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C ONSOLIDER L ’ ORGANISATION FAMILIALE

L’organisation familiale fait notamment référence aux règles, routines et frontières. Lorsque ces composantes sont bien définies et flexibles, il est plus facile pour la famille et le jeune de faire face à une situation nouvelle ou difficile en préservant un fonctionnement familial sain.

3.1.1 Identifier quelques règles essentielles à la santé familiale

Les règles familiales servent de normes et déterminent, de façon implicite ou explicite, l’éventail des comportements attendus. De manière générale, l’intervention en lien avec les règles familiales vise à : 1) établir des règles familiales claires, concrètes, constantes et cohérentes; 2) s’assurer d’un contrôle des comportements raisonnables et adapter au stade de développement des jeunes; et 3) enseigner et communiquer efficacement les règles familiales. En contexte de crise, les priorités doivent être revues et circonscrites.

Conseils, trucs et astuces

Identifier avec la famille les règles essentielles au bon fonctionnement familial.

Le contexte de distanciation sociale implique de respecter plusieurs consignes du gouvernement. Ainsi, vous pouvez suggérer de mettre l’accent sur quelques règles essentielles au bon fonctionnement de la famille et d’en assouplir d’autres.

Par exemple, le fait de limiter la gestion des comportements aux comportements agressifs pendant la période de confinement permettra d’atténuer les tensions entre les membres de la famille. Cela pourra également diminuer les conflits et améliorer le climat général et l’organisation familiale.

Soutenir les parents dans l’expression de leurs attentes et règles à la positive.

Afin de diminuer le niveau de stress vécu durant la crise, il est sain que le logement familial incarne un espace mental et physique sécuritaire. Un environnement est bienveillant et rassurant pour les jeunes lorsque les adultes définissent clairement et significativement les comportements appropriés. Vous pouvez proposer d’éviter une liste d’interdits et de plutôt présenter de manière positive les attentes comportementales. Par exemple, au lieu d’interdire aux jeunes de courir dans le salon, nous pouvons leur enseigner que nous nous attendons à des jeux calmes dans le salon. Expliquez que les attentes doivent être simples et faciles à mémoriser, adaptées à l’âge des jeunes, réalistes et formulées à la positive. Lorsque les jeunes respectent les attentes, il est important de le reconnaitre pour encourager ces comportements positifs.

3.1.2 Préserver des routines souples et sécurisantes

Les routines structurent la vie familiale. L’école et les activités structurées à l’extérieur amenaient une routine sécurisante pour les jeunes plus vulnérables.

Dans le contexte de confinement actuel, les routines sont bousculées pour tous.

Qui plus est, pour certains jeunes évoluant dans un milieu familial plus chaotique, où la routine n’était peu ou pas présente avant la crise, ce changement d’habitudes risque d’avoir un impact sur leur fonctionnement, leur sentiment de sécurité, leurs comportements et leur bien-être général.

Conseils, trucs et astuces

Sensibiliser les parents à la nécessité des routines pour le développement des jeunes.

L’imprévisibilité et l’absence de routines peuvent déclencher des réactions et des émotions très difficiles pour certains. Vous pouvez expliquer aux parents que la routine permet aux jeunes de rendre leur environnement prévisible et sécurisant.

Ceci aura pour effet d’aider les jeunes à structurer leur temps, ce qui pourrait augmenter leur autonomie et diminuer les comportements perturbateurs.

Soutenir les parents à la construction de routines souples et adaptées.

N’hésitez pas à expliquer aux parents que les routines apportent une sécurité et un contrôle. Néanmoins, elles doivent être flexibles afin de donner la possibilité d’être adaptées rapidement lors de situations nécessitant un changement temporaire. Il n’y a pas de routine unique, applicable à toute famille. Vous pouvez préciser que la routine doit respecter le rythme de vie et l’horaire de la famille pendant le confinement (ex. : télétravail, modification des horaires d’activités, etc.).

Par ailleurs, vous pouvez guider les parents à adapter les routines à l’âge développemental des jeunes pour correspondre à leurs besoins d’encadrement et d’autonomie. Plus l’enfant est jeune, plus le caractère structuré de la routine est nécessaire. Au contraire, à l’adolescence, les jeunes préfèrent généralement le caractère invisible et subtil de la routine.

Sensibiliser les parents aux besoins énergétiques des jeunes.

