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Γ D Γ n C Ω Γ D Γ n =ΩUΓ

Fig. 3.1 – Diff´erences entre Ω et C

Rappelons le principe g´en´eral de la m´ethode. Comme le montre la figure 3.1, on introduit un domaine C tel que C = Ω∪ Γ et on suppose que C a une forme g´eom´etrique simple, c’est-`a-dire rectangulaire en 2D, parall´el´epip`edique en 3D. On note ´egalement ∂C = ΓD le bord de C.

Le probl`eme initial est pos´e dans Ω = C\Γ. Le principe de la m´ethode des domaines fictifs consiste `a ´etendre la solution du probl`eme initial `a tout C. Les conditions aux limites sont alors prises en compte de fa¸con faible par des multiplicateurs de Lagrange d´efinis sur Γ.

Pour la discr´etisation, on utilise deux maillages, repr´esent´es sur la figure 3.2 pour le cas bidi-mensionnel. On approche les inconnues volumiques (d´efinies sur C) sur un maillage r´egulier de C, constitu´e d’´el´ements carr´es de cˆot´e h, ce qui correspond typiquement `a une grille r´eguli`ere utilis´ee par les m´ethodes de diff´erences finies. Cela facilite l’impl´ementation du calcul et permet d’avoir des donn´ees structur´ees. Les inconnues surfaciques (multiplicateurs de Lagrange) sont calcul´ees sur un maillage de la fissure Γ, de pas H = maxjHj, Hj repr´esentant la taille du j`eme ´el´ement de la fissure. Un maillage de la fissure garantit une bonne prise en compte de sa g´eom´etrie, aussi complexe soit-elle. En r´esum´e, on obtient un sch´ema de type diff´erences finies, tout en prenant en compte de fa¸con pr´ecise la g´eom´etrie de la fissure. U Ω = C D Γ h Γ Γ Γ H

Fig. 3.2 – Maillage du domaine r´egulier et maillage de la fissure

Le principal inconv´enient de la m´ethode est son relatif manque de pr´ecision: la m´ethode des domaines fictifs est d’ordre un (voir dans [31]). C’est le prix `a payer pour la simplicit´e et la souplesse qu’elle fournit.

3.2 Obtention de la formulation en domaines fictifs

On pr´esente ici la formulation en domaines fictifs du probl`eme de contact unilat´eral en ´elastodynamique, cette formulation a ´et´e utilis´ee dans [3].

Le domaine C ayant ´et´e introduit, on peut red´efinir X de la mani`ere suivante: X ={τ ∈ [H(div; C)]d2; τij = τji}.

Par cette d´efinition, X est clairement un espace ind´ependant de la g´eom´etrie de la fissure.

´egalement les formes bilin´eaires suivantes:

bT : X × LT → IR, bT(τ ,µT) =hτTTiL0 T,LT , bN : X × H1/2(Γ)→ IR, bN(τ ,µN) =hτNNiG0,G .

(3.1)

De plus, on d´efinit le convexe L+N et l’espace LT de la mani`ere suivante:          G = H001/2(Γ), L+N = H00+1/2(Γ) ={µN ∈ G; µN ≥ 0 p.p. sur Γ}, LT = [H00T1/2(Γ)]2={µT ∈ Gd; µT.n = 0 p.p. sur Γ}.

La formulation en domaines fictifs ´equivalente au probl`eme (1.8)-(1.9) est la suivante: Trouver (σ,u,λTN) : ]0,T [→ X × M × LT × L+N tels que

                 (% 2u ∂t2,v)− d(σ,v) = (f ,v), ∀ v ∈ M, (i)

a(σ,τ ) + d(τ ,u) + bT(τ ,λT) + bN(τ ,λN) = 0, ∀ τ ∈ X, (ii)

bT(σ,µT) = 0, ∀ µT ∈ LT, (iii)

bN(σ,µN− λN) ≤ 0, ∀ µN ∈ L+N. (iv)

(3.2)

On a alors le th´eor`eme suivant.

