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Nouvelles données sur la séquence néolithique du site de Kélisogou Les recherches effectuées sur le site de Kélisogou lors des deux dernières campagnes

ont permis de mettre en évidence plusieurs épisodes d’occupation, dont le principal correspond à la fin du Néolithique récent de la région (phase 5b de l’Holocène d’Oun-jougou). Une troisième série d’interventions a été programmée pour la mission de jan-vier–février 2006, afin d’établir pour cette période un contexte culturel des occupa-tions de la vallée du Yamé qui soit le plus précis possible, et d’élargir notre connaissance du type d’habitat lié à cette phase. Au terme de ces trois campagnes de fouilles, il nous est désormais possible de proposer un premier scénario de la séquence d’occupation de l’ensemble du site, et d’affiner ainsi notre perception des phénomènes de peuple-ment de la région à la fin du Néolithique.

6.1. Les interventions de la campagne 2006 Objectifs et stratégie

La campagne 2006 a été programmée avec des objectifs multiples. Comme évoqué plus haut, il était dans un premier temps capital d’approfondir notre connaissance de la culture matérielle de l’horizon du Néolithique récent de Kélisogou, daté de la fin du 2èmemillénaire av. J.-C. (Huysecom et al. 2002, 2005, 2006; Ozainne 2005). La céramique prélevée lors des deux précédentes missions reflétant une grande diversité typolo-gique, il était nécessaire d’en étoffer le corpus afin de pouvoir procéder à une analyse statistique la plus fiable possible. Il s’agissait ensuite d’accéder à de plus amples in-formations concernant la nature même du site. De nombreux indices avaient en effet permis de postuler que nous étions en présence d’un habitat important et probable-ment permanent, mais aucune structure de base de maison n’avait été découverte. Le second objectif de cette mission était par conséquent d’accéder à une meilleure com-préhension du type d’occupation représenté sur le site, en déterminant l’étendue de l’occupation du 2èmemillénaire av. J.-C. et son organisation spatiale.

Des contraintes de temps et de logistique rendant irréalisable l’ouverture de grandes surfaces, nous avons opté pour une stratégie de sondages réduits et espacés entre eux d’une quinzaine de mètres. Deux secteurs ont ainsi été fouillés pendant la campagne 2006. Le secteur 7 a été ouvert sur 4 m2(AN –AO /120–121), au sud-est des secteurs 4 à 6 de la mission 2005 (fig.17). Suite à la découverte, contre la coupe Est, d’une série de tessons provenant visiblement du même récipient, une extension de 2 m2 a été effectuée (secteur 7A, AP/120–121). Parallèlement, le secteur 8 a été ouvert au sud-est du secteur 7, également sur une surface de 4 m2(BA–BB /135–136).

Fig.17 Kélisogou. Fouilles sur le secteur 7/ 7A.

Comme lors de la mission 2005, les couches superficielles du site ont été fouillées rapidement, afin de se concentrer sur l’horizon du Néolithique récent. Sur le secteur 7/7A, les surfaces de décapages concernant les niveaux archéologiques principaux ont fait l’objet de relevés au 1/10e, sur lesquels les objets prélevés en XYZ ont été directe-ment numérotés. Le matériel du secteur 8, quantitativedirecte-ment peu important, a en re-vanche fait l’objet de prélèvements par décapage/m2uniquement. Les décapages sur le secteur 8 ont en outre été prolongés afin d’obtenir une vision verticale du site plus complète.

Contexte stratigraphique et niveaux archéologiques Le secteur 7/7A

La stratigraphie du secteur 7/7A présente une configuration assez homogène, avec quelques zones de perturbations localisées. Toutefois, comme lors des campagnes pré-cédentes, la localisation des limites de couches au sein des sédiments silteux rouges du site s’est avérée difficile, particulièrement dans le secteur 7/7A, où il n’a été pos-sible de distinguer que quatre paquets de sédiments. En revanche, la projection en coupe du matériel archéologique prélevé en XYZ à partir des relevés de surface des décapages, ainsi que la projection de l’ensemble de l’effectif céramique par décapage et mètre carré, permettent de distinguer assez nettement les principaux niveaux ar-chéologiques (fig.18 et 19). La description des couches et des niveaux d’occupation présentée ci-dessous est une synthèse des informations provenant des quatre coupes relevées sur le secteur.

