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4 Définition de la problématique

8.1 Observation du critère de l'hygiène

Nous allons observer ce critère en débutant notre analyse par le concept de l’hygiène, puis par la thématique de la toilette du corps, pour continuer avec la propreté et le nettoyage des autres parties du corps et, finalement terminer par la thématique des bains.

Nous pouvons tout d'abord remarquer que le critère de l'hygiène corporelle n'apparaît pas dans le manuel Croqu'santé (2001). Il s'agit d'un manuel d'hygiène alimentaire, dans lequel les préoccupations sont orientées non plus sur l'hygiène corporelle, mais sur l'alimentation. Nous pouvons émettre l'hypothèse que des manuels sur l'hygiène en général ne sont plus en vigueur dans les classes, puisqu'à notre connaissance, le Croqu'santé (2001) est le seul manuel en lien avec l'éducation à la santé qui existe encore, et ce depuis le Chez Nous (1925).

Voici quelques commentaires en général sur l'hygiène et son évolution. 8.1.1 Perception du concept de l'hygiène

Tout d'abord, nous pouvons remarquer que le terme ''hygiène'' apparaît dès 1904 mais qu'il n'est pas encore mentionné en 1899. Le terme de ''propreté'' remplace celui d'hygiène dans le manuel de 1899. Ensuite, l'hygiène est détaillée par une définition exhaustive dans le manuel de 1904, alors que cette définition se réduit en 1925, bien qu'elle soit toujours détaillée. Les éléments qui favorisent l'hygiène et une bonne santé, selon les auteurs des manuels, deviennent de plus en plus précis et exhaustifs au fil des années. En premier lieu, Béchet

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(1899) désigne l'eau et le savon comme les garants d'une bonne santé. C'est une définition simple et précise qui oriente l'attention sur les moyens de se laver. En second lieu, Déverin-Mayor (1904) développe de manière plus riche les facteurs de santé, qui sont liés à des préoccupations diverses au sujet l'hygiène : tout d'abord il est question de facteurs physiques, à savoir l'hygiène de l'eau, de l'air, du sol et du climat. Ensuite, l'alimentation (boissons comprises) et les activités humaines - qu’elles soient physiques, intellectuelles ou « morales » (p. 108) - prennent de l'importance pour l'individu qui se soucie de sa vitalité. Enfin, le sommeil est un élément qui devient essentiel et qui fait partie de la définition même de la santé, celle-ci étant « une combinaison d'efforts dans le travail et de temps de repos pris régulièrement » (p. 109). En dernier lieu, Grand (1925) qualifie l'hygiène comme étant un moyen de corriger de mauvaises habitudes. Pour cela, il faut prendre en considération divers paramètres qui sont l'air, la propreté, le soleil (facteur qui fait son apparition), une nourriture saine (la manière de se nourrir devient importante), l'exercice (deuxième nouveau facteur) et un sommeil régulier. L'association des éléments cités ci-dessus permettent de se maintenir en bonne santé et de résister aux attaques de « microbes » (p. 8), éléments de vulgarisation scientifique qui se manifestent pour la première fois dans les différentes définitions de l'hygiène des manuels.

Nous voyons donc qu'il existe une évolution des termes et des connaissances entre le manuel de 1899 et celui de 1925. L'hygiène de l'individu passe de la simple hygiène corporelle, définie par l'eau et le savon, à une pléthore de variables qui ont une influence sur la santé. Outre l'importance de la propreté, il y a également une prise de conscience concernant le sommeil et l'alimentation, ainsi que sur la nécessité de faire de l'exercice physique. De même, nous pouvons remarquer que dans le manuel de 1925, l'auteure insiste sur le fait que chacun peut changer sa manière de vivre et rester en bonne santé. Cela montre qu'il y a une volonté pour que l'individu se prenne en main et devienne acteur de sa santé. Finalement, nous pouvons constater que l'hygiène, dans ses différentes définitions, est intimement liée à la santé.

8.1.2 Toilette du corps

Dans le manuel de 1904, il n'est fait aucune mention de la manière de se laver le corps. Dans celui de 1899, on préconise de se laver, mais cela reste très vague dans la manière de procéder (« frotter [...] et [...] éponger » p. 14). Cependant, il est recommandé de se laver

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« régulièrement » (p. 14). Ce terme est vague et imprécis, puisque chacun peut en avoir une vision et une interprétation différente. En 1925, la toilette est un peu plus précise, toutefois seule l'eau est mentionnée, on ne parle pas de savon. Il est préconisé de se laver quotidiennement, même en hiver. En ce qui concerne ce critère d'observation, il est difficile de déterminer s'il y a eu évolution. Nous présumons qu’il n’y a pas d’évolution.

8.1.3 Buts de la toilette corporelle

Pour Béchet (1899), l'eau joue un rôle essentiel. Elle est associée à la santé et la force et est considérée comme un moyen de les préserver. Toutefois, il est précisé que l'eau doit être « fraîche » (p. 14). Selon Déverin-Mayor (1904), la toilette corporelle est un facteur de bonne santé et c'est également un moyen de soigner la peau (terme nouveau). Quant à Grand (1925), l'utilité de la toilette est répartie dans plusieurs catégories : premièrement, se laver a pour but de « nettoyer son corps » (p. 10) et donc de maintenir de bonnes conditions d'hygiène ; deuxièmement, ce nettoyage a pour but de permettre à la peau (facteur qui apparaît à nouveau) de « se défendre », donc nous pouvons imaginer qu'il s'agit de la protéger des agressions extérieures, notamment de la maladie ; enfin, la toilette corporelle a un rôle à jouer en ce qui concerne la santé morale de l'individu, puisqu'elle permet de « remporter [de] petites victoires sur soi-même » (p. 11). Nous pouvons donc observer qu'il y a une évolution dans la perception des buts de la toilette corporelle.

8.1.4 Propreté et nettoyage des autres parties du corps

Les cheveux, les dents et les mains sont l'objet de soins quotidiens et précis dans le manuel de 1899. L'auteure recommande de se laver les mains avant les repas. Le brossage des dents est préconisé pour conserver les dents et pour garantir une bonne haleine. Il est également conseillé de se laver les cheveux « de temps en temps » (p. 15). En revanche, il n’y a aucune indication à ce sujet dans le manuel de 1904. En 1925, les ongles, les oreilles, les dents et les cheveux doivent être soignés également. Nous pouvons noter qu'il existe une certaine constance dans ce critère et que nous ne pouvons pas véritablement parler d'évolution. Les principes sont les mêmes d’un manuel à l’autre.

8.1.5 Bains et buts du bain

Les bains prennent beaucoup d'importance dans le manuel de 1904, et les soins à apporter au nourrisson également (en 1904 et 1925). Il y a de nombreuses similitudes avec le critère de la toilette corporelle.

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