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NATURALISTE CANADIEN

Dans le document en labbé (Page 31-109)

Honoré de la Bénédiction Apostolique par S. S. le Pape Pie XI.

VOL. LII (VOL. XXXII, DEUX' E SÉRIE) No 2

Québec, Août 1925

Directeur-Propriétaire : Le Chanoine V.-A. Huard La pagination et la distribution étant fautives dans le cahier contenant le titre et l'index du volume précédent, et que nos abonnés ont reçu encarté dans notre livraison de juin, nous réim-primons ce cahier et l'expédierons avec la livraison de septembre.

LE PLATEAU LAURENTIEN 1 II—HISTOIRE

545. Nous pouvons résumer tous les faits principaux dans les points suivants :

10 La formation du terrain primaire et la venue des collines montérégiennes.

20 Le lit ancien du Saint-Laurent.

30 Longue érosion.

40 Invasions glaciaires.

5o Les grands lacs.

60 Retour récent de la mer.

I. — Formation du terrain primaire et venue des collines manterégiennes.

546. Les formations primaires et leurs fossiles montrent que leur origine doit être attribuée à la mer. Donc, pendant une 1. — Nos remerciements au R. P. Fontanel, S. J., qui veut bien nous com-muniquer un chapitre de l'ouvrage sur la Minéralogie qu'il a actuellement sous presse. N. C.

3. — Août 1925.

partie de l'époque primaire, la mer couvrait le bassin du Saint-Laurent. Je dis pendant une partie parce que les premières subdivisions sont les seuls témoins. La mer recula peu à peu du Nord au Sud : c'est pour cela que dans la région de Québec le silurien est seul représenté, tandis que dans la région des Lacs, on trouve des terrains jusqu'au dévonien. L'absence de cer-taines formations en divers points prouve que la mer s'éloigna, puis revint à plusieurs reprises ; elle prouve aussi que toute la surface n'était pas uniformément couverte ; tandis que des formations antérieures étaient des 11es, d'autres se déposaient autour d'elles dans des canaux ou bras de mer. Cette mer était-elle l'Atlantique ? Etait-ce le Pacifique ? Etait-ce une mer spé-ciale couvrant l'Amérique centrale et le Nord des Etats-Unis ? Il n'est pas facile de répondre. Cependant, ce n'était pas le Pacifique ; la comparaison des fossiles avec ceux de formations indubitablement dues à l'Atlantique, montre que, du moins dans la plupart des cas, l'invasion venait de l'Atlantique. C'est le cas pour la faune de l'Utica, d'après l'opinion générale ; mais il n'est pas toujours facile et il est souvent impossible d'indiquer avec certitude le chenal qui amenait les eaux. Dans la région de Qué-bec, le voisinage du Plateau Laurentien et le bouleversement des Appalaches ont singulièrement compliqué l'histoire. Il semble qu'il y ait eu jadis un grand bassin de roches laurentiennes jus-qu'à Montmorency ; des vestiges ont été trouvées au lac Saint-Jean et ailleurs. Une barrière isolait la formation Québec, au sud de laquelle se déposaient Sillery et Lévis. A la fin du Tren-ton, la barrière disparut : les schistes Lorraine et Richmond se déposèrent sur le Trenton. Alors une pression venue de reeéan bouscula les Appalaches et dans son élan renversa la formation Sillery. Dans la région des grands lacs, il ne paraît pas y avoir eu d'autres incidents que le va-et-vient de la mer. s restes du sjitrien et du dévonien trouvé l'île Sainte-Hélène font

sup-poser—t veilait jusqu'à Montréa urant ces périodes.

547. C'est pendant le dévonien ou à la fin du dévonien que na-quirent les collines montérégiennes. Leur position sur deux lignes parallèles et leur ressemblance lithologique indiquent une montée de matière interne qui se fit jour sur des points d'une ligne do

LE PLATEAU LAURENTIEN 27 moindre résistance. La date de cette poussée n'est pas précise ; quelques auteurs la reculent jusqu'au début du carbonifère.