Couche 1

Couche de surface, constituée de silts très sableux gris-beige, fins et très meubles, à peine compactés. Comme sur l’ensemble du site, elle correspond à la tranche de ter-rain remaniée chaque année par les aménagements liés à la culture du mil; seuls quelques tessons sub-récents ont été observés lors des décapages.

Couche 2

Couche de silts sableux beige-rose, d’aspect légèrement grumeleux. Ce niveau très meuble correspond certainement à des sédiments sub-récents, susceptibles d’être re-maniés localement par les travaux agricoles et ne contenant quasiment aucune trace de matériel archéologique.

Couche 3

Paquet de silts sableux rouge-orangé plus compacts, d’aspect général relativement ho-mogène. On note toutefois dans l’angle Sud-Ouest du secteur une zone de sédiment plus induré et d’aspect plus grumeleux, aux contours peu clairs. Aucune véritable li-mite de couche n’a pu être distinguée à l’intérieur de ce paquet. En revanche, la ré-partition stratigraphique du matériel archéologique semble indiquer la présence de plu-sieurs épisodes d’occupation distincts. Au sommet de la couche 3, les caractéristiques de la céramique, peu abondante, indiquent la présence d’un niveau protohistorique assez peu marqué et peut-être remanié (cf. infra). Une vingtaine de centimètres plus bas, les vestiges d’un récipient dont les tessons n’ont quasiment pas été dispersés sem-blent marquer la présence d’un horizon bien individualisé (fig.18 et 19). La plupart de ces tessons, caractérisés par une faible fragmentation et ce malgré des parois assez fines, présentaient en outre un pendage horizontal lors de leur apparition, donnant l’impression d’un sol d’occupation bien conservé. En-dessous, entre +2.80 m et +2.40 m environ, l’ensemble de la partie inférieure de la couche 3 présente une densité crois-sante de matériel archéologique, ponctuée par un pic très net (décapage 7 du secteur 7et décapages 8–9 du secteur 7A ; fig.18 et 19); ce niveau correspond à l’épisode prin-cipal d’occupation du site.

Fig.18Kélisogou, secteur 7/ 7A, coupe Nord.

Projection, sur base des relevés planimétriques de fins de décapage, des tessons de céramique prélevés en XYZ.

Fig.19Kélisogou, secteur 7/ 7A, coupe Nord.

Projection des densités de céramique des bandes 120 et 121 par mètre carré et décapage.

Les densités sont exprimées en fréquences relatives au corpus total de la céramique préle-vée sur le secteur en XYZ et en vrac (N =367).

Couche 4

Paquet de silts beige-rouge moins sableux, plus compacts que ceux de la couche 3.

On observe localement des perturbations liées aux termites; par ailleurs, la limite su-périeure de la couche est plus difficilement discernable dans l’angle sud-est du sec-teur. Le matériel archéologique est beaucoup moins abondant que dans la couche 3, mais on note que la céramique est encore présente à certains endroits vers +2.10 m d’altitude (fig.18 et 19).

Fig. 18

Fig. 19

Le secteur 8

Comme évoqué plus haut, le matériel archéologique découvert lors de la fouille du sec-teur 8 s’est révélé peu abondant. Les décapages ont été prolongés dans la bande BA jusque vers l’altitude de +1.00 m, et le relevé de la coupe Ouest a permis de distinguer les principaux paquets de sédiments plus facilement que sur le secteur 7 (fig. 20a):

Couche 1

Silts très sableux gris-beige clair, fins et meubles. Comme sur le secteur 7, il s’agit d’une couche constamment remaniée par l’aménagement des champs de mil. Seuls quelques tessons sub-actuels y ont été prélevés.

Couche 2

Silts sableux beige-rose légèrement grumeleux, assez meubles. La couche 2 ne rece-lait quasiment aucun matériel, avec seulement quelques tessons sub-actuels.

Couche 3

Silts sableux beige-orangé, assez meubles. La partie supérieure de la couche correspond certainement à un niveau protohistorique, pas très marqué et peut-être remanié.

Couche 4

Silts sableux rouge-orangé, un peu plus compacts que la couche 3; on note la pré-sence de racines et de quelques perturbations très locales liées aux termites. Sur les coupes Ouest et Nord, on observe à la base de la couche le seul niveau archéologique du secteur bien visible en stratigraphie, avec plusieurs tessons et charbons, mais sur-tout la présence d’un gros bloc de grès dans l’angle Nord-Ouest; de multiples petits fragments de la même roche sont visibles à la même altitude dans les coupes Nord, Ouest et Sud. C’est dans cette couche que l’on observe également les plus grandes concentrations de matériel archéologique.

