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95 -le choix d’une femme blonde comme modèle avec tout ce que peut porter comme sens, femme séduisante, attirante, provocante…tout les atouts pour représenter une femme fatale. -toutes les formes qui rappellent la féminité : forme arrondies et de la tasse ainsi que la sous tasse, la forme de la bouche qui rappelle incessamment l’appel du désir, sans oublier la forme de la coiffure du modèle. Un carré coiffé à l’intérieur qui donne l’impression que la coupe a une forme ovale.

De ce fait, cette publicité dégage un plaisir presque érotique.

Ce message est un appel à l’assouvissement du plaisir et à la transgression de l’interdit.

5. lecture culturelle

Voici les points les plus importants par lesquels nous sommes passés après notre modeste lecture.

- L’utilisation de l’univers érotique dans un message à caractères commerciales.

- L’utilisation d’un modèle dont le caractère dégagé renvoi au monde de la séduction et du mystère.

- Érotisation du langage publicitaire ou mercantilisation des relations humaines.

Nous reconnaissons tout de suite que pour ce point il n’y a pas d’indices vraiment visibles sur lesquels l’interprétation se fonde ; autrement dit nous travaillons à travers le pouvoir suggestif de l’image puisqu’il n’y a pas de corps de femme sur le visuel.

Les points desquels nous partons pour arriver à cette interprétation sont :

• Le choix de la couleur pour habiller les lèvres du personnage qui connote, à notre avis, une scène érotique.

• Le choix des formes rondes, courbées et spirales quasi féminines. • L’attirance incontrôlable que lance le modèle à cet objet.

• L’érotisation du message.

Là aussi, et en termes de lecture culturelle, il s’agit, selon nous, de réfléchir sur deux points : • L’utilisation d’un corps féminin en objet commercialisable qui se vend, qui s’achète, qui s’étale comme de la viande de boucherie, qui sert à appâter ; ce corps féminin (ou tout simplement cette femme) qui va se voir recherchée pour son corps et donc pour son apparence et pas du tout pour ce qu’elle est.

• La véritable condition sociale de la femme dans la conscience collective ; cette femme qui, se retrouve, selon nous, dans un autre type d’esclavage que celui qu’elle a tant combattu, celui qui la conçoit comme corps, comme objet de désir, comme une potentielle réalisation d’un fantasme éphémère.

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Synthèse des interprétations

Arrivant à la fin de ce chapitre, nous pensons que notre lecteur aura découvert avec nous que l’objectif que nous nous sommes tracés et fixés, pour le rédiger, et notre but a été atteint : comme son titre le laisse entendre, nous avons essayé d’appliquer ce dont nous avons longuement parler au cours des chapitres précédents qui constituent essentiellement l’aspect théorique sur lequel se fonde notre modeste et humble recherche dans sa globalité.

Appliquant les outils sémiologiques, nous avons essayé de faire d’une simple image publicitaire un miroir culturel reflétant une pensée sociale et un système de communauté humaine auquel elle est destinée et pour cela le choix du corpus a été déterminant.

Notre objectif étant donc de faire une lecture culturelle et aussi de faire ce lien entre l’icône et le texte publicitaire et cela à partir des publicités de corpus que nous avons choisi. Que pouvons-nous ajouter comme synthèse globale des lectures qui ont été faites ?

D’abord, dans notre lecture/analyse, nous avons essayé d’être objectifs pour éviter que notre travail ne soit une prise de partie ou un jugement de valeur sur tel ou tel fait ; ainsi toute expression pouvant être interprétée comme étant des prises de positions ne sont, en réalité, que des faits qui ne peuvent être exprimés, selon nous, que de telle sorte et c’est ce qui nous a permis de faire une autre réflexion culturelle sur un autre type de rapport qui est celui de l’homme à l’objet ; rapport qui est tout aussi culturel et qui ouvre des pistes d’interprétation multiples et intéressantes.

Nous avançons modestement et humblement ce qui ne doit être pris comme une manifestation et une incarnation de notre subjectivité mais plutôt de ce que notre travail nous a permis de découvrir : une société qui arrive à penser concrètement ce qui n’est pas de l’ordre du concret, ce qui signifie a fortiori un effacement presque total des frontières

sémantiques entre ce qui est concret et abstrait qui se doivent de rester totalement séparées au

risque de voir l’une (le concret, l’objet, le capital) détruire l’autre (l’abstrait, la valeur, le spirituel).

Ce que nous avons dit ne doit donc être pris au sens du jugement chose qui n’est ni de notre ressort ni notre objectif, nous n’avons fait que lire et interpréter.

Nous terminerons cette conclusion en reconnaissant que tout n’a pas été dit à propos de ces images en termes de culture car parler de la culture d’une société, même à travers un tout petit objet, peu s’avérer une tâche colossale et très longue ; nous avons donc fait en sorte de nous en tenir aux faits qui nous paraissaient les plus importants et qui tournent autour d’un certain rapport de l’homme à l’objet à travers un message médiatique.

97 Nous considérons le discours et l’image publicitaire comme la mise en œuvre d’un processus de production porteur de sens. Il s’agit d’observer sur qui porte ce processus, quel en est le contenu. Soulignons le rôle des mots comme support de représentations sociales, d’autant plus que la communication sociale, sous ses aspects interindividuels, institutionnels et médiatiques, apparaît comme condition de possibilité et de détermination de la représentation et de la pensée sociale. Plus que révéler l’esprit du temps, ces publicités établissent des oppositions, véhiculent des valeurs, choquent, surprennent, font sourire parfois. Inscrites dans la spécificité historique qui les a vues naître, elles participent à l’élaboration de représentations sociales de l’intimité corporelle et autres.

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