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I NTRODUCTION DU CHAPITRE 1

Dans le document The DART-Europe E-theses Portal (Page 23-26)

CONTAMINANTS ENVIRONNEMENTAUX CHEZ DIFFERENTES ESPECES DE REPTILES

I NTRODUCTION DU CHAPITRE 1

Il existe plusieurs catégories de contaminants environnementaux, dont les polluants organiques (pesticides, PCB, HAP,…) et les polluants inorganiques (nitrates, sels, éléments traces). Les polluants organiques sont des composés carbonés, à l’inverse des substances inorganiques qui ne contiennent pas de carbone. Quelle que soit leur catégorie, il apparait primordial d’effectuer une évaluation du risque écologique associé à leur présence dans les milieux naturels. Mesurer la contamination de l’air, l’eau ou les sols permet d’évaluer l’étendue de la pollution d’un endroit donné, mais ne permet pas d’estimer la biodisponibilité d’une substance, qui désigne sa part présente dans l’environnement, susceptible d’être absorbée et métabolisée par les individus, et donc de s’accumuler dans les tissus et le long des chaînes alimentaires.

Pour cela, il est possible de mesurer la concentration en polluant dans tissus des individus d’une espèce sentinelle donnée, afin d’avoir un aperçu du risque d’exposition des autres espèces issues du même écosystème, et du degré de contamination du réseau trophique. Les espèces sentinelles utilisées agissent donc comme des biomoniteurs de l’environnement (Beeby, 2001). Les informations sur l’exposition des espèces aux produits chimiques dangereux fournissent des données de référence pour l’évaluation du risque écologique ou toxicologique (Rivière, 1993).

Il est possible d’utiliser de nombreuses espèces comme biomoniteurs, chaque type d’organismes possédant des avantages propres pour cet usage. Les poissons ont par exemple été parmi les premiers organismes utilisés en tant que biomoniteurs afin de suivre la contamination des écosystèmes aquatiques par différents types de substances (Schmitt et al., 1990 ; Van der Oost et al., 1996 ; Wagner et Boman, 2003).

Les oiseaux ont également été largement utilisé pour évaluer la contamination de l’environnement, que ce soit par les polluants organiques (Herzke et al., 2003 ; Lindberg et al., 2004 ; Jaspers et al., 2007) ou les éléments traces (Leonzio et Massi, 1989 ; Dauwe et al., 2000 ; Lucia et al., 2010). La possibilité de mesurer les niveaux de polluants dans les plumes, qui constitue une méthode de suivi non invasive, en fait notamment des organismes intéressants pour ce type d’études (Jaspers et al., 2007).

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Les mammifères sont également considérés comme des biomoniteurs utiles dans certains cas. L’utilisation de mammifères marins permet par exemple d’évaluation l’exposition des hauts niveaux trophiques des écosystèmes marins sur de grandes échelles spatiales (Becker et al., 1997). De nombreux travaux ont également utilisé de grands herbivores, du fait de leur large répartition, et de la grande quantité de tissus, sang ou poils disponible sur un animal pour effectuer des analyses (Frank, 1986 ; Wren, 1986 ; Tataruch et Kierdorf, 2003).

Toutes les espèces constituant la faune d’un habitat donné doivent être prises en considération pour évaluer les risques écologiques. Les reptiles sont des espèces souvent négligées, mais ils tiennent une place importante dans la structure et le fonctionnement des écosystèmes aussi bien terrestres qu’aquatiques. De ce fait, ils devraient être inclus dans l’évaluation des risques environnementaux, ou dans toute étude complète de contamination environnementale (Campbell & Campbell, 2001 ; Scott et al., 2013). La raison principale qui fait des reptiles un modèle peu étudié semble se trouver dans leurs traits d’histoire de vie, qui en font des organismes peu pratiques pour des études écotoxicologiques habituelles. En effet, contrairement à la plupart des modèles d’études dans ce domaine, les reptiles n’ont pas un temps de génération court, ils ne produisent pas un grand nombre de descendants dans des intervalles courts, et sont souvent considérés à tort comme difficiles à maintenir en captivité (Hopkins 2000 ; Campbell et Campbell, 2001). Cependant, du fait de certaines caractéristiques biologiques et écologiques, les reptiles peuvent être d’excellents biomoniteurs de la pollution environnementale (Bauerle et al., 1975 ; Rainwater et al., 2005 ; Hopkins, 2000 ; Scott et al., 2013 ; Sparling et al., 2010).

Les reptiles sont largement distribués, et présents dans une grande variété d’habitat (Yadollahvand et al., 2014). Ils sont également relativement sédentaires, et ne se s’éloignent souvent pas plus de quelques kilomètres de leur domaine vital durant leur vie. Comparés aux mammifères et oiseaux, qui ont tendance à se déplacer plus, et sur de plus longues distances, les reptiles permettent donc une évaluation assez précise de l’exposition des organismes à une échelle très localisée (Santos et al., 1999 ; Bauerle et al., 1975 ; Hopkins, 2000; Yu et al., 2011).

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Certaines espèces de reptiles ont une espérance de vie élevée, ce qui permet d’évaluer la tendance à la bioaccumulation d’une substance sur le long terme (Allender, 2015). Selon les espèces, ils se nourrissent principalement de vertébrés ou/et d’invertébrés, et se placent ainsi à de hauts niveaux dans les réseaux trophiques. De ce fait, ils sont susceptibles de présenter des phénomènes de bioaccumulation et de bioamplification des contaminants chimiques et peuvent être des témoins de l’état de contamination des réseaux trophiques dans lesquels ils s’insèrent (Sparling et al., 2010 ; Yu et al., 2011).

Quelques études ont déjà fait état du potentiel des serpents comme indicateurs de la contamination de l’environnement (Fleet et al., 1972 ; Bauerle et al., 1975 ; Santos et al., 1999 ; Nagle et al., 2001 ; Rainwater et al., 2005 ; Sparling et al., 2010 ; Scott et al., 2013 ; Allender et al. 2015). Mais les données restent rares et relativement négligeables en comparaison aux données existantes concernant les poissons, mammifères et oiseaux et même les amphibiens (Sparling et al., 2010 ; Hopkins et al., 2000).

Dans ce chapitre, nous nous proposons donc d’utiliser des reptiles comme organismes modèles afin d’évaluer la contamination du milieu par différent polluants. Ainsi, la première partie de ce chapitre traitera de l’accumulation de polluants organiques par différentes espèces de serpents. La deuxième partie quant à elle décrite l’accumulation d’éléments traces chez la cistude d’Europe (Emys orbicularis).

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ARTIE

1 : A

CCUMULATION DE POLLUANTS ORGANIQUES CHEZ

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