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Les médecins généralistes ont discuté de plusieurs façons d’amener la problématique des IST et de la sexualité en général dans les consultations :

1) Le risque de grossesse non désirée

Pour lancer le sujet des rapports sexuels non protégés, certains médecins axent leur prévention sur les grossesses non désirées

P1 : « Et la première IST c'est quand même la grossesse non voulue » « Les hommes j'leur fait peur avec les grossesses « rire » »

2) L'entourage

Certains médecins s'aident de l'entourage des patients, surtout des jeunes, pour aborder le sujet, demandant s'ils en ont parlé aux « copines » aux grands frères, aux parents.

P5 « mais elles parlent entre copines donc tu lui dis à la gamine, tu tends une perche à la gamine, elle prend elle prend pas « t'en a parlé avec tes copines ? » parfois la gamine, elle est babache « ah non » et puis y'en a « ouais j'en ai déjà parlé avec mes copines elles m'ont dit machin et tout » donc t'as un vecteur, donc tu peux parler, grâce aux copines tu peux accrocher une gamine »

3) Lors d'un événement de vie : couple, séparation , discussion sur l'orientation sexuelle Les médecins généralistes profitent des événements de vie relatés par les patients pour proposer un dépistage IST : changement de statut marital, rencontre d'un nouveau partenaire, discussion sur l'orientation sexuelle :

P1 : « après c'est les couples qui se forment, ou les gens, j'en fait un peu quand j'ai des coming out »

P9 : « J'en parle effectivement moins mais suivant les situations donc euuh dans un.. comment.. quand on sait qu'un couple se sépare c'est l'occasion de rappeler à l'un et à l'autre que dans leur nouvelle vie il faut pas oublier que du coup les IST elles existent »

4) La pornographie

Les médecins généralistes pensent que les patients seraient trop exposés aux vidéos pornographiques, trop jeunes, leur donnant une image faussée de la représentation de la sexualité, mais également des pratiques à risque ou non. Parler du « porno » permet de délivrer des messages de prévention, en abordant un sujet touchant une grande partie des adolescents

P1 : « Justement j'essaie de les mettre en garde contre le porno parce que les jeunes sont quand même très très exposés au porno très jeunes, j'prend mon téléphone portable j'leur dis « vous voyez ça c'est pas un téléphone portable c'est une usine à regarder des films de cul » et les films de cul c'est pas la vraie vie, alors j'dis ça aux parents, j'dis ça aux enfants, j'dis ça aux filles, j'dis ça aux garçons et ils ont l'impression que le porno c'est la vraie vie et dans les porno y'a jamais de capotes »

5) Se dédouaner en évoquant une demande de la part d'un organisme comme la SECU ou l'OMS

Pour ne pas vexer les patients et ne pas avoir l'air de soupçonner certains comportements sexuels, pour ne pas donner l'impression d'appliquer un jugement de valeur, certains médecins évoquent une demande de la part de la sécurité sociale concernant le dépistage des IST et surtout du VIH :

P5 : « Donc ça tu l’amènes assez facilement, je dis « écoutez je n'insinue rien j'dis juste que voilà , on nous demande d'essayer de dépister les gens et ça peut arriver à tout le monde et voilà .. un contage une capote qui pète euuh ça peut arriver facilement , on termine ça en disant que la sécu nous DEMANDE de faire attention , que l'OMS nous DEMANDE de faire attention »

6) Évoquer une contamination non sexuelle

contamination non sexuelle, afin que la question ne porte plus sur la sexualité du patient P5 : « Quand je les connais et que je sais qu'ils sont en couple ? J'ai énormément de mal, après on peut parler, après on peut truander, j'peux demander, vous avez eu une transfusion ? Pas de transfusion.. »

7) L'usage de l'humour

Certains médecins lancent le sujet avec humour, en mettant volontairement « les pieds dans le plat » pour dédramatiser la question et détendre les patients :

P4: « mais moi comme j't'ai dit j'suis facile a dire par exemple a, a.. « tu vois la quéquette toi »

Et oui avec les gens ça passe , ça passe, rire, c'est vrai je balance des mots facilement comme ça ce qui fait que quand tu balance des gros mots comme ça après .. après c'est plus facile »

P5: « si tu les connais, si tu les connais TRES bien tu peux inventer des conneries, tu peux prendre sur la boutade.. »

8) Expliquer et re-expliquer

Constatant un grand manque d'éducation de la population générale, les médecins généralistes rappellent leur rôle éducatif, et surtout le rôle de la répétition des informations pour qu'elles finissent par être comprises et entendues :

P1 : « Le patient de base a déjà aucune idée de son anatomie alors la physiologie et la physiopathologie c'est vraiment très très bizarre »

P9 : « si quand ils comprennent pas bien quand je leur parle de parties de leur anatomie , je leur montre des planches anatomiques, je leur MONTRE ce que c'est qu'un gland, ce que c'est qu'un prépuce , ce que c'est qu'un scrotum »

P6 « et que c'est je pense en martelant les informations beaucoup beaucoup beaucoup que.. qu'on arrive à plus de résultats » .

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