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5°) Le national-populisme en Allemagne et en Autriche a) En Allemagne

le « populisme de permanence au gouvernement » (P.Ayçoberry, dans "Les populismes", n° spécial de Vingtième Siècle. Revue d'Histoire, oct-déc. 1997, p. 112), incarné par Franz-Joseph Strauss en Bavière et au gouvernement fédéral : le "taureau bavarois" (ou "de B."), ministre-président de B., le + vaste land de RFA, et président de l'Union chrétienne sociale (CSU)

- "Franz Josef Ier", Bavière étant véritable fief (mythe-slogan de l' "État libre de B."). A d'ailleurs contribué à faire passer Bavière du statut de région rurale somnolente (laissée pour compte de la Rév. ind.) à celui d'une des + riches provinces ind. d'Allemagne

- né à Munich en 1915, père boucher

- des débuts sans compromission avec les nazis

- désir devenir prof. d'histoire, changé en ambitions politiques

- élu 1949 au Bundestag, orateur sarcastique, habile manœuvrier, vite leader son groupe - grand tribun populaire, alliant les citation latines (a fait des études de langues anciennes) et les propos de bateleur

- importance du "sauvetage" d'A. lors débat parlementaire 1952/ politique militaire  a droit à la reconnaissance du "vieux"  ministre sans portef. 1953, puis min. des Q. atom. 1955, puis min. défense 1956>>> (obsédé par désir doter RFA arme atomique)

- son "irrésistible ascension", appuyée sur l'inconditionnalité des députés CSU (devient président celle-ci 1961), le conduira jusqu'à antichambre chancellerie fédé.

- "traversée du désert" (1962>>>) :

* développe thèses sur grandeur de l'All., intégration europ.

* renforce son parti, attaque Ehrard, dont apparaît comme success. possible 

* choisit stratégie de la "réserve de la République", jette tout son poids en faveur de Kurt Kiesinger en 1966, chancelier de la "grande coalition" CDU-CSU/SPD, et devient, malgré hésitations des socialistes, le min. des finances

* mais défaite démo. chrét. 1969  voie de l'opposition violente à Willy Brandt, nott./ politique à l'Est

- désormais obsédé par conquête pouvoir à Bonn (Bavière trop "étroite" pour lui) : * tolère création de "cercles des amis de Strauss" dans toute l'Allemagne, pour élargir bases géographiques de son parti

* tactique de constituer CSU en force autonome vis-à-vis de la CDU, d'autant que monte étoile d'Helmut Kohl

* exploitation des « grandes peurs », celles de l’immigration, de la criminalité, appel à l’union des classes dans le Volk

- croit son heure enfin venue en 1980 : gouv. de coalition SPD-lib. d'Helmut Schmidt semble usé, S. s'impose (de justesse) comme le candidat chancelier devant instances CDU. Mais défaite électorale écrasante CDU-CSU (32,4 % des voix : un des + mauvais scores de son histoire). Le style "bulldozer" a effrayé l'électeur modéré

- en 1982, H.Kohl devient chancelier:

* S. théoriquement allié, mais harcèlement contre mesures "libérales" prises à Bonn, politique de mépris vis-à-vis du chancelier, qui rendent difficiles les premières années de Kohl : un censeur vigilant et très gênant

* Mais de + en +, enfermement dans rôle d'auteur d'incartades, de gardien de la tradition (loi sur l'IVG jugée "diabolique", interdict. prof. rigoureuses en Bav.)

surtout le fait du Parti républicain de Franz Schönhuber (ancien instructeur de la div. "Charlemagne", devenu journaliste) ≈ FN français :

- scission 1983 CSU & 3 % Bavière déjà en 1986 - xénophobie, démagogie (insécu., drogue, Sida, etc.) - + thème de la réunif. immédiate en 1990

- beaucoup + habile que tous partis et groupuscules néonazis antérieurs. En particulier, "accepte" la constitution, ce qui l'autorise à être représenté

- mais aussi fait du vieux NPD dans certaines élections régionales

- 3 succès électoraux majeurs 1989, contemporains succès extr.-dr. Autriche & France

 2e rupture, après apparition des Verts, du paysage politique tradit.

