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Chapitre 3 : Activités socio-spirituelles au sein de la paroisse Saint-Maron

4. Le Mouvement apostolique marial

Ce mouvement est né au Liban en 1973403 et il a fleuri rapidement dans un pays meurtri par la guerre. Ayant pris la Sainte Vierge comme patronne, il s’organise en des groupes de prières et de lecture de la Bible constitués selon l’âge des membres. Vers la fin des années 1980, il existait un mouvement au sein de la paroisse maronite montréalaise appelé les Chevaliers de saint Maron, duquel est né un comité spirituel le 25 novembre 1988. Ce comité regroupait entre autres Pierre Souaidi, Élie Haddad et Roger Nammour et plus tard, Élie Saliba un immigrant melkite originaire de Bekfaya arrivé en 1989. En 1990, Assaad Jawhar, le vicaire de l’évêque Abi Saber, a organisé ce comité spirituel en Mouvement marial et il en est devenu l’aumônier404. Une autre branche de ce mouvement est née au sein de la paroisse maronite d’Ottawa.

Actuellement, les membres se réunissent le samedi soir dans les salles de la cathédrale405. On distingue sept groupes : Notre-Dame-de-la-Paix réunit les mariés âgés de 35 ans et plus ; il compte une soixantaine de personnes. Les enfants de ces couples forment les autres groupes. Ainsi, on trouve les groupes Notre-Dame-des-Jeunes (membres âgés de 13 à 18 ans, une vingtaine de membres), Notre-Dame-des-Anges (âge 10-12 ans, une douzaine de membres) et Notre-Dame-des-Petits qu’on vient de scinder en deux groupes, l’un, Notre- http://www.dayrna.ca/terre-st-charbel/terre-saint-charbel (consulté le 25 avril 2015). Le terrain est acheté en juin 2002 par l’ordre libanais aux Sœurs Franciscaines de Marie qui y tenaient un camp pour enfants. Discussion avec sœur Monique, une femme âgée de 90 ans et qui depuis la vente de son couvent, réside au sein du monastère Saint-Antoine-le-Grand et s’occupe de la réception (Discussion le 26 avril 2015).

401 La confrérie à Saint-Joseph est récente, elle est fondée vers 2012 dans la période où le curé de paroisse était le

père Élie Zouein. Elle porte le nom de l’Immaculée Conception.

402 Interview de Mme Leila Abou Abdo, op. cit.

403 Le mouvement est né le 31 janvier 1973 dans des paroisses maronites et melkites à Beyrouth sous l’égide de

plusieurs patriarches et évêques catholiques. Les fondateurs sont issus soit du clergé (le père Samir Mazloum), soit des laïcs. Avant il existait un autre mouvement, L’armée mariale. Discussion avec Élie Saliba.

404 Discussion avec Élie Saliba.

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Dame-des-Petits, comprenant les enfants âgés de moins de cinq ans (dix membres) et l’autre, Notre-Dame-de-l’Espoir, comprend les enfants de 7-9 ans (douze membres). Quant au groupe Notre-Dame-des-Apôtres il comprend les anciens du mouvement marial, ceux qui l’ont fondé ici au Canada. Ils sont seulement une trentaine qui vient assidûment aux réunions, mais le groupe comprend 300 personnes. Il reste les groupes des jeunes adultes : Notre-Dame-du- Liban, dont les membres sont âgés de plus de 19 ans et sont célibataires, ils sont une vingtaine à venir aux réunions.

