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Les nombres complexes

Dans le document Les grands ensembles de nombres (Page 33-37)

EXERCICES 20. Vrai ou faux

3.5 Les nombres complexes

Voici quelques mosaïques. Soit a(M) la somme des aires des rectangles de la mosaïqueM et soit↵l’union du neutre↵0et de l’ensembles des aires de toutes les mosaïques, chacune respectant les conditions (M1) à (M4).

(a) Montrer que↵⇢Q.

(b) Montrer que↵est non vide et bornée supérieurement.

(c) Montrer que↵vérifie la propriété(ii)des coupures. Suggestion : réduire l’aire de la mo-saïque d’airep, rectangle par rectangle.

(d)

Montrer que↵vérifie la propriété(iii)des cou-pures ; en conclure que ↵ est une coupure.

Suggestion : pour le cas où la mosaïque d’aire ppossède des rectangles touchant le cercleC, considérer le rectangle ayant le plus petit côté parmi ceux touchant le cercle. Ce rectangle aura l’apparence ci-dessous. Construire une nouvelle mosaïque d’airer > p.

(e) Quel est le supremum de↵?

28.Est-ce que(R,+,⇥)est un corps ? Si oui, le prouver ; si non, dire pourquoi.

3.5 Les nombres complexes

Cette dernière section introduit l’ensemble des nombres complexes. C’est un ensemble avec lequel certains des étudiants pourraient ne pas être familiers et une partie de la section sera donc consacrée à apprendre à « calculer » avec les nombres complexes. Mais avant, il est utile d’introduire ces nombres en réfléchissant au travail accompli à ce point.

Les ensembles suivants ont maintenant été introduits : N⇢Z⇢Q⇢R.

Le passage deNàZa permis de donner à chaque élément deNun inverse additif. Celui de ZàQa donné un inverse multiplicatif à chaque élément deZ. Même si nous avons noté que l’ensembleQne contenait pas d’éléments vérifiantx2 = 2, le but du passage deQàRétait d’assurer que le nouvel ensemble ait la propriété de la plus petite borne supérieure. Il y a, dans l’ensembleR, une coupure qui joue le rôle dep

2, mais était-ce nécessaire de construire l’ensembleRpour « ajouter » àQune solution dex2=2? Précisons cette question.

Premièrement, est-il possible d’étendreQpour que le nouvel ensemble contienne une so-lution àx2 = 2, sans pour autant requérir la propriété de la plus petite borne supérieure ? Et si oui, est-ce que le nouvel ensemble S se situe entre Q et R : Q ⇢ S ⇢ R? Et l’en-sembleSest-il un corps ? Ces questions peuvent paraître étroites puisque l’équation x2 = 2 est quelque peu arbitraire. Pourquoi ne pas ajouter une solution dex7=1 958 763? Ou encore dex3+p

2x2-7x-1=0? Donc, deuxièmement, il est utile de demander s’il existe un ensemble de nombres contenant toutes les racines de polynômes dont les coefficients seraient des élé-ments deR. Cette question est nettement plus ambitieuse, mais les deux questions sont liées : celle de l’existence d’un corps contenant une solution dex2=2et celle d’un corps contenant les solutions de toutes les équationsp(x) =0oùpest un polynôme à coefficients réels.

La réponse à la première famille de questions est oui, il existe tel un corps ; il est souvent notéQ(p

2). Sa construction est facile et amusante. De plus cette construction sera copiée lors de notre construction de l’ensemble des nombres complexesC. Il faut que le lecteur arrête momentanément sa lecture pour aller faire l’exercice 29. Et il faudra aussi que les objets ma-thématiques suivants soient revus.

Rappel

• coordonnées polaires ;

• inégalité du triangle ;

• développement en série de Taylor des fonctions exp,sin et cos ;

• identité trigonométrique pour les sinus et cosinus d’une somme d’angles.

Définition de l’ensemble C Les nombres réels ont été construits comme étant les sous-ensembles deQsatisfaisant les axiomes des coupures de Dedekind. À partir de maintenant, nous identifierons la coupure↵à sa plus petite borne supérieure sup↵et nous dénoterons ces supremums par des lettres latinesa, b, c.