II. — Lit du Saint-Laurent.

548. Le fleuve Saint-Laurent est trkkapeieu,_açlate au moins de l'ordovicien supérieur. Mais son parcours n'a pas toTijou éré céqtiiti;i7mjour 21tu. Jadis il allait vers le sud-est à partir de l'embouchure actuelle, passant au large de la côte sud de Gaspé, à l'est des Iles-de-la-Madeleine, longeant le détroit qui sépare l'ile du cap Breton de Terre-Neuve. Son trajet actuel fut causé par la torsion des Appalaches contre le Plateau Laurentien plus résistant. Il est probable qu'un chenal secondaire passait par le détroit de Belle-Isle et contournait d'Anticosti. L'importance du lit a varié non moins que sa direction. Vers le carbonifère, la mer venant beaucoup plus à l'ouest en occupait une partie ; cet envahissement se renouvela chaque fois que la mer gagna du terrain sur les provinces maritimes. A la fin des temps primaires, le fohd du lit se soulève. C'est vers les débuts de l'ère secondaire que le lit actuel est pris. La vallée de la rivière Saint-Charles formait jadis la vallée principale, du Il ne semblé pas qu iry

ah

eu de changements notables depuis l'é-poque primaire jusqu'à l'invasion glaciale.

III — Longue érosion.

549. Des temps primaires à l'invasion des glaciers, le Bassin du Saint-Laurent ne recevant plus de prôtection de la mer fut livré à l'érosion et au caprice de tous les éléments atmosphéri-ques. La période ainsi écoulée étant très longue, et les roches pri-maires étant relativement tendres, on conçoit que l'érosion ait été grande, malgré la platitude du pays. Tandis que le gneiss dur du Plateau Laurentien et les grès solides des Appalaches résistaient victorieusement, le niveau du Bassin du Saint-Lau-rent baissait peu à peu. On évalue parfois à plus de 2000 pieds-l'épaisseur des roches emportées par cette longue érosion.

IV. — Invasions glaciaires.

550. Les glaces venues du Nord s'engouffrèrent dans ce lit que formait le Bassin du Saint-Laurent et gagnèrent la région des grands lacs, en laissant sur leur chemin les débris de leur pillage..

Nous étudierons leur parcours en détail plus loin.

V. — Les Grands Lacs.

551. Les glaciers étant descendus jusqu'aux Etats-Unis, les Grands Lacs furent ensevelis. Résumons brièvement leur his-toire. Pendant la fusion de la glace, l'eau de fusion occupait ce qui est la gorge du Niagara ; alors un déversoir se forma " sur les flancs des hauteurs dirigées vers le Nord, au sud de Syracuse, N.-Y., et les eaux du bassin du lac Ontario s'abaissèrent &un ni-veau un peu inférieur à celui du lac Erié actuel. " C'est ainsi que se forma la rivère Niagara qui emmène le trop-plein des lacs.

Mais ces lacs n'ont pas toujours été ce qu'ils sont. On peut dis-tinguer cinq périodes :

552. a) Il n'y eut d'abord qu'un seul grand lac nommé Lac Algonquin primitif. Il couvrait le lac Huron et le lac Michigan, du moins en partie, et recevait de l'eau d'un grand nombre de lacs secondaires. Les eaux allaient vers le lac Erié dans la direc-tion du sud par la rivière Sainte-Claire et la rivière Détroit.

553. b) Les glaciers reculant, le lac Algonquin s'agrandit : il couvrit le bassin des lacs Supérieur, Michigan et Huron, sauf le nord maintenu par les glaces. L'eau lui était fournie par les gla-ces et se déversait par l'emplacement de Kirkfield, dans Ontario, pour aller au lac Iroquois à travers la vallée de Trent. Cette pé-riode est connue sous le nom de lac Algonquin, pépé-riode Kirkfield.

554. c) Plus tard, tout en gardant sa même étendue, le lac Algonquin se déversa par Port Huron, grâce à un soulèvement du nord qui changea le niveau. Une fois les glaces parties, il est probable que le déversement se fit vers Chicago. Cette période s'appelle lac Algonquin, période Port Huron.

555. d) La quatrième période est connue sous le nom de grands lacs Nipissing. Les glaciers avaient quitté toute la vallée de l'Ottawa. Les lacs comprenaient les trois grands bassins actuels Supérieur, Michigan et Huron. Le déversoir.allait vers l'est,en partant du nord de la baie Georgienne ; son point de départ se trouvait sur l'emplacement de North Bay.

