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Moyens de contournement pour dyscalculiques en mathématiques

De nombreux autres moyens de contournement existent, mais ils sont souvent très personnels. Et vous aurez peu de temps pour les expliquer à votre élève dys. Encouragez-le à chercher, à explorer par lui-même les moyens d'apprentissage qui lui conviennent.

Moyens de contournement pour dyscalculiques en mathématiques

Pourquoi un dyscalculique, qui a, par ailleurs, un cerveau tout à fait compétent et une

31 … en règle générale.

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bonne mémoire, va-t-il buter sur les mathématiques ? Les raisons sont nombreuses, mais l'une d'entre elles est qu'il ne comprend pas à quoi correspondent les termes mathématiques. Ne comprenant pas à quoi ils correspondent, il ne peut les apprendre ; ne pouvant les apprendre, il ne peut les appliquer.

Je vais, une fois de plus, me donner en exemple. Je suis dans la rue, arrive un touriste, qui me demande où se trouve la Place Masséna. Pas de souci... ou presque. Pour connaître la diférence entre parallèle et perpendiculaire, il me faut faire des deux mains un geste en même temps que je dis le mot : les mains droites parallèles pour parallèle, les mains droites qui se croisent pour perpendiculaire. Problème, je suis en même temps très occupée à utiliser mes mains pour désigner les rues dans lesquels le-dit touriste doit tourner. Mes mains s'agitent dans tous les sens, mon discours s'embrouille, et une fois sur deux, je me trompe en indiquant qu'il faut tourner dans la 3è rue au lieu de la 2è. Pauvre touriste !

En tous les cas, les gestes sont un moyen de contournement particulièrement efcace pour retenir. Si un dyscalculique retient par un geste la diférence entre parallèle et perpendiculaire, il lui sera alors facile d'appliquer la notion à un exercice de géométrie.

Mme Borgel, une collègue de mathématiques m'a donné quelques gestes et autres moyens mnémotechniques extrêmement précieux qu'elle m'autorise à transmettre ici. J'ai enfn, grâce à elle, à un âge avancé, retenu la diférence entre abscisse et ordonnée !

En utilisant ces « trucs » comme pistes, vous pourrez certainement à votre tour, trouver seul, ou avec l'aide de vos dys, d'autres moyens de contournement.

1) Les gestes

- Pour retenir la diférence entre abscisse et ordonnée, il suft de faire un geste militaire et péremptoire de la main, qui coupe l'air de haut en bas, en disant « J'ordonne ! ». L'abscisse, c'est donc l'autre.

2) Revenir au sens des mots

- Le mot « sécant » fait penser à « sécateur ». Donc deux droites sécantes sont deux droites qui se coupent.

- Tenez-vous droit et écartez vos jambes : faites remarquez à vos élèves que vous avez deux jambes de même longueur (sens du mot « isocèle » en grec) et que votre corps forme un triangle. Donc isocèle signife deux côtés de même longueur.

3) Jouer avec les sonorités

- Pour ne pas confondre numérateur et dénominateur, on peut penser à numérateur, comme

nuage – donc en haut – et dénominateur, comme dessous.

- On dit angle complémentaire, comme quatre-vingt dix degrés, mais angle supplémentaire, comme cent quatre-vingt degrés.

4) Créer des automatismes

- Pour ajouter ou soustraire des fractions, on commence par les écrire avec le même dénominateur. Une fois que c'est fait, on dit : « J'ai le même dénominateur, je le garde » et on associe le mot « garde » à un geste (par exemple bras repliés contre soi).

- Lorsque l'on doit ajouter des nombres relatifs :

⚫ s'ils sont de même signe, par exemple deux négatifs, cela fait un « super » (avec geste associé) négatif. Donc on les ajoute et on écrit le signe

-⚫ s'ils sont de même signe, par exemple deux positifs, cela fait un « super » (geste associé) positif. Donc on les ajoute et on écrit le signe +

⚫ s'ils sont de signes contraires, cela fait une « bataille » (geste associé). Qui l'emporte ? Par exemple – 3 et + 8 sont de signes contraires : bataille ! Le positif l'emporte, donc le résultat sera positif. Mais comme il y a eu une bataille, chaque camp a perdu un peu de pouvoir. Donc on fait une soustraction pour trouver le résultat : -3 +8 = +5

5) Manipuler

- Pour les symétries axiales, on utilise le pliage.

- Pour les symétries centrales, c'est par rapport à un centre, et donc un point. On met le stylo dessus, et on tourne.

- Pour les translations, on découpe le vecteur et on l'applique à chaque point.

Attention : il ne suft pas de le dire. Il faut le faire avec eux et qu'ils sachent le refaire seuls.

Cela prend plus de temps, mais après ils n'auront plus besoin de faire le découpage, cela sera acquis.

6) Faire des petits dessins qui aident bien

- Pour le calcul mental, il est très difcile de donner la réponse lorsque le calcul est dit sans être écrit. Pour 56 +9, il faut d'abord se rappeler que 9 = 10-1 (je dois ajouter une dizaine et enlever une unité). Le temps de penser à ça, le dyscalculique a déjà oublié le 56. Donc on écrit tout de suite 56, et on met un petit point au-dessus du 5 (pour penser à ajouter la dizaine) et un petit point en-dessous de 6 (pour enlever une unité). Maintenant, l'exercice est beaucoup plus facile : on a contourné la difculté de devoir retenir le nombre, puis appliquer la règle et revenir sur le nombre initial.

- Un « truc » qui m'est personnel : pour apprivoiser les nombre à virgules, j'écrivais les chifres

derrière la virgule d'une taille plus petite. Cela me permettait de les visualiser comme étant dans l'espace infme entre les nombres entiers.

7) Trouver des images qui aident à comprendre

- Pour ne pas confondre la dérivée et l'intégrale, on peut penser à une rivière que l'on descend (pour dériver) et que l'on doit remonter (pour intégrer).

- Une autre collègue de mathématiques m'a un jour brillamment expliqué ce qu'était les fonctions, sans un chifre, avec l'histoire d'une usine qui fabriquait des chemises et des pantalons.

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