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Opportunités d’élargir et de maintenir les bénéfices de l’AbE

Diverses opportunités d’élargir l’AbE étaient apparentes dans l’ensemble des études de cas. De nombreuses parties prenantes estimaient que l’intégration de l’AbE dans les politiques nationales relatives aux changements climatiques, au développement, au régime foncier, à la réduction des risques de catastrophe et à l’environnement offrait des opportunités. Au Pérou, par exemple, le projet d’AbE de montagne a intégré l’AbE dans les plans de gestion locaux, dans les structures et plans relatifs à la réserve paysagère de Nor Yauyos-Cochas, dans la stratégie nationale de Junín relative aux changements climatiques et dans les directives générales nationales relatives à l’investissement public dans la biodiversité et les services écosystémiques 2015–2021.

Les études de cas ont montré que l’intégration de l’AbE dans des structures et processus de planification permanents du gouvernement augmenterait la probabilité d’en maintenir les bénéfices au-delà de la vie d’un projet d’AbE lancé par une entité externe. L’autogestion et l’indépendance à l’égard d’un financement externe favoriseraient également la durabilité, comme il l’a été démontré au Parc de la pomme de terre.

Les projets ont indiqué que le financement de l’AbE était une difficulté courante, mais les études de cas ont fourni plusieurs modèles possibles de financement, indépendamment des donateurs, à grande échelle et à long terme (tableau 12).

Tableau 12. Modèles de financement de l’AbE à grande échelle et à long terme

Modèle Exemples issus d’études de cas de l’AbE Intégration dans

les travaux publics/

programmes de protection sociale

En Afrique du Sud, l’AbE peut être intégrée dans plusieurs programmes élargis de travaux publics, tels que « Travailler pour l’eau ». Ces programmes répondent à des priorités politiques critiques, comme la création d’emplois, la réduction de la pauvreté et la rareté de l’eau, et sont financés par des attributions fiscales.

Ces programmes intègrent depuis peu des indicateurs d’AbE afin de pouvoir également mesurer le succès en termes de gains de capacité d’adaptation.

Planification et gestion des changements climatiques au niveau des comtés

Au Kenya, la législation des comtés sur la gestion des fonds destinés aux changements climatiques engage les comtés à consacrer un certain pourcentage de leur budget de développement au financement des questions relatives aux changements climatiques. Les institutions sont en place pour la gestion du Fonds pour les changements climatiques du comté d’Isiolo et l’intégration dans les systèmes de gestion et de planification du comté permet d’aiguiller les fonds vers des investissements locaux en faveur de l’AbE. Le financement des projets par des donateurs a pris fin en 2016, mais le comté demande un financement supplémentaire provenant de fonds mondiaux pour le climat ou de fonds pour les changements climatiques provenant du comté.

Fonds fiduciaire/pour la conservation

Plusieurs études ont proposé un fonds national pour la conservation de l’hilsa au Bangladesh afin de couvrir le coût des incitations offertes dans le cadre du programme incitatif de conservation de l’hilsa (Islam 2016 ; Dewhurst-Richman et coll. 2016 ; Bladon et coll. 2014 ; Bladon et coll.

2016a).

Paiement des services écosystémiques

En Ouganda, le projet d’AbE a regroupé les services des bassins versants et de réduction du carbone dans des crédits pouvant être vendus à des acheteurs tels que la National Water and Sewerage Corporation en Ouganda.

Élevage dans la zone communale de Leliefontein de la municipalité du district de Namakwa, en Afrique du Sud (Conservation South Africa)

Discussion

Les résultats obtenus de l’application d’un cadre pour évaluer l’efficacité de l’AbE dans treize projets d’AbE à travers le monde montrent que les parties prenantes considéraient que l’AbE améliorait la résilience ou la capacité d’adaptation des communautés locales, ou réduisait leur vulnérabilité aux changements climatiques sur tous les lieux étudiés. Elles ne pensaient pas,

toutefois, que toutes les activités de projets contribuaient à ces bénéfices. Cela était vrai également pour le projet au Bangladesh, qui n’était pas explicitement censé agir sur les changements climatiques, mais qui a néanmoins renforcé la capacité d’adaptation (voir Reid et Faulkner 2015 qui présentent une autre initiative de gestion des ressources naturelles ayant renforcé la capacité d’adaptation). Les perceptions sur le maintien, la restauration ou le renforcement des services

écosystémiques et sur l’amélioration de la résilience des écosystèmes suite à la mise en œuvre de projets d’AbE, étaient également positives sur l’ensemble des sites, mais ne portaient pas sur toutes les activités des projets.

Selon les parties prenantes, la plupart des projets apportaient des bénéfices à long terme en matière d’adaptation ainsi que des améliorations dans la fourniture de services écosystémiques (ou pouvaient apporter ces bénéfices si les conditions propices se poursuivaient).

Discussion

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Les parties prenantes jugeaient que certaines activités entreprises dans le cadre des projets d’AbE étudiés n’amélioraient pas directement la résilience, la capacité d’adaptation ou la vulnérabilité des communautés locales exposées à des menaces spécifiques liées aux changements climatiques locaux, mais que certaines avaient probablement des impacts positifs indirects. De même, elles estimaient que certaines activités de projets d’AbE n’avaient pas amélioré la fourniture des services écosystémiques ou la résilience des écosystèmes au moment de notre recherche. Les raisons citées étaient notamment la mauvaise mise en œuvre, les difficultés d’obtenir un cadre politique et institutionnel de mise en œuvre approprié, le temps nécessaire pour l’apparition des résultats, les difficultés liées à la mesure des paramètres des écosystèmes et, dans le cas de l’Afrique du Sud, les complexités écologiques de la restauration des terres de parcours. Ce dernier point reflète les expériences dans d’autres endroits du monde qui montrent que la restauration des terres de parcours obtient des taux de succès médiocres (James et coll. 2013).