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nouvelles espèces et sous-espèces. Pour obtenir le nombre de revues de systématique, j’ai exécuté pour chaque année la requête

Subject Descriptors = "Systematics" AND Publication Year = XXXX AND Document Type = article

Pour obtenir le nombre de revues publiant des descriptions d’espèces et sous-espèces, j’ai exécuté pour chaque année la requête

Subject Descriptors = ("New species" OR "Sp nov" OR "New subsp" OR "Subsp nov") AND Publication Year = XXXX AND Document Type = article

Pour obtenir le nombre total de revues, j’ai exécuté pour chaque année la requête Identification Code = "ZOOR*" AND Publication Year = XXXX AND Document

Type = article

Les résultats sous forme de moyenne mobile sur trois ans sont présentés figure8.5 : partie 8.5a pour le nombre de revues et partie 8.5b pour les proportions prises par ces revues.

8.4.2 Résultats

Le nombre de revues de systématique a légèrement augmenté, celui publiant de nouvelles espèces et sous-espèces a légèrement diminué (figure8.5a). Cela peut s’ex-pliquer par une modification du paysage de publication : contrairement à 1978, 2 revues concentrent aujourd’hui un grand nombre de descriptions : Zootaxa et Acta Zootaxonomica Sinica (voir figure 8.6). En termes de proportion, on observe une di-minution du nombre de revues publiant des articles de systématique et publiant de nouvelles espèces ou sous-espèces entre 1980 et 1992. L’étude du nombre de revues publiant des travaux de systématique ne permet donc pas, là encore, de parler de dé-clin ; en revanche la période de moindre description d’espèces et moindre production de travaux de systématique correspond à une période pendant laquelle on observe une augmentation des revues des autres disciplines.

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(a) Nombre de publications

0 10 20 30 40 ●●●●●●●●●●●●●●●●●●●●●●●●●●●●●●●●●●●●●●●●●●●●●●●●●●●●●●●●●●●●●●●●●●●●●●●●●●●●●●●●●●●●●●●●●●●●●● ●●● ●● ●● ●●●●●● ●●●●●●●● ●●●●●●●●● 1865 1885 1905 1925 1945 1965 1985 2005 Ecology OR Habitat Behaviour Systematics Evolution Conservation (b) Proportion de publications

Figure 8.1 – Nombre et proportion de publications pour 5 spécialités du premier niveau du thésaurus du Zoological Record. Compte de présence, moyenne mobile sur 3 ans.

8.4 Nombre de revues 0 10 20 30 40 1920 1930 1940 1950 1960 1970 1980 1990 2000 2010 Ecology OR Habitat Behaviour Systematics Evolution Conservation

(a) Compte de présence

0 10 20 30 40 1920 1930 1940 1950 1960 1970 1980 1990 2000 2010 Ecology OR Habitat Behaviour Systematics Evolution Conservation (b) Compte fractionné

Figure 8.2 – Proportion des publications zoologiques par spécialité en 1929, 1950, 1980, 1998, 2008. N1929 = 11 438 références ; N1950 = 14 116 ; N1980 = 57 069 ; N1998 = 66 132 ; N2008 = 76 486.

0 5000 10000 15000 20000 1864 1875 1890 1905 1920 1935 1950 1965 1980 1995 2010

(a) Données brutes

0 5000 10000 15000 20000 1864 1875 1890 19021905 1920 1935 1950 19651971 19801983 1995 20042010

(b) Moyenne mobile sur 3 ans

Figure 8.3 – Nombre d’espèces et sous-espèces décrites entre 1864 et 2010 en zoologie. Données issues de l’Index to Organism Names issu du Zoological Record. N = 1 182 557

8.4 Nombre de revues 0 5000 10000 15000 20000 0 5000 10000 15000 20000 1960 1964 1968 1972 1976 1980 1984 1988 1992 1996 2000 2004 2008 Systematics

New species OR Sp nov OR New subspecies OR Subsp nov

(a) Nombre d’auteurs de travaux de systématique

0 5 10 15

20 Systematics

New species OR Sp nov OR New subspecies OR Subsp nov

1960 1964 1968 1972 1976 1980 1984 1988 1992 1996 2000 2004 2008

(b) Proportion d’auteurs de travaux de systématique

Figure 8.4 – Nombre et proportion d’auteurs de travaux de systématique recensés dans le Zoological Record pour la période 1978-2010. Moyenne mobile sur 3 ans.

0 500 1000 1500 2000 0 500 1000 1500 2000 1980 1983 1986 1989 1992 1995 1998 2001 2004 2007 2010 Systematics

New species OR Sp nov OR New subspecies OR Subsp nov

(a) Nombre de revues publiant des articles de systématique

0 10 20 30 40 50 60 Systematics

New species OR Sp nov OR New subspecies OR Subsp nov

1980 1983 1986 1989 1992 1995 1998 2001 2004 2007 2010

(b) Proportion de revues publiant des articles de systématique

Figure 8.5 – Nombre et proportion de revues publiant des articles de systématique et recen-sées dans le Zoological Record pour la période 1978-2010. Moyenne mobile sur 3 ans.