Couche 5

Silts sableux rouge-orangé; la différence avec la couche 4 est marquée uniquement par une compacité légèrement plus importante. Le matériel archéologique n’y est re-présenté que par deux tessons.

Couche 6

Gros paquet de silts rouge-orangé, moins sableux, plus compacts et d’aspect moins grumeleux que les couches précédentes; présence de plusieurs zones perturbées par les termites, quelques racines. Aucun matériel archéologique.

Couche 7

Silts rouge-beige compacts, avec plusieurs zones de perturbations liées aux termites.

Aucun matériel archéologique.

Couche 8

Silts beige-rougeâtre très compacts. La couche se démarque par la présence de nom-breux graviers et galets de quartz (5–6 cm). Ce niveau de «stone line» correspond vrai-semblablement à celui que l’on distingue nettement le long de l’ensemble des ravi-nements du site, et qui avait déjà été signalé à la base de la couche 6 du secteur 1 (campagne 2003/2004; fig. 20a); aucun matériel archéologique n’y est associé.

Repères chrono-culturels

Bien que nous ne disposions pas encore de nouvelles datations radiocarbones, l’étude préliminaire de la céramique, réalisée dans une optique diachronique, permet de

pro-Fig. 20Kélisogou.a)Schéma stratigraphique synthétique du site selon un axe Sud-Nord;

le document est établi sur la base d’»extraits»

d’un mètre des relevés stratigraphiques des secteurs 1, 4, 5, 6, 7/ 7A et 8, réalisés entre 2003 et 2006. b)Projections, sur une version simpli-fiée de la coupe synthétique, des densités de céramique par mètre2/décapage, par bandes de deux mètres carrés (ex: le nombre total des tessons provenant des mètres carrés AF et AG est projeté en 105 sur la coupe Est du secteur 5); les densités sont exprimées en fréquences relatives par rapport au corpus céramique total de l’échantillon stratigraphique représenté sur le document (N =1075).

poser un cadre chrono-culturel provisoire pour la séquence des deux secteurs fouillés cette année.

Comme évoqué au paragraphe précédent, les couches 1 et 2 sont sujettes à des remaniements réguliers; sur les secteurs 7/7A et 8, elles ne recelaient que quelques tessons attribuables aux occupations dogon récentes et éventuellement anciennes. Le sommet de la couche 3 du secteur 7/7A et l’ensemble de la couche 3 du secteur 8 se caractérisent pour leur part par des impressions réalisées à l’aide de roulette de fibre plate pliée; ce type de décor est représenté en pourcentages variables dans les niveaux protohistoriques d’Ounjougou, datés entre le 7èmeet le 13èmesiècles de notre ère (Ko-kolo Nord-Est, Promontoire protohistorique niveau ancien, Dangandouloun).

Les niveaux suivants indiquent en revanche une transition vers un horizon cultu-rel complètement différent. Dans la couche 3 du secteur 7/7A, le premier niveau ar-chéologique bien marqué en-dessous des vestiges protohistoriques se distingue par

des tessons décorés d’impressions roulées à orientations multiples et irrégulières, réa-lisées à l’aide d’un peigne fileté dont le type exact reste à identifier; les empreintes in-diquent l’utilisation d’une cordelette relativement grossière et une importante pres-sion exercée sur l’outil lors de la décoration. On note à la même altitude la présence de tessons caractérisés par une couleur de surface noire, décorés d’impressions rou-lées ou complètement lisses. Nous attribuons pour l’instant ce niveau à la fin des oc-cupations néolithiques, vers 800 av. J.-C.; il est toutefois possible qu’il corresponde à un épisode légèrement plus récent, enregistré vers le milieu du 1ermillénaire av. J.-C.

(cf. infra).