Le lecteur a maintenant fait l’exercice 29. Nous en copions la démarche, non plus avec la racinep

2de l’équationx2=2, mais plutôt avec une racine dex2= -1que nous noteronsi.

Ainsi

i2=-1.

3.5. LES NOMBRES COMPLEXES 81 Le nombrein’appartient pas à l’ensemble des nombres réels. En effet, le produit d’un nombre avec lui-même est toujours positif dans les réels (ou nul si le nombre est lui-même nul). Donc il n’y a pas de réel dont le carré est-1. Ajouter ce « nouveau nombre » à l’ensemble Rest une opération semblable à ajouter le « nouveau nombre » p

2 à l’ensemble Qpour obtenir l’ensembleQ(p

2). Pour toute la présente section, la lettreiest réservée pour cette racine.

L’ensembleCest l’ensemble des combinaisonsa+b·ioùa, b2R: Cdef= {a+b·i|a, b2R}.

Nous noterons par des lettres de la fin de l’alphabet (x, y, z, . . .) les éléments deCet par les lettres du début (a, b, c, . . .) les coefficients réels qui permettent d’écrire un nombre complexe, par exemplez=a+b·i2Caveca, b2R. Puisquein’est pas un nombre réel, les partiesa etbdez=a+b·isont bien déterminées ;aetbse nomment les parties réelle et imaginaire du nombrez=a+b·iet on écrit

a=Rez et b=Imz.

Pour que deux nombresz1etz2deCsoient distincts, il faut et il suffit que leurs parties réelles ou leurs parties imaginaires soient distinctes. Ainsi les équations

(-i)2= (-1)2·i2= (+1)·(-1) =-1

montrent que l’équationx2=-1a deux solutions distinctes dansC:iet-i.

Les opérations+etdans l’ensembleCLa définition de l’addition et de la multiplication dans l’ensemble Ccopie celles que nous avons données pour l’ensemble Q(p

2). Soitz1 =

où le dénominateur peut maintenant être réécrit comme(a+b·i)(a-b·i) = (a2+b2) + (ab

Ces expressions montrent clairement quea0etb0sont des nombres réels et donc que 1z est un nombre complexe. Elles montrent également que le seul nombre complexez=a+b·iqui n’a pas d’inverse est celui pour lequela2+b2=0, c’est-à-dire le neutre additif0+0·i.

Le théorème ci-dessous suit directement des propriétés similaires valides pour les nombres réels.

Théorème 20. Le triplet(C,+,⇥)est un corps, c’est-à-dire (i) (C,+)est un groupe abélien ;

(ii) (C\ {0+0·i},⇥)est un groupe abélien ;

(iii) la multiplication⇥est distributive sur l’addition+.

À nouveau, le lecteur doit interrompre ici sa lecture, le temps de maîtriser l’addition et la multiplication de nombres complexes (exercices 30 et 31).

La conjugaison complexe et la valeur absolue d’un nombre complexe — La conjugaison com-plexe d’un nombre comcom-plexez=a+ibest dénotée par une barre horizontale au-dessus de ce nombre9(¯zest le conjugué complexe dez) et est donnée, lorsqueaetbsont les parties réelle et imaginaire dez, par

¯

z=a-b·i.

Proposition 21. Siyetzsont des nombres complexes, alors (i) y+z=y¯+z¯;

(ii) y·z=y¯·z¯;

(iii) z+z¯=2Rezetz-z¯=2Imz;

(iv) z·z¯est un nombre réel 0et est égal à zéro que lorsquez=0.

Preuve. Chacune de ces propriétés est obtenue en écrivant le nombre complexe comme une sommea+b·iet en développant. Par exemple, pour la dernière :

z·z¯= (a+b·i)·(a+b·i) = (a+b·i)·(a-b·i) = (a2+b2) + (ab-ba)·i=a2+b2 qui est effectivement un nombre réel positif ou nul (et, dans ce dernier cas, il faut quea=b= 0, c’est-à-dire quez=0).

La propriété(iv)permet la définition de la valeur absolue d’un nombre complexe notée par

|z|et donnée par

|z|= +p

zz¯

9. Attention : dans les sections précédentes, une barre horizontale au-dessus d’un symbole désignait la classe d’équivalence de ce symbole. Ici elle dénote le conjugué complexe du nombre sous la barre.

3.5. LES NOMBRES COMPLEXES 83

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