8.4 Nombre de revues 0 200 400 600 800 0 10 20 30 40 50 (a) 1978. N = 882 revues 0 200 400 600 800 0 200 400 600 800 Zootaxa

Acta zootaxonomica sinica

(b) 2008. N = 820 revues

Figure 8.6 – Nombre d’articles publiant de nouvelles espèces ou sous-espèces, par revue, en 1978 et 2008. Données issues du Zoological Record.

Chapitre 9

Discussion

9.1 Absence de déclin global

Les séries de mesures effectuées dans ce travail ne sont pas indépendantes puis-qu’elles proviennent toutes de la même base de données et puis-qu’elles représentent un même objet, la publication scientifique, observé sous des facettes différentes. Néan-moins elles permettent de relativiser l’image caricaturale qui peut être donnée de la taxonomie comme une discipline « sur le point de disparaître ». En outre, le seul déclin vraiment observé (1985-1995) est à questionner dans la mesure où il semble lié à un moindre référencement des publications zoologiques dans le ZR (cf. figure 3.5 page28).

Ces résultats sont confirmés par les travaux deJoppa et al.(2011) qui ont étudié les tendances de description d’espèces et d’investissement taxonomique (taxonomic effort) de 6 taxons (plantes à fleurs, mollusques du genre Conus, araignées, amphi-biens, oiseaux et mammifères) entre les années 1800 et 2000 à partir de bases de données indépendantes. Ces auteurs constatent une augmentation exponentielle du nombre d’espèces décrites et de taxonomistes, excepté pour les oiseaux. Dans leur étude, le ratio du nombre d’espèces décrites par taxonomiste décroît, ainsi que le nombre d’auteurs publiant sur plusieurs familles au cours de leur carrière. Ils en tirent la conclusion que les auteurs décrivant des espèces sont de moins en moins cantonnés à la taxonomie et qu’ils sont au contraire de plus en plus spécialisés, taxo-nomiquement parlant. Cela correspond avec les résultats que j’ai obtenus, à savoir l’interdisciplinarité croissante des travaux de systématique. Il serait intéressant de déterminer si cette polyvalence est le résultat de l’évolution thématique naturelle de la discipline, ou si elle est le résultat des politiques de publication. En effet, le plus haut facteur d’impact des journaux traitant d’évolution est 14,448 (Trends in Ecology & Evolution) ; 15,253 pour l’écologie (Ecology Letters) et 6,346 pour la conservation

(Global Change Biology) alors qu’il est de 4,800 pour les journaux de zoologie (Wild-life Monographs)1. Étant donné l’importance du facteur d’impact dans l’évaluation de la recherche aujourd’hui, quelle que soit la discipline (Thomaz et al.,2011; Ort-ner,2011;Esposito,2011), il est légitime de se demander si l’élaboration de travaux multidisciplinaires ne serait pas dans une certaine mesure un moyen de publier dans des revues à facteur d’impact plus élevé que ce à quoi l’on pourrait prétendre en restant dans sa discipline. Cette question de l’influence des politiques d’évaluation sur les pratiques de recherche est toutefois une démarche complexe qui ne peut être réduite à l’étude d’un seul indicateur.

Une étude bibliométrique de Liu et al. (2011) a montré que les études sur la biodiversité ont augmenté de manière exponentielle à partir du milieu des années 1990 ; années qui ont suivi l’établissement de la Convention sur la diversité biologique à la conférence de Rio de Janeiro (Anonymous, 1992). On peut donc penser que l’augmentation du nombre de publications de systématique et du nombre d’espèces et sous-espèces décrites à partir de 1995 est également une conséquence de ce sommet.

9.2 Vers une redistribution des forces ?

Nous avons vu qu’il n’est pas possible de parler de déclin à l’échelle internationale. Toutefois, n’y aurait-il pas un déclin, mais des déclins, multiples et localisés ? Il serait possible que certains pays voient leur population de taxonomistes décroître, ou que certains taxons soient moins étudiés aujourd’hui qu’auparavant.

Je me suis intéressée à la répartition des travaux de systématique suivant les continents (figure 9.1a) et les pays (figure9.1b) des seuls auteurs dont l’adresse est mentionnée dans le ZR (i.e. l’auteur de correspondance), en 1998 et 2008. Je me suis également intéressée à la répartition des travaux de systématique suivant les taxons pendant ces mêmes années. Les résultats sont présentés tableau9.1.

On remarque figure 9.1b une régression des pays leaders, et principalement : Royaume-Uni, Russie, Australia ; au profit de pays émergents : Chine principale-ment, mais également Argentine. Or, il s’avère que le Royaume-Uni et l’Australie sont les pays qui ont mis en place un suivi de leur effort taxonomique et dont les rapports (Australian Government department of the Environment Water Heritage and the Arts,2006;House of Lords Science and Technology Committee,2008) sont fréquemment cités pour argumenter le déclin.

En outre, si l’on s’intéresse aux pays des 32 auteurs qui ont pris part à la discus-sion Why Taxonomy does NOT matter ? posée fin avril 2011 sur la liste de diffudiscus-sion