Chaque groupe est composé d’un bureau de quatre personnes. Un président, un vice- président, un secrétaire et un trésorier. Tous les bureaux sont fédérés par un bureau central de la paroisse, dont le président est Élie Saliba, qui s’était impliqué dans ce groupe au Liban depuis sa fondation. Les groupes se réunissent tous les samedis comme nous l’avons vu, pour la lecture de la Bible. Quand un prêtre est disponible, il prend en charge la soirée Bible d’un groupe. Dans le cas contraire, des laïcs ayant de l’expérience biblique prennent le relais, comme Fadi Ishak406 ou sœur Amira Tabet, une maronite de Aïn Bourday407, qui est de passage à Montréal, où elle séjourne dans la maison de sa congrégation des sœurs du Bon pasteur408. Pour être membre on n’exige pas des abonnements, mais une quête est passée. Les groupes plus âgés soutiennent financièrement les activités des groupes des petits. Cela n’est pas étonnant, puisque les petits sont souvent les enfants des grands dans ce mouvement.

Maha Choueiry qui fait partie du groupe Notre-Dame-de-la-Paix a trois enfants distribués dans les trois groupes, Notre-Dame-des-Jeunes, Notre-Dame-des-Anges et Notre- Dame-de-l’Espoir. Sur les activités des enfants, elle dit :

Nous, en tant que mouvement marial, on n’a pas besoin de l’argent, mais on fait des activités à l’intention de nos enfants. Si on veut leur offrir un dîner de pizza par exemple, on se réunit nous les parents, on se partage la somme pour acheter une pizza, on ne prend pas l’argent de la caisse pour des extra. Donc pratiquement pour nos enfants on n’a pas besoin de caisse, sauf si on veut par ex leur faire un camp d’été, on les motive alors à faire leurs propres activités comme des kermesses pour financer leur camp.

406 Nous avons vu que M. Ishak œuvrait à la paroisse Saint-Joseph et qu’il est actuellement impliqué dans la

nouvelle mission Saint-Jean-Apôtre.

407 Même village que celui de Maha Herro-Choueiri. Ce village est mixte, il comprend des maronites et des

grecs-catholiques. Dans ce village, souvent les maronites vont assister à la messe chez les melkites à Saint- Georges.

408 La supérieure de ce couvent montréalais est la libanaise sœur Rita Njeim. Elle vient de Doris, village proche

de Aïn Bourday. Notons que les vocations religieuses maronites au Liban peuvent destiner la personne à vivre dans des ordres réguliers étrangers, catholiques romains, français ou italiens, de plus des ordres proprement libanais (l’ordre libanais maronite, l’ordre maronite mariamite, les Missionnaires libanais maronites, etc.)

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Les activités du Mouvement ne se réduisent pas à celles des enfants. Le groupe Notre- Dame-de-la-Paix assiste à trois retraites annuelles : une retraite au printemps (au mois d’avril), une deuxième à la fin de l’été (septembre), et une troisième dans le courant du carême. Cette dernière est la plus courte, elle dure une journée, du matin jusqu’au soir, tandis que les autres durent un week-end. Pendant les retraites, un prêtre est présent. Les grands sont là avec leurs enfants. Cependant, le groupe Notre-Dame-du-Liban des jeunes adultes fait ses propres retraites. Le Mouvement marial assure aussi le service de la messe : on voit devant l’autel pendant les messes de dimanche ses membres, des enfants, tenir le cierge à côté du curé quand il lit l’évangile, distribuer la paix du Christ409, ou bien porter l’encensoir auprès du curé. Les plus âgés du mouvement lisent l’épître.

Outre ses réunions spirituelles, le Mouvement marial est le berceau de personnes qui se sont démarquées par leur zèle paroissial. Pascale Salem410 qui fait des camps d’été pour les jeunes en est membre, elle fait partie du groupe Notre-Dame-des-Apôtres, c’est-à-dire des « Anciens », les fondateurs de ce mouvement ici. Le père Sami Farah, quant à lui, en faisait partie avant d’accéder au sacerdoce. Les membres de ce mouvement sont par ailleurs souvent appelés à diverses tâches. Lors du Festival libanais, ils gèrent un kiosque de mana’ich. À d’autres membres on demande de faire la catéchèse, comme c’est le cas de Maha Choueiri, ou d’organiser l’enseignement de l’arabe, comme c’est le cas de Zeina Eid.

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