grande chance d’avoir été en contact avec le virus. La technique d’immunofluorescence sur tissus utilisée a révélé un seul cas positif sur un sanglier mâle de 108 kg (Annexe 5).

Les infections à Erysipelothrix rusiopathiae, Leptospira et Brucella peuvent passer inaperçues mais des enquêtes sérologiques indiquent une circulation dans les populations de certains départements (Blancou J., 1987).

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