3.2 Chaine de mesure 3.2.1 Obtention des données 3.2.3 Traitements des données . . . . 73 3.3 Gestion des conditions expérimentales . . . . 76 3.3.1 Contrôle de la température . . . . 76 3.3.2 Positionnement de la sonde . . . . 77 3.3.3 État physiologique des tissus biologiques . . . . 80 3.4 Génération des brulures . . . . 83 3.4.1 Générateur Radiofréquence . . . . 83 3.4.2 Système d’irrigation du cathéter . . . . 84 3.4.3 Profondeurs de brulure incertaines . . . . 86 3.4.4 Mesure optique des brulures . . . . 87 3.5 Simulation des données . . . . 88 3.5.1 Le logiciel . . . . 88 3.5.2 Estimation de la permittivité . . . . 89 3.6 Récapitulatif du dispositif expérimental . . . . 92 3.7 Conclusion du chapitre . . . . 93 Lors de ces travaux, une salle de manipulation dédiée à la mesure de profondeur de brulure a été mise en place au sein du Centre Hospitalier Universitaire de Dijon puis dans les locaux du GERM au laboratoire Interdisciplinaire Carnot de Bourgogne. Fondé sur la stratégie évoquée au chapitre précédent, le dispositif expérimental prend en compte les paramètres évoqués. De la réalité de l’opération d’ablation de la fibrillation, nous tirons un modèle expérimental pour l’étude de la brulure. Pour cela, nous présentons dans ce chapitre les étapes de la chaine de mesure, la gestion des paramètres mis en jeu dans cette étude ainsi que la création de la brulure. Cela conduit à une nécessaire estimation de la permittivité pour la réalisation des simulations associées à l’étude. 3.1 De la réalité médicale à un modèle expérimental Étant aux prémices de cette étude, la mesure directe sur le cœur s’avère être pré-somptueuse. La mise en place d’un modèle est nécessaire afin de simplifier les conditions expérimentales. Un rappel des paramètres biologiques et physiques du cœur est donc effectué afin d’expliquer le choix de notre modèle représentatif. 3.1.1 Description des paramètres du cœur Les paramètres biologiques sont les premiers à être développés. Le cœur est constitué de fibres musculaires et d’un réseau de tissu de conduction. Cette matrice fait du cœur un matériau composite complexe. Le mouvement incessant du cœur dans l’organisme représente un problème lors de mesures. Le sang est un autre facteur à ne pas négliger. En plus d’être toujours en mouvement, sa concentration en différents ions est susceptible d’avoir un impact sur la conduction électrique et les potentiels en présence. Les paramètres physiques sont la température du cœur (37°C), la pression san-guine variant selon l’instant du cycle cardiaque (de 9300 Pa en diastole à 16000 Pa en systole) [161]. Enfin, la pression appliquée et la position de la sonde lors de la mesure du coefficient de réflexion sont deux autres paramètres difficiles à gérer. 3.1.2 Établissement et simplification du modèle La mesure micro-onde sur des cœurs humains n’étant pas envisageable, les cœurs porcins présentent une bonne alternative du fait de leur bonne disponibilité et leur taille similaire à celle du cœur humain. Cependant, de part la complexité d’échantillonnage des cœurs (due entra autre à la forme arrondie), l’utilisation de viande bovine est un bon compromis puisque les permittivités diélectriques de ces tissus sont similaires [140]. Les échantillons de viande bovine, achetée chez un boucher, sont découpés en pavé de 2cm x 2cm à partir de tranche de gite de noix d’une épaisseur de 10 mm environ. Ainsi, le nombre d’échantillons par tranche est important. Fig. 3.1 – Tissus étudiés au cours de la thèse : a) cœur porcin, b) viande bovine. Afin de simplifier drastiquement les conditions expérimentales, certaines hypothèses sont établies à partir des paramètres cités au paragraphe précédent. Le mouvement des échantillons est évité en