Nouvelle approche de calibration : la perception de la conséquence

Wertenbroch et Skiera (2002) ont évalué le CAP des consommateurs pour un bien en un point d’achat à l’aide d’une expérience sur le terrain avec la procédure Becker, DeGroot, et Marchak (1964) qui est une procédure d’incitation compatible, la méthode d’évaluation Open-ended et la méthode d’évaluation double-bound. Les résultats suggèrent que les différences dans les valeurs estimées du CAP proviennent de la contrainte d’incitation. Par contre, Carson et al. (2009) ont montré que le référendum double peut fournir des estimations exactes des CAP sous les conditions suivantes : un mécanisme d’incitation compatible est associé au premier référendum, le second référendum est conséquent et il n’existe aucun lien entre le premier et le second référendum.

Vossler et Evans (2009) ont trouvé dans leur étude que lorsque les individus considèrent leurs conséquent (ils voient que leurs réponses ont un poids dans la décision politique) dans le référendum consultatif arrive à éliminer le biais hypothétique alors que pour le référendum consultatif non conséquent et le référendum purement hypothétique, le biais hypothétique est resté statistiquement significatif. Pour approfondir la compréhension des effets de la perception de l’influence des résultats des méthodes d’évaluation par questionnaire, Vossler et Watson (2013) ont examiné la validité externe des méthodes d’évaluation contingente en comparant les résultats des votes des électeurs à ceux du référendum public sur la préservation et la conservation d’un programme. Le principal

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résultat est le fait de parvenir à savoir intuitivement que la révélation des préférences a une conséquence s’est avéré vital pour la validité externe. En particulier, les résultats montrent que les individus de l’échantillon qui ont considéré que leurs réponses n’avaient aucune conséquence sur les décisions ont sous-estimé le pourcentage des votes Oui réel du référendum public, et que ce biais hypothétique est significatif pour ce groupe. Par contre, il n’y a pas de différence significative entre les pourcentages de votes Oui de ceux qui ont su intuitivement que leurs votes ont une conséquence, et les votes Oui du référendum public réel.

Carson, Groves et List (2014) ont construit un modèle théorique pour examiner la structure d’incitation dans un choix binaire en relâchant l’hypothèse d’utilisation de l’utilité espérée de Carson et Groves (2007). Ce modèle théorique a été testé en utilisant les données d’une expérience sur le terrain pour la provision d’un bien public. Les résultats sous-entendent que, dans une enquête à choix binaire conséquent avec une structure d’incitation compatible, la probabilité qui est prise en compte par le répondant dans sa réponse à la question du CAP n’a pas d’importance dès lors que cette probabilité reste strictement positive. Carson et Groves concluent ainsi que les individus rapportent leurs vrais CAP quand c’est dans leur intérêt de le faire et ne le font pas quand c’est également dans leur intérêt de ne pas le faire. Par conséquent, les réponses des agents dans le cas où il n’y a pas de mécanisme d’incitation, divergent de celles obtenues dans le cas avec une incitation compatible pour faire révéler les vraies préférences.

Burton et al. (2007) ont investigué la source et la nature du biais hypothétique trouvé dans les études antérieures avec le mécanisme de référendum conséquent pour mesurer les CAP. L’expérience 1 (est conduite sur 260 individus de l’Académie US Air Force, l’expérience 2 n’est qu’une répétition de l’expérience 1 à l’Université de Queen et l’expérience 3 est réalisée sur un échantillon de 144 étudiants de l’Académie US Air Force pour évaluer le biais hypothétique au niveau individuel en utilisant un référendum conséquent et non conséquent. Toutes les trois expériences possèdent un référendum conséquent captant les préférences réelles des répondants. Les expériences 1 et 2 contiennent des traitements hypothétiques dont un est non-conséquent. Les auteurs ont trouvé que les comportements des individus sont significativement différents entre le référendum conséquent et non

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conséquent dans l’expérience 1 conduisant à un biais hypothétique agrégé significativement non nul, ainsi que le biais hypothétique individuel. Suite à un changement de localité, les résultats de l’expérience 2 montrent une absence de biais hypothétique agrégé alors que le biais hypothétique individuel persiste. Les résultats suggèrent que le biais hypothétique individuel est présent dans toutes les trois expériences et qu’il provient presque entièrement de ceux qui devraient voter Non au lieu de Oui, rejetant ainsi l’hypothèse de vote aléatoire comme source de biais selon les auteurs. Les biais sont causés par ceux qui ne tiennent pas compte des considérations financières et votent de manière à influencer les résultats du référendum pour leur propre intérêt. Ceci indique que même en présence de la conséquence perçue, tant que l’évaluation est hypothétique, le biais peut être induit par le fait que les répondants ne prennent pas en compte la contrainte financière dans la déclaration des leurs préférences.

Johnston (2006) a appliqué la méthode contingente de choix dichotomique avec un design conséquent dans l’estimation de la contribution trimestrielle de chaque ménage pour un projet d’approvisionnement public en eau. Le mécanisme conséquent est implémenté dans les deux situations hypothétique et réelle. La conséquence est induite à travers par une proposition de politique spécifique et concrète dans les designs expérimentaux hypothétique et réel. Les résultats indiquent qu’il n’y a pas de différence statistiquement significative entre les réponses de la méthode d’évaluation contingente et les votes du référendum réel. L’auteur conclut que le biais hypothétique n’est pas universel et peut être dû d’une part, à la familiarité des répondants au produit en question et à l’équivalence d’informations qui sont données dans l’expérience hypothétique et l’expérience réelle. Ce mécanisme de choix dichotomique conséquent est également utilisé par Broadbent (2012) a trouvé un biais hypothétique significatif avec la méthode de choix dichotomique conséquent.

Comme toutes les autres techniques de calibration précédentes (cheap talk et degré de certitude) les résultats n’ont pas fait preuve d’une parfaite efficacité de la technique de perception de conséquence à résoudre le problème du biais hypothétique dans les estimations des préférences des agents. La littérature révèle des résultats mitigés avec cette technique de calibration.

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