556. e) Enfit, un nouveau soulèvement du Nord supprime le déversoir de North Bay et rejette de nouveau les trois lacs par Port Huron et de là, par le lac Erié, dans le Niagara. C'est la période des Grands Lacs actuels.

LE PLATEAU LAURENTIEN 29 Nous étudierons d'autres lacs avec l'époque glaciaire. Ce ré-sumé se rapporte à l'histoire spéciale du Bassin du Saint-Laurent parce que les lacs ont joué un rôle appréciable dans l'érosion mo-derne, par les rivières qui les soulagent.

VI. — Retour récent de la mer.

557. Après que les glaces eurent disparu, le Bassin du Saint-Laurent fut envahi par la mer. Le fait est indéniable, prouvé par les restes d'animaux marins découverts en maints endroits. Ces restes sont surtout des coquilles marines ; mais on a trouvé aussi des débris de baleine. Une autre preuve est fournie par les dé-pôts tels qu'ils se forment sur les rives des mers modernes et qu'on rencontre en beaucoup d'endroits du bassin du Saint-Laurent.

Cette mer couvrait la partie de Québec comprise entre les Appalaches et le Plateau Laurentien et la majeure partie d'On-tario. Dans Ontario elle allait jusque près de Kingston. Un bras s'allongeant en bas de la vallée Champlain allait probablement à l'Atlantique par la vallée Hudson ; un autre remontait la ri-vière Ottawa jusqu'au delà d'Ottawa : on a trouvé dejilitseme s ak

Falls, à UQ_Dieds ; Smith Falls est à 45 milles au sud-ouest d'Ottawa. Ces bras formaient de petites baies en remontant les rivières Gatineau, Lièvre, de la Nation. L'eau n'atteignit pas le district du Niagara.

558. La hauteur où atteignit la mer est déterminée par les restes qu'elle a laissés. Parmi ces restes, il faut distinguer les grèves et les coquilles. Les coquilles fournissent une preuve so-lide ; mais en général, on ne les trouve pas à une aussi grande hauteur que les grèves : ainsi à la colline Covey, à 35 milles au sud de Montréal, à 1 mille de la frontière, les coquilles disparais-sent à 300 pieds, tandis que les grèves sont parfaitement recon-naissables à 525 pieds ; ce fait explique le désaccord qu'on remar-que parfois en £r chiffres donnés par divers auteurs. Voici

quelques localités avec la hauteur atteinte par la mer : sur la montagne de Montréal, les traces des vagues et les matières graveleuses sont istinctes jusqu'à s, au nord-ouest, derrière re cimetière. Le Mont-Royal était donc une fie.

A Ottawa, la hauteur était d'au moins 475 ieds, et la co ne du parlement était submerg de plus de 200 pie s. A

Rivière-du-Loup, 372 pieds ; au Bic, 300 pieds ; à Sainte-Flavie, 255 pieds;

à Roxton, 552 pieds ; à Granby, 516 pieds ; à Dunham, 509 pieds.

Les mollusques marins les_plus__çonnus_sont des Saxicava qui vient encore dans les eaux froides de la cdte_dikLabradosa ce

qui

prouve queTiUmat du Bassin du Saint-Laurent était plus froid que maintenant.

La mer ne s'en alla pas brusquement, mais par étapes. Ces -étapes sont reconnaissables, par les terrasses. Ainsi, à Montréal, les rues Sherbrooke et Sainte-Catherine sont

sur

deux des ple importantes terrasses.

o

LES OISEAUX DE L'ETHIOPIE ET DU PAYS GALLA MERVEILLES DE LEUR INSTINCT

Par le Révérend Père Martial de Salviac, O. M. Cap., lau-réat de l'Académie française.

Lettre-Préface écrite à l'auteur par le Très Révérend Père Sébastien, Ministre Provincial de la province de Toulouse.(1)

* * * Mon Révérend et bien cher Père,

J'ai lu très attentivement le manuscrit que vous vous proposez de livrer à l'impression, à l'occasion de la prochaine Exposition vaticane.

Je vous félicite d'avoir ajouté, à vos autres travaux sur la Flore et les Mammifères d'Ethiopie, cette nouvelle étude pleine de charmes sur les Oiseaux qui peuplent cette contrée encore trop peu connue.