Expliquez à la famille que, dans la planification de la routine, il est essentiel de tenir compte des besoins énergétiques individuels des jeunes. Vous pouvez leur donner des exemples en expliquant que certains moments sont plus propices pour dépenser leur énergie, comme après les périodes de travaux scolaires (activités sportives ou extérieures, jeux, etc.). D’autres moments sont plus indiqués pour des activités calmes et apaisantes, par exemple le dessin, la lecture ou de la musique avant le coucher. Précisez que certains jeunes auront besoin de plus d’activités physiques dans la journée, tandis que d’autres vont préférer des activités calmes.

Étant donné le stress engendré par la crise, des activités relaxantes peuvent être ajoutées dans l’horaire : lire un livre, faire une sieste, faire des jeux calmes (dessin, lego, casse-tête), écouter de la musique, faire du yoga, de la méditation, etc.

Prévoir des moments familiaux positifs dans la routine.

Vous pouvez expliquer aux parents que les jeunes qui reçoivent de l’attention positive et régulière risquent davantage de respecter les demandes et de s’engager dans l’unité familiale. Suggérez que la fréquence et les moments pendant lesquels le parent donne de l’attention aux jeunes doivent être considérés dans la routine. Des moments privilégiés avec le parent, sans cellulaire ou autres distractions, peuvent être prévus dans l’horaire (ex. : souper en famille, jeux de société ou jeux vidéo en famille, sport en famille, cuisiner en famille, etc.).

3.1.3 Délimiter les frontières d’intimité pour chacun

Délimiter les frontières, dans un contexte où plusieurs personnes vivent en grande proximité les uns avec les autres, est un élément essentiel à la prévention des conflits, à l’organisation familiale et au maintien de la santé mentale. Pour tous les membres de la famille, l’intimité est un besoin de base qui se doit d’être préservée pour favoriser la résilience familiale.

Le besoin grandissant d’intimité à l’adolescence rend cette période de confinement encore plus difficile pour ceux-ci. L’adolescent est particulièrement sensible à tout ce qui peut menacer son espace personnel et son individualité, ainsi qu’à tout ce qui lui permet de se différencier de sa famille et de développer son autonomie. Or, dans certains cas, les consignes sanitaires peuvent limiter le développement de l’autonomie et peuvent entrainer un repli sur soi ou la présence de davantage de comportements perturbateurs. Respecter leurs besoins d’intimité et d’autonomie, dans la mesure du possible, est donc primordial pour le bien-être de l’adolescent.

Conseils, trucs et astuces

Sensibiliser à l’importance du respect des frontières.

Le respect des frontières s’inscrit dans l’acceptation de la différence de l’autre.

Vous pouvez expliquer aux membres de la famille que les frontières personnelles font référence à la bulle personnelle et son espace physique (ex. : la chambre ou les objets qui s’y retrouvent). Elles renvoient également au fait que chacun peut avoir ses propres croyances, idées, émotions, etc.

Soutenir la famille à respecter les frontières.

Aidez la famille à créer des frontières claires et s’assurer que celles-ci soient respectées permettra de répondre au besoin d’espace personnel et d’intimité.

Pour ce faire, vous pourriez suggérer que des espaces personnels soient identifiés et planifiés où chacun a l’occasion de se retrouver seul. Chaque membre de la famille pourrait aussi avoir la chance de nommer son besoin d’espace et de solitude aux autres, que ce soit spontané ou prévu à l’horaire. Le besoin d’espace doit être adapté à l’âge développemental du jeune. Par exemple, un adolescent pourrait avoir du temps seul dans la chambre, tandis qu’un enfant pourrait jouer seul à proximité de ses parents.

Soutenir la famille à répondre au besoin d’intimité de l’adolescent.

Vous pouvez expliquer aux parents qu’à l’adolescence, le jeune a généralement besoin d’avoir un espace physique personnel où il peut se retrouver seul, sans la présence de la fratrie ou des parents. Il pourra ainsi discuter avec ses amis ou sa/son partenaire amoureux en privé, comme il le ferait s’il allait à l’école ou à l’extérieur. Advenant que le logement ne permette pas au jeune d’avoir sa propre chambre, vous pouvez suggérer que certaines ententes soient prises.

Par exemple, lui permettre d’utiliser la chambre partagée de manière individuelle deux heures par jour.

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