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L’organisation des communications

3.1. Les communications en réseau.

Attention ! Dans ce paragraphe, il faut comprendre dans « service de secours » un service qui peut être aussi bien policier (fédéral ou local) que non policier (incendie, aide

médicale urgente,…).

3.1.1. Les réseaux.

Ce qui caractérise les services de secours, c’est la manière de fonctionner dans les communications : il est important que les messages transmis soient reçus par plusieurs personnes ! Dans la gestion d’une crise, qu’elle soit de petite importance (incendie de maison) ou de grande échelle (déraillement de train), plusieurs personnes qui travaillent ensemble mais qui ne se voient pas nécessairement , ont besoin de s’échanger des informations.

Depuis le début de la mise en service des appareils de communication dans les services de secours, les « réseaux » ont montré leur importance capitale. Le principe du réseau est de mettre en place le poste « maître » (en principe le poste fixe) et plusieurs postes fonctionnant sur la même fréquence suivant une procédure prédéterminée (voir plus loin la circulaire ministérielle de 1972). Cette notion de poste « maître » était fondamentale dans les anciens réseaux radio car il était le seul susceptible de recevoir et d’être entendu de tous de par sa position dominante (antenne élevée, plus grande puissance).

Ce réseau fonctionne sur la fréquence qui lui est allouée suivant les lois et règlements en vigueur. Chaque service « possède » ainsi sa propre fréquence de réseau. Ce système a cependant ses limites.

3.1.2. Les communications entre réseaux

Très vite, il est apparu que le fonctionnement des réseaux rencontre plusieurs difficultés :

3.1.2.1. La saturation.

Si le nombre d’utilisateurs devient important, l’emploi d’une seule fréquence rend les communications difficiles : soit parce que beaucoup de personnes parlent en même temps, soit parce que la procédure devient lourde. Or, chaque utilisateur ne dispose pas d’un nombre illimité de fréquences à sa disposition.

Bien au contraire, dans les services d’incendie, il n’est pas rare de rencontrer deux ou trois services utilisant la même fréquence.

3.1.2.2. L’utilisation de fréquences différentes

Chaque service utilisant des fréquences « propriétaires », les communications entre disciplines ou entre réseaux sont difficiles, voire impossibles. A moins de mettre une fréquence commune à disposition, comme dans les services non-policiers (nationale 1 et 2) et tant que le nombre d’intervenants reste restreint, cette solution est encore avantageuse.

3.2. Les communications par type de mission.

Les messages à transmettre ont souvent des buts différents : opération, urgences, logistique, rendez-vous, radio-guidage d’un véhicule. Emettre tous ceux-ci sur le même réseau abouti à une saturation rapide de celui-ci, à un ralentissement de la vitesse de transmission et à des problèmes cruciaux de communication, ce qui, en opération , est inadmissible.

Une bonne organisation des moyens de communication est prioritaire sur le choix du

matériel de transmission. De l’étude des flux des messages, de leur priorité relative, de leur destination, doit découler une organisation en canaux de communication : cette organisation influencera le type de matériel à choisir et devra être intégrée dans tous les types

d’intervention.

On peut distinguer trois types de communication :

3.2.1. Les communications opérationnelles dans lesquelles on retrouve les ordres

d’opération, les compte-rendu d’exécution, les informations qui intéressent le cadre opérationnel. Ce genre de communication reçoit le degré d’urgence le plus élevé.

3.2.2. Les communications « logistiques » dans lesquelles se trouvent toutes les

informations et ordres relatifs à des actions secondaires de l’opération (mise en place d’une ligne d’alimentation, ravitaillement en carburant, en nourriture, dépannage…) 3.2.3. Les communications « information » dans lesquelles on trouve les informations

nécessaires au public . Plus simplement, c’est le canal de communication de la discipline5.

3.3. La mise en oeuvre

Comme tout orchestre, afin qu’une certaine harmonie règne dans la musique, les musiciens ont besoin de partition et d’un chef d’orchestre qui organise .

3.3.1. La partition , c’est le plan d’intervention.

3.3.1.1. Plan simple

il peut être fort simple dans le cas d’une intervention limitée à quelques intervenants. Dans ce cas, un seul canal sera utilisé pour les trois types de conversation.

3.3.1.2. Plan moyen

Le nombre d’intervenant oblige à prévoir un canal de communication pour chaque type . Dans chaque canal, une identification bien claire du flux

d’information doit être organisé : un opérationnel, un logistique et un info. Ce type de plan doit être prévu à l’avance et être introduit dans tous les Plans Préalables d’Intervention (PPI) dont ils font parties.

3.3.1.3. Plan complexe.

Normalement introduit dans les plans catastrophes à partir de la phase 3, même 2 dans les grandes agglomérations. Il organise les types de conversation en sous-groupes dédiés. Par exemple, dans le canal « logistique », un sous-canal

« rendez-vous » et un sous-canal « alimentation en eau » ou « balisage » sera , au besoin, créé.

3.3.2. Le Chef d’orchestre, c’est celui qui dirige le plan d’intervention.

Il entre dans les obligations morales de la hiérarchie de former les intervenants à ce plan des communications et à les entraîner souvent afin de limiter les ordres de mise en œuvre dans le cas des plans catastrophes. En tant que futurs officiers des services d’incendie, vous êtes directement impliqués dans ce processus.

3.3.3. Le langage est le véhicule de la communication. Si dans les flux limités des petites interventions mono-disciplinaires, le vocabulaire employé et les abréviations sont connus de tous, il n’en va pas de même dans des conversations interdisciplinaires.

Les procédures ne sont pas identiques.

exemple : alors que nous nous basons sur une Circulaire Ministérielle afin de diriger nos réseaux, la police, elle , utilise la procédure OTAN stricte avec tous ses termes

en anglais. Ceci fait partie des éléments « perturbateurs » d’une communication qu’il y a intérêt à formaliser avant d’en découvrir l’aspect gênant le jour de la catastrophe.

3.4. Les moyens

Chaque plan possède in fine plusieurs canaux de communication. Il faut donc les avoir à disposition. Dans la répartition des canaux actuels sur la bande VHF, ceci est devenu impossible.

Seul le réseau ASTRID, avec ces nombreux « groupes de travail » peut donner les moyens de cette organisation.

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