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LES MOUVEMENTS DE CAPITAUX (K)

Analyse théorique. En principe, les K devraient s’investir du Nord, où les rendements sont moindres, vers le Sud où les perspectives de développement & de rentabilité sont supérieures. Les mouvements de K se substituant en principe à ceux du L, peu mobile. La sit uation géopolitique actuelle devrait accentuer cette tendance : Nord possédant les technologies avancées et du capital en abondance, mais peu de L (voir cours Démographie) ; le Sud ayant une population jeune, mais manquant de K et de technologies.

§ 1 : Les capitaux privés. 11) A long terme : IDE (Investissements directs à l’étranger ; FDI ; Foreign Direct Investments). Trois périodes.

1 : 1° mondialisation, 1860-1914 : +importants, liés à

l’immigration et aux colonies de peuplement (USA, Canada, Australie) et aux innovations provoquant de lourds investissements (train, ports). Principal investisseur : le RU. Mouvement conjoint de k et L des pays avancés vers nouveaux pays, liés à l’industrialisation & à la transition démographique de l’Europe (voir cours Démographie).

2 : Retrait de 1920 à 1980 : contrôle des mouvements de K, non convertibilité de certaines monnaies.

3 : 2° mondialisation : forte croissance depuis 1980 : libéralisation des mouvements K OCDE et certains PED, fin du Grand schisme. Surtout entre pays OCDE : quasi-totalité des sorties de K, 2/3 des entrées ; concentrations des firmes transnationales vers leurs filiales, surtout firmes européennes s’internationalisant fin années 1990 et sont aujourd’hui les plus internationalisées. Pour une large part profits réinvestis des entreprises multinationales. Support des fusions & acquisition (M & A), sous forme d’OPE (prix payé en actions) dans les années 1990 ; aujourd’hui plus d’opérations de fonds d’investissements en cash. => traduisent la rationalisation & la nouvelle DIT.

On constate une amorce de prises de participations de firmes indiennes ou chinoises (Tata, Mittal, Baosteel…) et des fonds souverains dans les entreprises occidentales. Ce mouvement

pourrait prendre une grande ampleur compte tenu des différences de taille entre les populations concernées et des moyens financiers des fonds souverains. Ex : China Investment corporation CIC, fonds d’Etat (200 Mds de $) constitué pour diversifier et rentabiliser une partie des réserves de change de la Chine (1400 Mds de $).

Forte croissance des IDE de 1994 à 2000 (200 à 1200 Mds $), puis décrue à 650 Mds en 2004 pour revenir à 1300 Mds$ en 2006. A apprécier en proportion du PIB et du CI mondiaux (tableau). Premiers pays de destination : USA, RU & France (3°) dans les PI ; Chine & Russie dans les PED. Premiers pays investisseurs : USA, France (2°) & RU.

IDE présentent de nombreux avantages : stables, transferts de technologie et formation de la main d’œuvre. Mais, posent la question du contrôle des industries considérées comme stratégiques, compte tenu de l’ampleur des moyens financiers détenus par les pays producteurs de matières premières dégageant un fort excédent de BPC. Ex : Acier (Mittal =>Arcelor) ; ports USA (tentative puis renoncement de Dubaï Ports World) ; Armement ; centrales nucléaires ? Question des industries stratégiques.

PIB monde 2006 48 300 Mds$

CI (X+M)/2 14 000

Investissement 10 000

IDE 1 300

Forte croissance vers Pays développés et entre eux : 860 Mds. Vers PED : 380 ; vers PECO et CIS : 70 (chiffres 2006). Très concentrés : pays très peuplés ou/et à fort potentiel de développement : Brésil, Chine, Mexique, Inde, Russie & PECO. Graphiques par région & pays, FMI. Pour les IDE, le Nord est apporteur net de capitaux.

12) Placements financiers & capitaux à court terme : l’inversion des flux de capitaux. Depuis une dizaine d’années, les capitaux

vont du Sud vers le Nord, au contraire de l’intuition et de la théorie économique dont les 2/3 pour financer le déficit BPC USA. Les K à court terme & portefeuille sont volatils et dangereux ; ils provoquent souvent des bulles immobilières ou des spéculations et repartent quand les anticipations s’inversent : Ex. SEA en 1997/98. A l’avenir, les mouvements de population pourraient se substituer aux flux financiers pour exploiter mieux le capital et la technologie ? C’est déjà ce qui se passe aux USA.

13) L’apport des travailleurs migrants. Forte croissance du rapatriement salaires/épargne des travailleurs migrants 170 Mds $ en 2004 ; double de l’aide publique ; seconde position après IDE. Jouent un rôle majeur pour certains PED (Inde, Chine, Mexique). De France surtout vers Portugal & Maghreb. Coût transfert : 10/12%.

