2.2.1 Récolte des données
Dans le but d’obtenir des éléments les plus pertinents possibles pour mon travail de recherche, j’ai décidé de mener des entretiens semi directifs. Romelaer (2005) définit l’entretien semi directif comme un entretien
dans lequel le chercheur amène le répondant à communiquer des informations nombreuses, détaillées et de qualité sur les sujets liés à la recherche, en l’influençant très peu, et donc avec des garanties d’absence de biais qui vont dans le sens d’une bonne scientificité (p. 102).
Cette méthode me semble la plus adaptée aux objectifs de mon travail de mémoire. En effet, ayant besoin de connaître la subjectivité des enseignants sur leurs manières de valoriser les élèves et ce qu’ils disent concernant la valorisation, il faut que mon influence soit minime et qu’ils aient l’occasion de s’exprimer le plus librement possible. L’avantage de l’entretien semi directif est qu’au fil de la conversation un nouveau thème peut surgir en fonction de ce que dit le répondant. J’ai donc la possibilité de découvrir de
nouveaux aspects que je n’aurais peut-‐être pas pu imaginer avant ce moment d’échange. Dans ce sens, Romelaer (2005) affirme que l’entretien semi directif permet au chercheur
« de retirer deux éléments : des informations sur ce qu’il recherche a priori et des données auxquelles il n’aurait pas pensé » (p. 104). J’ai le sentiment que ces deux aspects me
permettront d’obtenir les données nécessaires pour répondre à ma question de recherche. De plus, l’entretien semi directif « réalise un compromis souvent optimal entre
la liberté d’expression du répondant et la structure de la recherche » (Romelaer, 2005, p.
104). Pour pouvoir parler de la valorisation et pour pouvoir s’exprimer librement sur sa pratique, il me semble crucial que l’enseignant interviewé se sente à l’aise. Le compromis mentionné par Romelaer (2005) me donne l’impression que l’entretien semi directif regroupe ce dont j’ai besoin pour pouvoir obtenir des données qui me soient utiles pour mon travail de mémoire.
Toutefois, pour optimiser mes chances que les informations recueillies soient pertinentes, je dirigerai la conversation à l’aide de reformulations et de relances. Romelaer (2005) affirme que les relances doivent être faites dans le langage du répondant et qu’elles doivent se reporter à des thèmes préparés au préalable. Je veillerai donc à concevoir un guide d’entretien qui me permettra d’obtenir les informations qui me seront nécessaires. Romelaer (2005) rappelle également que le chercheur doit adopter une posture qui démontre une écoute positive. Ces apports théoriques me permettent d’envisager au mieux ce à quoi je dois être attentif pour que les entretiens mènent à des données pertinentes.
Mes entretiens débuteront tous par une phrase d’entame. Romelaer (2005) précise qu’elle « doit être simple, amener le répondant à un discours utile pour la recherche » (p. 108). Avant la phrase d’entame, j’informerai l’interviewé du thème général de ma recherche et je l’entretiendrai sur le fait que je souhaite lui poser quelques questions à ce sujet. A la suite de la phrase d’entame, j’aborderai les thèmes présents dans mon guide d’entretien. Romelaer (2005) définit le guide d’entretien comme « un aide
mémoire qui signale au chercheur tous les éléments sur lesquels il essaiera d’amener le répondant à s’exprimer de manière approfondie » (p. 113). Afin d’effectuer mon guide
attitudes valorisants que j’ai créé. Je souhaiterais également connaître ce qui peut selon eux favoriser ou être un frein à la valorisation. Une fois que les thèmes auront été abordés, je demanderai au répondant s’il souhaite ajouter quelque chose. Je terminerai l’entretien en le remerciant d’avoir pris le temps de répondre à mes questions.
2.2.2 Procédure et protocole de recherche
Afin de mener à bien mes entretiens semi directif, je contacterai par courrier électronique des enseignants du canton de Neuchâtel. Lorsque je leur demanderai s’ils acceptent de participer à un entretien, je leur préciserai le thème global de ma recherche. Je mentionnerai également la durée approximative que pourra prendre l’entretien et qu’il sera enregistré à l’aide d’un dictaphone. Lorsqu’un enseignant manifestera sa volonté de participer en tant que répondant, nous fixerons un moment pour nous retrouver. Je demanderai à l’enseignant s’il a un lieu de rencontre qu’il préfère afin qu’il se sente le plus à l’aise possible dans son environnement. Si l’enseignant ne manifeste pas une volonté spécifique, je lui proposerai de me rendre dans sa classe. Pour une question de facilité, ce premier échange se fera par téléphone.
Je souhaite mener les entretiens semi directif durant les mois de novembre et de décembre 2014.
2.2.3 Echantillonnage
Savoie-‐Zajc (2007) stipule qu’en recherche, « l’échantillon est intimement lié à l’idée de la
transférabilité des connaissances qui seront produites par la recherche » (p. 100). Lors du
choix des personnes que je vais interviewer, je dois donc réfléchir à quelles sont les personnes susceptibles de mentionner des aspects qui pourraient m’être utiles lors de ma propre pratique professionnelle. Savoie-‐Zajc (2007) ajoute que
Poser le problème de l’échantillon s’avère alors être d’une importance stratégique et centrale car le type d’échantillon retenu va guider, colorer, encadrer le processus d’interprétation des résultats de la recherche et ce, autant en puissance explicative qu’en richesse et en crédibilité (p. 101).
A la suite de ces réflexions théoriques, l’échantillonnage retenu pour les entretiens sera composé de quatre enseignants travaillant soit au cycle 1 soit au cycle 2. En effet, étant donné que je travaillerai avec des élèves de ces niveaux, il faut que les informations données soient en correspondance avec des enfants de ces tranches d’âge. J’ai décidé de ne pas porter une importance particulière au cycle ou au niveau concerné du moment que c’est entre le cycle 1 ou 2. En effet, au fil de mes lectures, je n’ai pas trouvé de textes qui stipulaient qu’il pouvait y avoir une différence sur l’impact de la valorisation selon l’âge des enfants. De plus, à la sortie du cycle 2, les enfants sont encore jeunes et l’influence de l’adulte peut encore être très marquée. J’imagine également que ce qui peut être valorisant pour un élève peut l’être au moins tout autant pour un autre d’un âge différent. Je ne souhaite pas non plus faire de différence si c’est un enseignant ou une enseignante. En effet, avec mes connaissances actuelles sur la valorisation, je ne peux pas imaginer que les manières de valoriser venant d’une femme ou d’un homme ne puissent pas être accomplies par un enseignant de sexe différent. Le nombre d’années d’expérience n’est pas non plus une variable dont je tiens compte. Un enseignant expérimenté aura peut-‐être plus de pratique pour affirmer ce qui marche ou non lorsqu’il valorise ses élèves mais d’un autre côté, il pourra également être plus désabusé par son métier et se montrer moins susceptibles de chercher de nouvelles stratégies de valorisation.
Concernant le choix des enseignants à interviewer, je proposerai principalement aux enseignants que j’ai pu rencontrer lors de stages, remplacements ou autres activités extra-‐scolaires. Si je ne devais pas réussir à obtenir le nombre requis d’enseignants disponibles pour un entretien, je ferai parvenir ma requête à d’autres enseignants mais en maintenant le critère du cycle 1 et 2.