Sans doute, le missionnaire qui va semer au loin la Bonne (1) Cet écrit du R. P. Sébastien complète admirablement l'étude sur les oiseaux de l'Ethiopie, dont nous avons terminé la publication le mois dernier, et qui a été si goûtée par le public du Naturaliste cana-dien. N. C.

LES OISEAUX DE L'ÉTHIOPIE 31 Nouvelle est, avant tout, le Messager de Dieu, l'apôtre dont le ministère s'adresse d'abord aux âmes rachetées par le sang de Jésus-Christ. Mais il est aussi, secondairement, l'observateur at-tentif qui étudie, non seulement les origines, le tempérament, les moeurs, l'histoire politique et religieuse des habitants, mais encore les divers objets de la nature, brute ou animée, qui achèvent de donner les traits de leur physionomie propre aux pays où se

dé-ploie son laborieux apostolat. Ainsi aviez-vous déjà fait par votre bel ouvrage " Les Galla ", honoré d'une lettre de S. S. Pie X et couronné par l'Académie française.

Par ces divers travaux, vous vous êtes montré fidèle aux direc-tions de Rome, qui encourage, aujourd'hui plus que jamais, tous les missionnaires à ne pas négliger ce côté scientifique de leur mandat, autant du moins que le permettent leurs aptitudes et les exigences de leur ministère spirituel, auquel toute autre occu-pation d'ordre inférieur doit toujours être subordonnée. De même, vous êtes resté fidèle aux saines traditions de nos anciens missionnaires. C'est ainsi, par exemple, que nos frères, les Ré-collets du XVIle siècle, apôtres des Micmacs du Canada, nous ont laissé des détails fort instructifs, sous le rapport de la Topo-graphie, de l'Ethnologie et de l'Histoire naturelle, sur des régions nouvellement découvertes par de hardis navigateurs français.

C'est ainsi que, plus près de nous,le saint Cardinal Massaia, cet apôtre infatigable, ce subtil observateur des hommes et de la nature, nous a transmis les précieux renseignements sur l'Ethio-pie, qu'il avait évangélisée pendant pris de quarante ans. C'est ainsi que, de nos jours, notre bon Père Pacifique de Valigny, l'a-pôtre actuel des Micmacs, recueille soigneusement une mine de documents relatifs b, la linguistique et à l'histoire de ce peuple, le premier converti au christianisme parmi les tribus indiennes.

Enfin, sans que j'aie la prétention d'assimiler à un pays de missions le Canada actuel, où la hiérarchie catholique est si puissamment organisée avec des éléments canadiens-français et irlandais, notre vénéré Père Alexis de Barbezieux a su, dans les rares loisirs que lui laissait son absorbant ministère, réunir des notes précieuses sur les débuts de la colonie et sur l'histoire ecclé-siastique de ce beau pays.

En élaborant cette série de travaux d'histoire naturelle, vous n'avez donc fait que suivre les traces de nos meilleurs mission-naires ; et, pour ce qui concerne la Mission d'Ethiopie, il est à.

souhaiter que d'autres confrères continuent,là-bas, d'exploiter cette mine, qui est loin d'être épuisée. Quelle lumière, par exem-ple, ne projettent pas, sur les recherches ultérieures, les récentes découvertes archéologiques de notre T. R. P. Bernardin de Saint-Pons, votre ancien collaborateur dans notre mission africaine! (1)

* * *

Dans vos rapides synthèses des richesses de la faune éthio-pienne, vous n'avez pas cru devoir vous fier à vos seules obser-vations. Vous avouez, en toute modestie, avoir mis à contri-bution les lumières de savants naturalistes, soit professeurs, soit auteurs d'ouvrages plus étendus sur les mêmes matières. A l'occasion même, après avoir confronté vos observations avec les leurs, vous citez fidèlement ces écrivains. De cela, nul ne sau-rait vous blâmer, sinon ces esprits superficiels et prétentieux qui croiraient s'abaisser de faire parfois appel aux lumières d'autrui.