§ 2 : L’aide au développement. 21) Objectif des années 1960 : 1% du PIB pays Nord. Objectif non respecté et redéfini par l’accord de Monterrey en 2002 : 0,7% du PIB des pays riches. En fait très < : 0,3% PIB Nord et inversement proportionnel à la richesse des pays : DK 1% ; France 0,4% ; USA 0,1%. 70 Mds $ en 2004Cette aide, juste compensation des bénéficiaires de la mondialisation, reste faible et peu efficace ; les pays en ayant le plus bénéficié ne sont ni ceux qui en ont le plus besoin ni qui se sont le plus développé.

Enfin, il faudrait comptabiliser dans l’aide les annulations de dette importantes dont ont bénéficié certains Peco après 1990 (Pologne) et de manière récurrente les pays les plus pauvres (Afrique, Haïti) dans un cadre soit multilatéral soit bilatéral (France).

22) Vers une fiscalité internationale ? Plusieurs propositions de taxe mondiale pour financer le développement. Le projet ancien de taxe de Tobin (0,05% sur les opérations de change) ; celui de la France sur le transport aérien (billets d’avion ; effectif en 2006 ; risque de détournements de voyages) ou maritime ou les ventes d’armes (objectif moral, mais faible base); de l’UE sur les émissions de CO2. Pour ne pas introduire de distorsion sur les

marchés il faut une taxe faible et une base la plus large et mondialisée possible (opérations sur cartes bancaires). Aucun accord en ce sens aujourd’hui : difficulté de mise en œuvre, réticences des Etats.

Graphique ensemble apports pour PED.

§ 3 : Les apporteurs de capitaux multilatéraux et les stratégies d’ouverture.

31 Le FMI et la Banque mondiale BM. Créés par les accords de Bretton Woods en 1944. Le FMI pour contribuer à la stabilité financière mondiale & la BM pour la reconstruction & le développement, sont des acteurs majeurs. Le FMI gérait les ajustements de taux de change dans le système de Bretton Woods jusqu’en 1971. Il gère aujourd’hui les crises de change, surtout dans les PED (Russie, Argentine, SEA) ; apporte des K à court terme pour dénouer les situations d’endettement ; il négocie les programmes conditionnels de redressement accompagnant cet apport. Il intervient au niveau macroéconomique.

La BM finance les investissements des PED, en particulier infrastructure, et depuis 1990, éducation et santé qui font partie du capital humain, enfin la lutte contre la pauvreté. Elle intervient au niveau structurel. Leurs principes d’interventions sont critiqués pour imposer une vision libérale du développement dite « Consensus de Washington », définie dans les années 1990 pour l’Amérique du Sud par John Williamson, et faite de quatre principes :

- 1 stabilité macroéconomique & bancaire ;

- 2 budget public en équilibre, inflation modérée et résorption de l’endettement externe ;

- 3 privatisations des grands groupes d’Etat ; - 4 liberté des mouvements de capitaux.

Les reproches récent concernent la gestion des crises financières du SEA de 1997 (crise sociale et économique en Asie et Amérique Latine) et celle de la transition des pays communistes vers le libéralisme après 1990 (échec de la Thérapie de choc en Russie et dans les anciennes républiques d’URSS), enfin l’échec global du développement en Afrique. La BERD, Banque européenne pour la reconstruction & le développement a été créée pour financer la

reconversion des PECO après 1990. Enfin des banques régionales interviennent : Banque de développement asiatique. La Banque

du Sud (BS, 2007) pour l’Amérique du Sud8.

En principe les apports multilatéraux sont plus égalitaire car l’aide au développement est réservé aux pays pauvres.

32) Liberté ou contrôle des mouvements de K ? La réponse diffère selon leur nature. Les IDE (balance de base) ont un effet stabilisant favorable au développement : expertise technique et formation de la main d’œuvre, ouverture des marchés étrangers, apport de capitaux et transfert de technologie ; enfin ils sont à long terme en principe ; question de rythme. Les mouvements de capitaux flottants sont réversibles, favorisant les investissements immobiliers &/ou spéculatifs et la formation de bulles, ils sont pro-cycliques (entrées en période de forte croissance, sorties en période de récession), donc déstabilisants. Ils sont enfin très inégalitaires et volatils. Le contrôle des entrées et sorties de capitaux flottants permet de combiner politique monétaire indépendante et taux de change fixe ; il évite les sorties de capitaux spéculatifs et les crises de change. => Contrôle justifié du bas de la balance des paiements (portefeuille & capitaux à court terme) approprié pour préserver les IDE et décourager la spéculation. Plusieurs pays d’Asie l’imposent : la Chine.

IDE & transferts privés sont très inégalitaires : un nombre limité de pays en attirent la majorité ; ils récompensent les pays en forte croissance et ayant des populations émigrées productives. Les apports de la BM sont en principe dirigés vers les pays pauvres et/ou acceptant des politiques à priori favorables au développement.

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