- Élections Sénat Berlin-W 29 janvier 1989 : PR obtient 7,5 % & 11 députés, en mordant / CDU et Parti libéral

2 députés au Bundestag, car régime spécial pour BW

N.B. : le Deutsche Reichspartei avait déjà eu 5 députés au Bundestag 1949 (car barre des 5 % instituée seulement 1953)

une victoire importante et symbolique

- élections municipales 1989 (diverses dates) :

* NPD : 6,6 % & 7 conseillers/91 au conseil municipal Francfort (campagne entièrement axée/ immigration) en mars

* PR : de 5 à 8 % voix dans grandes villes de Rhénanie-Westphalie le 1er octobre

* partis d'extr.-dr. mordent/ CDU & FDP, mais aussi / SPD ; électorat hétéroclite, mais jeunes aussi

- surtout, élections européennes juin 1989 : PR obtient le + haut score d'une formation d'extr.-dr. dans une consultation nationale depuis la guerre : 7,1 %

* NPD avait toujours manqué son entrée au Bundestag * > 15 % Bavière

* recul CDU, mais FDP¨réussit de justesse (barre des 5 % aussi pour les européennes) à revenir (au-dessous en 1984)

* SPD et Verts stables, mais localement des reculs SPD au profit du PR

la DVU (Deutsche Volksunion) : - fondée à Munich en 1971

- a fait son entrée dans des parlements régionaux : Brême, 1991, Bade-Wurtemberg, 1992, Schleswig-Holstein, 1992, Bade-Wurtemberg à nouveau, 1996.

- des succès importants dans les länder de l’ex-RDA, en bénéficiant des sentiments de frustration engendrés par la réunification. C’est ainsi qu’aux élections régionales de 1998 la DVU a fait son entrée au parlement régional de Magdebourg (Saxe-Anhalt), avec 13,2 % des voix. La violence d’extrême droite est depuis longtemps présente dans l’ancienne RDA et avec ses skinheads, la région de Magdebourg est la championne des agressions

xénophobes. Des zones sous contrôle de bandes racistes sont réputées “ sans étrangers ”.

b) En Autriche

certes, il y a vait eu un Parti populiste autrichien 1945>>>, mais c’était l’ancien parti chrétien-social, pendant vingt ans allié avec les sociaux-démocrates

3 octobre 1999. Victoire du populisme de Jörg Haider en Autriche : son parti, le FPÖ (Parti de la Liberté), qu’il dirige depuis 1986, devient le deuxième parti du pays, derrière les sociaux-démocrates et légèrement devant les conservateurs, les deux grands partis qui gouvernaient l’Autriche ensemble depuis treize ans.

Ce populisme autrichien s’est développé dans un pays qui n’a pas connu de véritable dénazification, qui au contraire a développé le mythe de la “ victime du nazisme ”, et qui a été frappé par le coup de tonnerre de l’affaire Waldheim, le président élu par ses concitoyens après deux mandats à la tête de l’ONU, rattrapé au printemps 1986 par son passé d’officier de la Wehrmacht s’étant rendu complice de la déportation de centaines de juifs durant la Seconde Guerre mondiale. C’est à l’automne de cette même année 1986 qu’apparaît Jörg Haider, qui s’empare d’un petit parti, le FPÖ, réduit à l’impuissance sous le président Bruno Kreisky, au pouvoir de 1970 à 1983.

Tôt, Jörg Haider, né en 1950 dans une famille nazie, s’est démarqué des nostalgiques du nazisme, s’est débarrassé du vocabulaire d’autrefois pour utiliser un langage beaucoup plus rassembleur, remarquablement ambigu et démagogique, un national-libéralisme réorienté vers le social et contestant un régime bloqué. Haider est l’archétype du chef “ national-populiste ” capable de jouer sur tous les registres : user et abuser de son charme, de ses dérapages verbaux, de ses déclarations tonitruantes et de ses revirements. Il se contredit continuellement. Si le FPÖ a peu d’adhérents, son influence réelle se mesure

à la marque qu’il imprime à la société autrichienne. Mais pouvoir basé sur la Carinthie, montagnarde, pauvre, rurale, protestante et xénophobe

En quelques semaines, l’extrême droite autrichienne va être aux portes du pouvoir et

Haider participe à un gouvernement de coalition formé le 4 février 2000 et dirigé par le conservateur Wolfgang Schüssel, massivement soutenu par l’opinion publique.

Conclusion

On pourrait ajouter bien d’autres exemples : Nasser, Sadam Hussein, Cory Aquino aux Philippines, Nyerere en Tanzanie, les mouvements suisses, surtout l’Union démocratique du centre, l’UDC (de Christoph Blocher), devenu très important aux élections législatives

de manière récurrente, des populismes « protestataires » et « identitaires » (P.-A.Taguieff) des populismes de gauche et de droite, dont la démocratie chrétienne à ses débuts est proche, cf. le « popularisme » de l’abbé Luigi Sturzo, mais beaucoup d’inclassables

imp. des notions de « démagogie », « césarisme », voire « bonapartisme » (notion d’« appel au peuple »

imp. du « vocabulaire populiste », qu’on trouve même chez de Gaulle, des « relents de populisme », de la « dérive populiste »

populisme suppose couple, d’où la double originalité française de l’élection présidentielle de 2007 :

- Ségolène Royal en « femme délaissée »

- les Sarkozy vraisemblablement montant une fausse réconciliation pour les besoins de l’élection présidentielle

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