les fixant sur un support. Du fait de son opacité et de sa difficulté d’approvisionnement et de conservation, le sang est remplacé par du sérum physiologique. La concentration des ions en présence est ainsi contrôlée. Seule la pression sanguine n’est pas reproduite dans l’enceinte de la cuve. L’utilisation de viande bovine comme échantillon amène cependant un problème puisque l’évolution post-mortem de celle-ci a un impact sur ses propriétés diélectriques [135]. Ainsi, lors des mesures, la physiologie des tissus doit être gardée. Le sérum physio-logique, incolore, rend la manipulation des échantillons aisée en solution. La gestion des derniers paramètres (la température, le positionnement de la sonde et l’état physiolo-gique de la viande) est décrite après présentation de la chaine de mesure. 3.2 Chaine de mesure 3.2.1 Obtention des données Pour mémoire, la gamme de fréquence établie pour cette étude se situe entre 100 MHz et 20 GHz (fréquences de relaxation des molécules d’eau). En hyperfréquence, le principal appareil de mesure est l’analyseur de réseau pour déterminer les paramètres S d’un quadripôle Q (actif ou passif) [162] représenté sur la figure ci-dessous : Fig. 3.2 – Schéma d’un quadripôle [162]. Un quadripôle est un circuit à 2 voies d’accès. Ainsi, les coefficients a et b de Ku-rokawa [163] présentés sur cette figure répondent au système d’équations suivant où la matrice S est caractéristique du quadripôle : [S] = S11 S12 S21 S22 b1 =S11a1+S12a2 b2 =S21a1+S22a2 (3.1) Les différents paramètres S, appelés coefficients de répartition, forment une matrice représentant l’outil de base pour l’étude des circuits et des composants en hyperfré-quence. Dans notre cas, la mesure doit, à terme, se faire à l’intérieur du cœur. Pour des raisons évidentes et de praticité, nous ne considérons qu’un seul port en entrée a1 (a2 = 0). Ainsi, deux paramètres sont à notre disposition (S11 et S21) correspondant respectivement, pour cette condition, au coefficient de réflexion Γ et au coefficient de transmission T de l’onde électromagnétique définis au chapitre précédent (page 53 pa-ragraphe 2.2.6). La détermination du coefficient de transmission implique de placer une deuxième ligne de transmission en regard de la première. Cette solution n’est pas envisageable pour des mesures intracorporelles. Ainsi, seule l’analyse du S11 est envisagée dans la suite de ce rapport pour estimer la profondeur de brulure. Les analyseurs de réseaux sont scalaires s’ils mesurent le module des paramètres S et sont vectoriels s’ils mesurent le module et la phase. Dans cette étude, un analyseur de réseau vectoriel est utilisé pour réaliser les mesures. Il fournit les couples réel/imaginaire pour chaque fréquence dans la gamme de mesure. La figure 3.3 présente l’analyseur de réseau vectoriel (analyseur de spectre FSH 8 en mode Vector Network Analyzer (VNA) commercialisé par la société "Rohde & Schwarz") relié à l’ordinateur de mesure. Fig. 3.3 – Analyseur de réseau et ordinateur de mesure. Bien que ses performances soient inférieures à un autre analyseur de réseau de l’équipe (comme indiqué dans le tableau ci-dessous), cet analyseur est suffisamment performant et a l’avantage d’être portatif ce qui facilite le déplacement de celui-ci entre la salle de manipulation et le laboratoire de recherche. Néanmoins, les fréquences situées aux extrémités de la gamme ne sont pas considérées lors des mesures afin d’avoir plus de points aux basses fréquences. Les fréquences utilisées sont comprises entre 100 MHz et 6 GHz. La puissance du signal est fixée à 0 dBm (1 mW). Dans le document CAThéter Hyperfréquence pour ARythmies : CATHAR : détermination de la profondeur de brulure de tissus biologiques par voie microonde (Page 68-74)