Dans la moitié inférieure de la couche 3 du secteur 7/7A et les couches 4 et 5 du secteur 8, la céramique indique ensuite clairement une occupation du Néolithique ré-cent. L’éventail typologique des formes est assez large et comprend notamment des récipients à ouverture rétrécie présentant un bord parfois très évasé et des bols à bord droit, ainsi que quelques jarres à paroi très épaisse; un fond aplati décoré d’impres-sions roulées a également été prélevé. Au niveau des techniques de décoration, on observe une majorité de décors roulés serrés obtenus au peigne fileté simple ou mul-tiple, des encolures comprenant des traces d’engobe ou de peinture rouge, des hauts de panse soulignés d’incisions multiples et parallèles en arc de cercle, ainsi que des tessons à la surface parfaitement lisse, de couleur noire ou rouge. Plusieurs éléments complètement inédits sont également visibles. Dans le secteur 7/7A, on remarque sur-tout la présence de décors d’incisions croisées, ainsi que de deux fragments de panse possédant un petit cordon incisé; il faut relever que ces derniers n’apparaissent qu’à la base de la couche. C’est dans cette même tranche de terrain qu’ont été observés plusieurs tessons à pâte fine de couleur gris-beige, mieux conservés que ceux des dé-capages supérieurs, ainsi que deux éclats de lame de hache en roche verte. Au som-met de la couche 4 du secteur 8, il faut signaler la présence d’un tesson de dimensions imposantes (environ 3020cm, avec une épaisseur maximum de 12 mm), dont la sur-face malheureusement très érodée ne comprenait aucun élément de décor. Vers le bas de la même couche, on note la présence d’un tesson provenant d’un bord de récipient et comprenant une bande d’impressions ondulées de type «dotted wavy line»; ce type de décor avait déjà été observé dans l’horizon du Néolithique récent des secteurs 4–6, lors de la précédente campagne (Huysecom et al. 2006). Globalement, l’ensemble des caractéristiques du matériel décrit ci-dessus plaide pour une insertion dans la phase 5b de l’Holocène d’Ounjougou, datée à Kélisogou entre 1200 et 900 av. J.-C. (Huyse-com et al. 2004b, Ozainne 2005).

Il est encore difficile de préciser l’insertion du mobilier prélevé dans la couche 4 du secteur 7/7A. Comme évoqué dans la description des niveaux d’occupation, on y observe en effet une nette diminution de la densité de vestiges archéologiques, ainsi qu’un état de conservation de la céramique relativement mauvais. Hormis un cordon incisé, aucun élément de décor particulier n’a pu être observé. L’aspect général de la pâte ne présente toutefois pas de différence majeure avec la céramique des niveaux supérieurs. Il est également important de souligner que des tessons ont été découverts jusqu’aux derniers décapages, et que, faute de temps, nous n’avons certainement pas atteint la base de ce niveau. Sur le secteur 8, les couches 6 et 7 étaient quant à elles parfaitement stériles d’un point de vue archéologique; stérile également, la couche 8 constitue grâce à sa «stone line» un bon repère stratigraphique, mais n’offre mal-heureusement aucun indice susceptible de préciser sa position chronologique.

Bien que cette séquence chrono-culturelle soit proposée ici à titre provisoire, nous pouvons d’ores et déjà affirmer qu’elle est globalement identique à celle observée en 2005sur les secteurs 4 à 6. Sur le secteur 7/7A, la distribution stratigraphique des ves-tiges archéologiques semble toutefois indiquer que la séquence du Néolithique récent de Kélisogou s’avère plus complexe que nous l’avions envisagée au terme des fouilles de la dernière mission.

6.2. Un bilan de la séquence chrono-stratigraphique et culturelle de Kélisogou

Les données recueillies lors des trois campagnes de fouilles menées à Kélisogou nous permettent de proposer un premier bilan de la séquence d’occupation du site. Afin d’avoir un aperçu général de la stratigraphie du site, un document synthétique a été élaboré suivant un axe Sud-Nord, sur la base d’extraits des coupes des secteurs 1, 4, 5, 6, 7/7A et 8 (fig. 20a). Les secteurs 2 et 3, où il n’avait pas été possible de relever des coupes orientées à l’Est ou l’Ouest à l’issue des fouilles, n’ont pu être inclus à ce schéma. Sur le même document, une projection des quantités totales de céramique par mètre carré et décapage permet également de visualiser les principaux épisodes d’occupation du site (fig. 20b).