Th´eor`eme 3.1 Les probl`emes (1.8)-(1.9) et (3.2) sont ´equivalents au sens suivant:

• Soit (σ, u) une solution suffisamment r´eguli`ere du probl`eme (1.8)-(1.9), alors si on pose (λN, λT) = ( [uN], [uT] ), on a, pour tout instant t, λN ∈ L+N, λT ∈ LT et (σ, u,(λTN)) est solution du probl`eme (3.2).

• Soit (σ, u,(λTN)) une solution suffisamment r´eguli`ere de (3.2), alors (σ, u) est une solution du probl`eme (1.8)-(1.9).

D´emonstration

• Soit (σ,u) une solution, que nous supposons suffisamment r´eguli`ere, de la formulation mixte classique (1.8)-(1.9). Pour presque tout temps t, en utilisant une formule d’int´egration par parties donn´ee dans (1.11), on obtient ais´ement les relations suivantes consid´er´ees au sens des distributions, o`u ue et σe sont les distributions associ´ees `a u et σ dans C,

(

ε(u) = ε(u) + ( [u]e ⊗ n )symδΓ = ε(u) + (( [uN]n + [uT] ) ⊗ n )symδΓ dans [D0(C)]d2, div σe = div σ + [σn] δΓ= div σ dans [D0(C)]d.

La notation τsymrepr´esente la partie sym´etrique du tenseur τ : τsym= 1/2 (τ +τt). Dans la deuxi`eme identit´e, le terme de saut disparaˆıt par la continuit´e de la contrainte normale `a travers Γ, qui figure parmi les conditions aux limites, en (1.9)-(iv). Le nouveau probl`eme pos´e dans C s’´ecrit, si l’on note λN = [uN] et λT = [uT],

%

2ue

∂t2 − div eσ= f dans [D0(C)]d, (3.3)

3.2 Obtention de la formulation en domaines fictifs

En multipliant la relation (3.3) par v ∈ M et la relation (3.4) par τ ∈ X puis en int´egrant sur C (par abus de langage, compte tenu de la pr´esence de mesures de Dirac), on obtient

   (% 2ue ∂t2 ,v)C − (div eσ,v)C = (f ,v)C, ∀ v ∈ M, (Aσ,τ ) + (e u,div τ )e =−hτNNiΓ− hτTTiΓ, ∀ τ ∈ X.

La relation (1.9)-(iv), c’est-`a-dire l’absence de frottement, est prise en compte en multipliant cette relation par µT ∈ LT et en int´egrant sur Γ. On obtient alorshσTTiΓ = 0,∀ µT ∈ LT.

Les relations (1.9)-(i) et (1.9)-(ii), `a savoir les conditions aux limites de contact, se r´e´ecrivent de la mani`ere suivante, en utilisant la d´efinition de λN,

λN ≥ 0, (3.5)

σN ≤ 0, σNλN = 0. (3.6)

La condition (3.5) de non interp´en´etration des deux l`evres de la fissure entre elles est prise en compte directement dans l’espace L+N, en choisissant λN ∈ L+N.

Quant `a la relation de compl´ementarit´e (3.5)-(3.6), on montre ais´ement qu’elle est ´equivalente `a l’in´equation variationnelle

λN ∈ L+N, hσNN− λNiΓ≤ 0, ∀ µN ∈ L+N. (3.7) En effet, il est clair que (3.6) implique

(

NNiΓ ≤ 0, ∀ µN ∈ L+N, hσNNiΓ = 0.

On en d´eduit (3.7) par diff´erence. R´eciproquement, supposons (3.7) v´erifi´ee, alors, si nous choisissons µN = λN + νN, νN ≥ 0, nous obtenons

NNiΓ≤ 0, ∀ νN ≥ 0 ⇒ σN ≤ 0.

En choisissant µN = 0, nous obtenonshσNNiΓ≥ 0 ⇒ hσNNiΓ= 0. On a donc (3.5)-(3.6). • Soit (σ,u,λTN) une solution de la formulation en domaines fictifs (3.2).

La relation (3.2)-(i) est clairement ´equivalente `a la relation (1.8)-(i).

En choisissant, dans la relation (3.2)-(ii), τ infiniment diff´erentiable, `a support compact dans Ω, on obtient la relation (1.8)-(ii) au sens des distributions et des fonctions.

