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a) Ce qu’ils pensent de l’exposition à la violence conjugale

Ø Les risques pour les enfants

Si 88,1% des généralistes interrogés considéraient qu’être témoins directs de violence conjugale s’apparente à de la maltraitance, ils n’étaient que 54,8% à considérer que les situations où l’enfant vit dans un contexte de violence conjugale mais n’en est pas le témoin direct s’apparentent également à de la maltraitance. Ces chiffres n’étaient modifiés de manière significative ni par le sexe du médecin ni par sa durée d’exercice, ni par le fait d’avoir reçu une formation sur la prise en charge des femmes victimes de violence conjugale.

Concernant les symptômes pouvant être liés à l’exposition aux violences conjugales, les généralistes interrogés étaient unanimes :

Figure 5 : Symptômes liés à une exposition à la violence conjugale selon les médecins interrogés 97,62% 100% 100% 100% 97,62% 50 60 70 80 90 100 troubles du sommeil (cauchemards, insomnie, énurésie)

troubles du comportement de type hétéroagressif

dépression, repli sur soi perturbation des apprentissages problèmes de discipline à l'école

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Ø Leur rôle dans la prise en charge des enfants exposés

97,6% des généralistes sondés considéraient que la place du médecin traitant est importante voire primordiale dans la prise en charge des enfants exposés à la violence conjugale [Figure 6].

Figure 6 : Importance du rôle du médecin généraliste dans la prise en charge des enfants exposés

Les facteurs suivants ne modifiaient pas ce résultat (test non significatif) : · Sexe du praticien

· Nombre d’année d’exercice

· le fait d’avoir reçu une formation sur la prise en charge des femmes victime de violence conjugales

· part de pédiatrie dans l’activité [Tableau 5]

Tableau 5: Rôle du médecin généraliste selon la part d'activité pédiatrique

Part de pédiatrie Test de Fisher <30% >30% n = 22 % n = 20 % Primordiale 3 13,64 8 40 p = 0.08 Importante 18 81,82 12 60 Peu importante 1 4,55 0 0 26% 72% 2% primordiale importante peu importante inutile = 0%

53 Concernant la transmission d’une information préoccupante pour un enfant exposé à la violence conjugale, elle n’était pas systématique pour la majorité des généralistes [Figure 7].

Figure 7 : Transmission d'une information préoccupante pour un enfant exposé à la violence conjugale

Les facteurs suivants ne modifiaient par ce résultat (test non significatif) : · Sexe du praticien

· Nombre d’année d’exercice

· le fait d’avoir reçu une formation sur la prise en charge des femmes victimes de violence conjugale

· Part de pédiatrie dans l’activité

b) Leur pratique

Ø Devant une femme victime

Devant une femme victime de violence conjugale, le fait de rechercher la présence d’enfants au domicile était systématique pour 69% des médecins [Figure8].

42%

55%

3%

tout à fait appropriée appropriée selon les cas pas du tout appropriée

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Figure 8 : Recherche de la présence d'enfants au domicile devant une femme victime de violence conjugale

Le fait d’avoir reçu une formation à la prise en charge des victimes de violence conjugale n’améliorait pas ce chiffre. Le nombre d’années d’exercice et la part de pédiatrie ne modifiaient pas ces résultats.

Les femmes généralistes recherchaient plus systématiquement que leurs confrères masculins la présence d’enfants au domicile d’une femme victime de violence [Figure 9], mais cette différence n’est pas significative (p = 0.18).

Figure 9 : Recherche d'enfant au domicile en fonction du sexe du médecin 69% 29% 2% Systématiquement Parfois Jamais 57,14% 80,95% 38,1% 19,05% 4,76% 0% 0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 Hommes Femmes Systématiquement Parfois Jamais

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Ø Les médecins ayant déjà pris en charge un enfant exposé à des

violences conjugales

Parmi les médecins interrogés, 31% avaient déjà pris en charge un enfant exposé à la violence conjugale.

Ilsavaient les mêmes caractéristiques que la population générale en termes de : · Sexe

· Nombre d’années d’exercice · Activité pédiatrique

· Formation à la prise en charge de la violence

Devant une femme victime de violence, ils ne cherchaient pas plus que leurs confrères la présence d’enfants au domicile [Tableau 6]

Tableau 6 : Les médecins ayant déjà pris en charge un enfant exposé recherchent-ils plus leur présence au domicile ?

Recherche d'enfant au domicile d'une victime de violence

conjugale Test de

Fisher systématique parfois non

ont déjà pris en charge un enfant exposé n % n % n % p = 0.41 oui (n = 13) 9 69,23 3 23,08 1 7,69 non (n = 29) 20 68,97 9 31,03 0 0,00

Au cours de cette prise en charge les personnes contactées par les généralistes étaient très diverses [Tableau 7]. 30% des médecins avaient contacté au moins 2 interlocuteurs.

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Tableau 7 : Personnes contactées par les généralistes prenant en charge un enfant exposé

La CRIP 4 médecins

Le médecin de PMI 3 médecins

L’assistante sociale de secteur 4 médecins Le service de pédiatrie le plus proche 3 médecins Le procureur de la République 1 médecin

Un psychologue 1 médecin

Les urgences psychiatriques 1 médecin

Personne 1 médecin

Parmi les médecins déjà confrontés à cette situation, 46,2% d’entre eux avaient fait un signalement.

Les raisons invoquées par ceux qui n’avaient pas fait de signalement étaient très diverses :

- 3 car ils ne savaient pas comment faire - 4 parce qu’ils n’étaient pas sûrs d’eux

- 1 parce qu’il pensait que ça ne servait à rien

- 1 parce que la maman entamait une procédure de séparation

- 1 parce que c’est le père qui accompagnait l’enfant et qui demandait la prise en charge

Aucun d’entre eux n’a répondu qu’il ne savait pas à qui l’adresser, qu’il ne voulait pas enfreindre le secret médical ou qu’il ne voulait pas créer de problème à la famille.

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c) Les pistes pour améliorer la prise en charge

Les généralistes ont enfin été interrogés sur ce qui d’après eux pourrait améliorer leur prise en charge les enfants exposés aux violences conjugales [Figure 10].

Figure 10 : Comment améliorer la prise en charge selon les médecins interrogés

Enfin 95,1% des médecins ont répondu qu’ils feraient plus de signalement s'ils étaient mieux formés.

80,49% 56,1%

80,49%

0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 une meilleure formation

un meilleur retour lorsqu’ils transmettent une information préoccupante

des interlocuteurs identifiés pour transmettre une information préoccupante

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DISCUSSION

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