Une stratigraphie générale cohérente

Lors de chaque intervention sur le site, nous avons été confrontés à des difficultés de lecture des coupes. En effet, la détermination de limites de couches nettes s’est sou-vent avérée impossible au sein d’une séquence de silts colluviés rouge-orangé d’aspect très homogène, où parfois seule une augmentation progressive de la compacité des sédiments était discernable. Toutefois, plusieurs grandes transitions stratigraphiques et culturelles font preuve d’une certaine régularité sur tout le site, qui présente une séquence générale plutôt cohérente et régulière (fig. 20 a et b, tableau 2). Sur la coupe synthétique, seul le secteur 1 semble faire exception à cette homogénéité. Ceci s’ex-plique en grande partie par le fait qu’il se situe à environ 80 mètres au Nord-Ouest des secteurs 4 à 6, et que les dépôts de Kélisogou présentent sur l’axe Est-Ouest un pen-dage plus important que sur l’axe Nord-Sud, se traduisant par un décalage d’environ 1,80 m entre les sommets des secteurs 1 et 7. Les faibles densités de céramique du sec-teur 1 rendent également moins aisée la visualisation des niveaux archéologiques (fig. 20b).

Secteur 1 Secteur 5 Secteur 4 Secteur 6 Secteur 7 Secteur 8

(79) (105) (106) (107) (121) (135)

Couche 1 Dogon Dogon Dogon Dogon Dogon Dogon

Couche 2 Protohistoire Dogon Dogon Dogon Dogon Dogon Couche 3 NR/ NR Protohistoire Protohistoire Protohistoire Protohistoire/ Protohistoire

ou NM ? NR Tableau 2: attribution chrono-culturelle provisoire pour chaque couche des secteurs représentés sur la coupe synthétique Sud-Nord de la fig. 20; NR = Néolithique récent, NM = Néolithique moyen.

Les dépôts dits «de surface» présentent une configuration quasi identique sur chaque secteur, et sont caractérisés sur tout le site par une présence très anecdotique du ma-tériel archéologique (Tableau 2; fig. 20b). La céramique, aux caractéristiques hétéro-clites, correspond à des voiles d’occupations sub-actuelles, dogon récent voire ancien, incluant parfois des tessons attribuables à la Protohistoire.

Sur l’ensemble du site, on observe ensuite la présence indéniable d’un niveau pro-tohistorique fig. 20a, tableau 2); la céramique permet d’estimer son insertion chrono-logique à une fourchette comprise entre 600 et 1100 après J.-C. La conservation des vestiges varie toutefois d’un secteur à l’autre, et seuls quelques mètres carrés ont li-vré des tessons permettant de reconstituer des éléments de formes de récipients, no-tamment en AG 105 (secteur 5).

Les couches sous-jacentes, les plus denses en matériel archéologique, ont été at-tribuées lors des deux premières campagnes à un horizon du Néolithique récent (couches 4 et 5 des secteurs 4, 5, 6 et 8, sommet de la couche 3 du secteur 1, partie inférieure de la couche 3 du secteur 7; Tableau 2). Ces couches représentent à l’échelle du site un paquet de sédiments atteignant parfois plus de 50 centimètres de puissance, au sein duquel on constate un accroissement, du haut vers le bas, de la densité de ma-tériel archéologique, jusqu’à un horizon particulièrement riche en artefacts, obser-vable sur la quasi-totalité du site à une altitude régulière (fig. 20b). Malgré la difficulté de lecture des limites exactes des couches sur la plupart des secteurs, ce niveau ne cor-respond certainement pas à un ensemble de dépôts remaniés, et sa puissance ne fa-vorise pas l’hypothèse d’un seul et bref épisode d’occupation. Sa régularité horizon-tale à l’échelle du site, l’homogénéité générale des caractéristiques techniques et typologiques de la céramique, les pendages majoritairement horizontaux des tessons de céramique, visibles tant sur les surfaces de décapage que les relevés de coupes, ainsi que la présence de deux récipients presqu’entiers (secteurs 2 et 3, Huysecom et al. 2005) indiquent plutôt une occupation continue, sur une durée qui reste à déter-miner exactement. Sur les secteurs 1 et 3, deux datations radiocarbones ont permis de situer le niveau le plus dense de cet horizon néolithique entre 1200 et 900 avant J.-C.

(fig. 20a; Ozainne 2005).

Dans les couches suivantes (couche 6 des secteurs 4, 5, 6 et 8, couche 4 des sec-teurs 1 et 7), on constate sur l’ensemble du site une nette diminution de la densité de vestiges archéologiques, voire une disparition complète des artefacts sur certains

Dans les couches suivantes (couche 6 des secteurs 4, 5, 6 et 8, couche 4 des sec-teurs 1 et 7), on constate sur l’ensemble du site une nette diminution de la densité de vestiges archéologiques, voire une disparition complète des artefacts sur certains