et le mode de gestion appliqué à la parcelle. En effet, la dynamique temporelle de la croissance racinaire, quel que soit
le traitement, a tout d’abord été gouvernée par les variations saisonnières des conditions climatiques avec une
production racinaire élevée au printemps et en été, lorsque les températures de l’air sont élevées, puis une diminution
de la production à l’automne et en hiver avec la baisse des températures. De plus, la corrélation positive entre
l’indicateur P-ETP et la production racinaire a pu également expliquer ces variations de production saisonnières.
Ensuite, selon les types de traitement nous avons pu constater des réponses assez contrastées de la dynamique de la
croissance racinaire. En prairie fauchée et fertilisée, les résultats observés pour le traitement Fnpk ont permis de
confirmer l’effet d’un gradient de fertilisation azoté sur les végétaux (forte production aérienne et faible croissance
racinaire). A l’opposé, via les traitements Fnul et Fpk nous avons pu remarquer qu’en absence d’apport azoté, la
production racinaire était importante. Entre les parcelles pâturées, Bo+ et Bo- à Theix et Intensif et Extensif à
Laqueuille, une différence très prononcée a pu être mise en évidence. Pour Bo+ et Bo-, la production racinaire a été
similaire de mai 2016 à mars 2017 alors qu’à Laqueuille, la production racinaire a été beaucoup plus élevée sur
l’Extensif (pâturage continu) que l’Intensif (pâturage continu et fertilisation azotée). Nous pensons que cette
divergence serait liée au temps de pâturage plus court à Theix qu’à Laqueuille, qui n’aurait pas impacté suffisamment
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le couvert végétal pour observer des réponses disparates entre Bo+ et Bo-. A Laqueuille, le pâturage continu a permis
de maintenir une production racinaire élevée sur l’Extensif. En revanche, sur l’Intensif l’effet cumulé d’un gradient de
fertilisation azoté et d’un chargement animal élevé a favorisé la production aérienne au détriment de la production
racinaire. En outre, la forte variabilité spatiale observée sur les parcelles pâturées (Bo+, Bo-, Intensif et Extensif) en
comparaison aux parcelles fauchées et fertilisées (Fnpk, Fpk et Fnul) semble bien liée au patron hétérogène de pâturage
des bovins sur la parcelle. Au sein même de la parcelle, les emplacements sont aussi sujets à une variabilité spatiale
très différente due à une distribution végétale très hétéroclite.
Ainsi, nous avons pu observer un maintien élevé de la production racinaire et aérienne chez les traitements les moins
extrêmes. Toutefois, il est difficile de se prononcer quant au traitement le plus adéquat pour maintenir à la fois une
forte production aérienne et racinaire car la biomasse aérienne n’a été étudiée que sur le mois de mai 2016 et non sur
toute l’année. Devant l’intensification du réchauffement climatique, il est nécessaire de poursuivre les recherches pour
comprendre l’effet des modes de gestion sur la croissance racinaire et aérienne en prairie permanente, pour permettre
un jour, de limiter au maximum les émissions de gaz à effet de serre en favorisant le potentiel de stockage de carbone
dans les sols prairiaux.
III. Apports du stage
Ce stage au sein de l’UMR EP a été une expérience très enrichissante qui a confirmé mon intérêt pour l’agroécologie.
En effet, travailler sur l’étude des services écosystémiques rendus par les prairies permanentes fut très intéressant et
m’encourage pour continuer dans cette voie. J’ai ainsi pu approfondir mes connaissances théoriques sur une notion
phare de l’écologie : les services écosystémiques, et en apprendre d’avantage sur le rôle majeur des écosystèmes
prairiaux dans le stockage des gaz à effets de serre. J’ai également pu acquérir des compétences techniques sur le
traitement des échantillons et dans l’utilisation des logiciels de bureau comme Microsoft Excel.
Outre les apprentissages théoriques et techniques, j’ai pu découvrir le monde de la recherche qui est bien plus complexe
qu’au premier abord. Par l’intermédiaire de ma tutrice professionnelle et des personnes rencontrées tout au long du
stage, j’ai pu constater que les travaux de recherche s’élaborent grâce au travail en équipe qui est long et fastidieux.
J’ai eu la possibilité de prendre conscience de toutes les étapes nécessaires à la mise en place d’un projet scientifique.
Personnellement, le stage m’a apporté beaucoup de choses. Tout d’abord, en parlant avec de nombreuses personnes
aux cours de ces trois mois, j’ai appris à dépasser une certaine timidité. Ensuite, les missions réalisées sur le terrain
lors du prélèvement des échantillons, ou bien au sein de l’unité pour traiter les échantillons et analyser les données
m’a permis de développer une certaine autonomie ainsi que de la rigueur dans le travail effectué. Finalement, ce stage
fût très formateur et me permettra à l’avenir, d’avancer avec plus de sérénité pour mener à bien mon projet
professionnel.
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Bibliographie
n°1: CONNEHAYE Éric, Aux sources de l’INRA, INRA, 12 août 2016. Disponible sur
http://institut.inra.fr/Reperes/Jalons-historiques/1946-1963/Tous-les-magazines/Creation-de-l-Inra
n°2: Jalons Historiques, INRA, 14 avril 2016. Disponible sur http://institut.inra.fr/Reperes/Jalons-historiques
n°3: Présentation du centre INRA Auvergne-Rhône-Alpes, INRA, 3 mars 2017. Disponible sur
http://www.ara.inra.fr/Le-centre-Les-recherches/Presentation-du-Centre
n°4: CARRERE Pascal, Présentation de l’UREP, INRA, 25 janvier 2017. Disponible sur
https://www1.clermont.inra.fr/urep/presentation/index.htm
n°5: HUYGHE Christian, PEETERS Alain, DE VLIEGHER Alex, La prairie en France et en Europe, Colloque
présentant les méthodes et résultats du projet Climagie (métaprogramme ACCAF), Novembre 2015, Poitiers, France.
INRA, 2015.
n°6: MAIRE Vincent, Des traits des graminées au fonctionnement de l’écosystème prairial : une approche de
modélisation mécaniste (p. 9), Biodiversité et Ecologie, Université Blaise Pascal – Clermont-Ferrand II ; Université
Dans le document
Dynamique de la croissance racinaire en prairie permanente en réponse au pâturage et à la fertilisation
(Page 31-35)