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d’objectifs sociaux et environnementaux

PROPOSITIONS

Proposition n°17 - Encourager les entreprises à reconfigurer leur activité au regard de l’intérêt général, en intégrant la biodiversité au sein de leur stratégie

À l’heure du regain de la société civile pour les questions environnementales, il devient crucial et opportun pour les entreprises de modifier leur activité en accord avec l’intérêt général, contribuant ainsi à la redéfinition ou au réajustement de leur stratégie d’entreprise. Sans nécessairement l’inclure dans leur statut, les entreprises sont un acteur essentiel du fonctionnement de notre société, et doivent contribuer à l’atteinte d’objectifs économiques, sociaux et écologiques en fonction de la nature de leurs activités.

Les risques et opportunités liés à la biodiversité sont nombreux et doivent convaincre les entreprises quelles qu’elles soient de leur intérêt à agir (économique, social, éthique, etc.). Dans un contexte de dynamique d’effondrement de la biodiversité et de changements climatiques, les entreprises sont amenées à revoir leur business model initial pour développer une réflexion de long terme correspondant aux enjeux globaux actuels et à venir.

Proposition n°18 - Accompagner les entreprises dont le chiffre d’affaires est supérieur à 100 millions d’euros dans le reporting de leur empreinte biodiversité

Comme le préconise l’action 30 du plan biodiversité, la quantification de l’empreinte biodiversité est nécessaire (à l’instar de la tonne équivalent CO2 pour le climat) afin d’assurer un suivi des impacts des entreprises sur l’érosion de la biodiversité et d’encourager l’amélioration de leurs pratiques.

Proposition n°19 - Intégrer la mesure de la dépendance de l’entreprise aux services écosystémiques dans le cadre de la revue des risques de la Déclaration de performance extra-financière (DPEF)

À l’instar du bilan des émissions de gaz à effet de serre qui est obligatoire depuis plusieurs années, la mesure de la dépendance des entreprises aux services écosystémiques (et donc des risques associés) doit aussi être intégrée à la revue des risques de la déclaration de performance extra-financière.

En effet, la majorité des secteurs de l’économie utilisent et donc dépendent, directement ou indirectement, des ressources naturelles et des services écosystémiques tirés de la biodiversité et de son fonctionnement. Il a ainsi été estimé que 80 % des activités économiques dépendent de la biodiversité et que les secteurs fortement dépendants de celle-ci représentent un chiffre d’affaires de 275 milliards d’euros (Delannoy, 2016). La dynamique d’effondrement de la biodiversité entraîne donc des risques accrus pour les entreprises.

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© Free-Photos de Pixabay

Proposition n°20 - Intégrer le capital naturel dans la comptabilité des entreprises

Dans le contexte actuel d’érosion du vivant, un changement de paradigme est nécessaire pour permettre aux acteurs privés d’appréhender les interdépendances qu’ils entretiennent avec les milieux naturels. Pour ce faire, le capital naturel doit être intégré dans la comptabilité des entreprises, aux côtés du capital physique et du capital humain.

De nouvelles règles comptables doivent ainsi être définies pour souligner le rôle essentiel de la biodiversité dans les activités des entreprises. Intégrer le capital naturel à leur stratégie permettrait alors aux entreprises d’améliorer leur gestion des risques liés à la dégradation de l’environnement tout en mettant en évidence les potentialités offertes par la préservation de la biodiversité.

Proposition n°21 - Accompagner les entreprises dans la définition de leur raison d’être et l’adoption du statut de société à mission, pour qu’elles intègrent une finalité d’ordre social ou environnemental en plus de leurs objectifs économiques

La définition d’un objectif social ou environnemental est source de création de valeur pour l’entreprise, la rendant plus attractive pour les collaborateurs et notamment les jeunes générations en quête de sens dans leur travail. Au regard de l’évolution des mentalités, les entreprises à mission répondent aussi à une demande croissante des citoyens.

Aujourd’hui, les entreprises adoptent majoritairement des raisons d’être en lien avec des thématiques sociales ou l’économie circulaire. Le développement d’outils dédiés reste fondamental pour accompagner le développement des entreprises à mission

« bio-régénératrices », fondées sur la préservation de la biodiversité.

Proposition n°22 - Favoriser l’intégration de critères liés à la préservation de la biodiversité dans l’analyse des portefeuilles financiers et les choix d’investissement

L’objectif est d’éviter, par des analyses sectorielles et géographiques, de réaliser des investissements dont l’impact négatif sera considéré comme trop important, et de favoriser la recherche d’impact positif et la transition des entreprises. Ces critères peuvent ensuite être utilisés pour comparer les industries ou les entreprises en vue de leur inclusion ou exclusion des portefeuilles d’investissement.

Proposition n°23 - Établir un cadre commun pour les données sur la biodiversité que les entreprises doivent intégrer à leur reporting extra-financier

L’échelon international est le niveau le plus légitime pour aligner les types et formats de données nécessaires afin de mesurer l’impact réel des différents acteurs privés et publics (via les politiques d’aménagement et d’infrastructures) sur la biodiversité.

Ce cadre commun devra être décliné dans les réglementations nationales sur le reporting extra-financier et facilitera l’action des entreprises, un seul jeu de données devant être renseigné quel que soit l’outil de mesure. Sans cela, la disponibilité et la cohérence des données relatives à la biodiversité resteront limitées, les entreprises devant faire face à de multiples cadres de reporting (CDP, Global Reporting Initiative, agences de notation extra-financière, etc.). Des collaborations telles qu’Aligning Biodiversity Measures for Business (Lammerant, 2019) ont commencé à préciser les formats de données à collecter.

Proposition n°24 - Intensifier les financements en faveur de la préservation de la biodiversité et diminuer drastiquement les financements dommageables à la biodiversité

La COP15 devrait être l’occasion d’intensifier la mobilisation des financements publics et privés par une réallocation des fonds en faveur d’activités à impact positif sur la biodiversité ou de préservation de la biodiversité. Les acteurs économiques doivent être capables d’insuffler une nouvelle dynamique pour accompagner le futur cadre post-2020 et tendre vers la mobilisation de 440 milliards de dollars en faveur d’investissements intégrant la biodiversité (Groupe de haut niveau de la Convention sur la diversité biologique, 2014).

Augmenter le financement en faveur de la biodiversité n’aura de sens que si un travail de recensement et de réduction des financements dommageables à la biodiversité est réalisé. L’OCDE estime ainsi ces flux à 500 milliards de dollars par an (via les subventions aux combustibles fossiles et à l’agriculture conventionnelle notamment), un chiffre dix fois supérieur aux 52 milliards de dollars annuels d’investissements en faveur de la préservation de la biodiversité (OCDE, 2019).

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CDC BIODIVERSITÉ ET LE GROUPE CAISSE DES DÉPÔTS AGISSENT