En utilisant ensuite la formule de Green et un choix appropri´e de fonctions tests s’annulant uni-quement sur Γ, on obtient u = 0 sur ΓD, soit (1.8)-(iii).

On introduit ensuite la forme eb d´efinie comme suit:

eb : X × G × LT → IR, eb(τ ; µNT) = bN(τ ,µN) + bT(τ ,µT). (3.8) On d´efinit les op´erateurs eB, BN, BT

e

B : X → (G × LT)0, B τ = ee b(τ ,.,.), ∀ τ ∈ X, BN : X → G0, BNτ = bN(τ ,.), ∀ τ ∈ X, BT : X → L0

Comme l’indique dans la suite le lemme 3.1, la forme eb v´erifie la condition inf-sup continue (3.11). Par cons´equent, le r´esultat g´en´eral rappel´e par la proposition 3.1 nous permet d’obtenir Ker eBt = {0}, donc, Ker BNt ={0}, Ker BTt ={0}. Nous en d´eduisons alors que λN = [uN], λT = [uT].

Pour l’absence de frottement sur Γ, la relation (3.2)-(iii) est ´equivalente `a (1.9)-(iii).

Pour la condition de contact, la relation (3.2)-(iv) est identique `a (3.7). Or, nous venons de montrer que l’in´equation (3.7) est ´equivalente `a (3.5)-(3.6).

Enfin, comme σ∈ X = {τ ∈ [H(div; C)]d2; τij = τji}, il est clair que [σn] = 0 `a travers Γ pour tout instant t. 

Remarque 3.1 Les probl`emes (1.13) et (3.2) sont ´equivalents car ils sont formellement ´equivalents au mˆeme probl`eme: le probl`eme (1.8)-(1.9). L’´equivalence entre (1.13) et (1.8)-(1.9) a ´et´e d´emontr´ee dans la proposition 1.2 et le th´eor`eme 3.1 ´etablit le r´esultat d’´equivalence entre (3.2) et (1.8)-(1.9). N´eanmoins, la question de l’existence de solutions `a (1.13), (3.2), demeure ouverte. La formulation (1.13) est aussi ´equivalente `a la formulation primale (1.7). L’existence d’une solution `a la formulation mixte (3.2) d´epend donc de l’existence d’une solution au probl`eme primal en d´eplacements (1.7). Or, cette question n’est pas r´esolue.

Par rapport au probl`eme (1.13), la non lin´earit´e apparaˆıt seulement dans la relation (3.2)-(iv). D’un point de vue num´erique, cela signifie que le probl`eme d’optimisation `a r´esoudre est uniquement pos´e sur la fissure. Il est donc de taille relativement petite, ´egale au nombre de degr´es de libert´e sur la fissure.

Remarque 3.2 On peut exprimer diff´eremment les relations (3.2)-(iii) et (3.2)-(iv). On peut ex-primer la condition de contact unilat´eral et l’absence de frottement sans utiliser la d´ecomposition en parties normale et tangentielle. On montre alors que (1.9)-(v)-(3.5)-(3.6) est ´equivalent `a l’in´equation suivante dans laquelle on consid`ere λ = λNn+ λT et l’ensemble C = {µ ∈ Gd, µN ≥ 0}:

λ∈ C, hσn,µ − λiΓ≤ 0, ∀ µ ∈ C. (3.9)

En effet, hσn,µ − λiΓ=hσTT − λTiΓ+hσNN − λNiΓ,∀ σ ∈ X, ∀ µ, λ ∈ Gd.

Supposons (1.9)-(v)-(3.5)-(3.6) v´erifi´ees, on obtient hσn,µ − λiΓ=hσNN− λNi ≤ 0, ce qui corres-pond `a (1.9)-(v)-(3.7).

R´eciproquement, supposons (3.9) v´erifi´ee, en choisissant µN = λN et µT ∈ LT quelconque, on obtient hσTTi = 0, pour tout µT ∈ LT, soit (1.9)-(v). Ensuite, en choisissant µT = λT ∈ LT, on obtient hσNN − λNi ≤ 0, ∀ µN ∈ L+N, c’est-`a-dire la relation (3.7) ´equivalente `a (3.5)-(3.6).

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