Dans les présentes études d'ornithologie, sans faire fi de la no-menclature scientifique, sujette d'ailleurs à de perpétuels rema-(1) Mgr André Jarosseau, Vicaire Apostolique des Galla, vient de nous envoyer deux exemplaires de la Grammaire de la langue Oromo ou Galla composée par lui-même, ainsi qu'un livre de prières à l'usage des fidèles, en langue A mara ou Abyssine. Ces deux ouvrages, sortis de l'imprimerie de la Mission, se présentent fort bien, et constitueront, surtout le premier, un document précieux pour la philologie. Nous pouvons y ajouter la Gram-maire abrégée de la langue Somalie, publiée, il y a quatre ans, par le Frère Cyprien de Sampont. Ces travaux sont les dignes pendants des divers ouvrages en langue Micniacque (Revue mensuelle, Catéchisme, Livres de priè-res en caractèpriè-res ordinaipriè-res ou hiéroglyphiques), déjà publiés en Amérique par le R. P. Pacifique de Valigny. Je ne saurais trop exhorter tous nos Mis-sionnaires à poursuivre individuellement ces sortes d'investigations philo-logiques ou autres, jusqu'au jour où un esprit compétent et une plume exer-cée puissent grouper ces résultats épars en une claire et harmonieuse syn-thèse.

Travailler ainsi, c'est bien mériter de la Science et de notre Mère la sainte Eglise.

LES OISEAUX DE L'ÉTHIOPIE 33 niements, vous avez adopté une division générale moins pédantes-que, plus attrayante, en même temps que plus accessible à la ma-jorité de vos lecteurs. Ceux-ci, en effet, se laissent plutôt impres-sionner par la parure et les moeurs des oiseaux que par la structura anatomique de telle partie de leur corps. Aussi bien, vous êtes-vous surtout proposé, à la suite de saint François d'Assise, d'ex-citer les hommes à l'admiration des beautés infinies du Créa-teur, en provoquant en eux celle de nos frères les petits oiseaux, si admirables par leur brillante parure, leur voix mélodieuse et les merveilles de leur instinct.

Certes, François, ce poétique ami de la gent ailée, n'avait pas eu besoin des savantes élucubrations de nos modernes classifica-teurs pour comprendre les Oiseaux, les admirer profondément, les aimer avec tendresse et leur parler comme à des frères. Ainsi nous-mêmes, sans faire appel à l'attirail scientifique, nous pou-vons admirer suffisamment les splendeurs de vos Bengalis, l'am-ple parasol de vos Républicains et les capricieuses évolutions de vos Grues danseuses.

J'avoue que parmi vos héros il en est quelques-uns d'assez peu recommandables par certains côtés. Mais, du moins, il n'en est pas un qui ne suive fidèlement la loi de son instinct,son unique règle ; et le rapace le plus cruel reste, dans l'ordre et l'harmonie du grand Tout, autrement digne de sympathique admiration que certains autres bipèdes, rapaces non empennés, qui, parfois, se montrent si inutilement et si froidement cruels à l'égard d'inoffen-sives créatures.

Personne, au demeurant, ne saurait être surpris que vous ayez accordé une attention si minutieuse à cette étude sur l'Ornitho-logie éthiopienne. C'est en vrai disciple de saint François que vous l'avez fait, intimement persuadé que le Créateur ne juge pas indignes des soins attentifs de sa Providence maternelle ces jolis oiseaux qu'il a revêtus d'un moelleux duvet et qu'il nourrit quotidiennement, sans qu'ils aient à semer ou à moissonner. Ces merveilles vivantes, objets de son amour, sont d'autant plus di-gnes de notre étude que, suivant la doctrine du Séraphique Père, elles sont, parmi les autres créatures sorties des mains de Dieu, un lumineux échelon qui nous permet de nous élever jusqu'à Lui

Quand, en effet, on a bien compris ce mot si profond de Duns Scott : Omis creatura theophania (1), rien ici-bas ne doit nous paraître indifférent puisque tout être, si humble soit-il, nous par-le de Dieu et nous offre un refpar-let de quelqu'une de ses perfec-tions. Si, enfin, nous ouvrons nos Livres Saints, que de fois Dieu

Quand, en effet, on a bien compris ce mot si profond de Duns Scott : Omis creatura theophania (1), rien ici-bas ne doit nous paraître indifférent puisque tout être, si humble soit-il, nous par-le de Dieu et nous offre un refpar-let de quelqu'une de ses perfec-tions. Si, enfin, nous ouvrons nos Livres Saints, que de fois Dieu

Dans le document en labbé (Page 31-109)

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