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LE MONDE D’« AVANT-GARDE » DES « AFFAIRES »

Dans le document Innovation collaborative (Page 33-36)

Des villes pré‑industrielles aux  agglomérations

LE MONDE D’« AVANT-GARDE » DES « AFFAIRES »

C’est à partir de la fin du ixe siècle que l’autre monde, moins connu, celui associé au grand commerce, reprend, stimulant les échanges et la vie éco-nomique (Blanquart, 2016). Une nouvelle classe marchande se constitue qui s’enrichit vite. Il existe ainsi aux xiiie-xive siècles, de véritables maisons commer-ciales avec des succursales. Pour ces grands marchands médiévaux, selon Jacques Le Goff (2001), une chose est certaine : leur puissance économique est liée au développement des villes, centre de leurs affaires.

Le grand médiévaliste, s’appuyant sur Armand Sapori (1952), souligne claire-ment la coexistence de deux mondes. Le monde « traditionnel », essentielleclaire-ment médiéval, est en effet constitué par celui des maîtres et apprentis, des humbles artisans, pour beaucoup « illettrés ou incultes, [qui] travaillent pour un marché restreint aux limites d’une ville et d’un quartier ». Le « monde d’avant-garde » est constitué « des compagnies de commerce international […] où des hommes pourvus d’une longue expérience et d’une culture curieuse et variée, des hommes aux vues hardies et aux ambitions effrénées, traitaient des affaires commerciales et financières avec les principaux centres économiques des pays d’autre-mont et d’outre-mer, en versant à flots les florins et la monnaie courante dans tous les pays de monde ».

Jacques Fossier (2000) relève également que le marchand médiéval est l’homme d’une entreprise commerciale, un « homme d’affaires » et le banquier, qui fait commerce de l’argent, est naturellement l’un d’eux. Ces compagnies mar-chandes sont le plus souvent des affaires de famille. On les trouve dans les villes marchandes à grand rayon d’action.

2 Encore convient-il de rappeler que l’époque médiévale a ignoré le terme moderne de corporation pour employer différentes désignations  : métiers en France, guildes ou jurandes dans l’Europe du Nord, handwerke en pays germanique, mysteries en Angleterre,

2.3.3 La renaissance de l’intellectuel et son lien avec les villes

De manière significative, Jacques Le  Goff (1957), dans la première édition de son ouvrage consacré aux intellectuels au Moyen Âge, avait inti-tulé son premier chapitre (maintenu sur dans l’édition actualisée de 1985) :

« Renaissance urbaine et naissance de l’intellectuel au xiie siècle ». Il enten-dait ainsi souligner le fait que « l’intellectuel du Moyen Âge en Occident naît clairement avec les villes, au xiie siècle ». Et dans l’introduction de la nou-velle édition de 1985, il note que ce qui est décisif dans le modèle intel-lectuel médiéval, c’est son lien avec la ville. Dans cette nouvelle édition, Le  Goff relève qu’« avocats, juges, notaires surtout, ont été [les intellec-tuels] parmi les artisans de la puissance des villes ». Ainsi, « tous ceux qui par leur science de l’écriture, leur compétence en droit et en particulier en droit romain, leur enseignement des “arts libéraux” et occasionnellement des

“arts mécaniques”, ont permis à la ville de s’affirmer et de devenir un grand phénomène social, politique et culturel, méritent d’être considérés comme des intellectuels de la croissance urbaine ».

Pour les sociologues des professions (Dubar et al., 2011), les traducteurs sont parmi les pionniers de cette renaissance en ce qu’ils comblent les lacunes qu’a laissées l’héritage latin dans la culture occidentale. Notamment dans les sciences, les mathématiques (Euclide), l’astronomie (Ptolémée), la méde-cine (Hippocrate et Galien), la physique, la logique et l’éthique (Aristote).

Naturellement, il convient de souligner, pour reprendre l’expression de Jacques Le Goff (1957), que le xiiie  siècle est « le siècle des universités », qui se constituèrent dans les villes, « le lieu par excellence de la formation d’une élite intellectuelle » (Gingras et al., 2011). Ils confirment ainsi, comme le relevait Simone Roux (2004), que la ville est le berceau des universités.

Dans leur Histoire des universités, Christophe Charle et Jacques Verger (2012) observent que le renouveau des savoirs s’explique par « l’essor général de l’Occident, le renouveau économique, la croissance urbaine, l’accélération des échanges », mettant ainsi en exergue la proximité entre savoir et économie.

Enfin, toujours dans cette perspective, on relèvera la remarque de Le  Goff (1957), selon laquelle, au centre de cette activité intellectuelle nouvelle, il y a l’échange, fonction essentielle de la ville : « La place publique, le voilà le creuset, le foyer de la culture urbaine, lieu d’échange, lieu de création. » Cette période n’a toutefois pas fait émerger d’économistes, cette discipline ne prenant son envol et son autonomie qu’à partir du milieu du xviiie siècle, abordant notamment progressivement la question des causes et des effets des processus d’agglomération, comme nous allons le développer ci-après.

arti en Italie, arts en Catalogne, mesteres ou oficios en Castille et en Aragon. Voir P. Boucheron et D. Majot (2011), in J.-L. Pinol (dir.), La ville médiévale, Paris, Seuil.

La dynamique d’un nouvel écosystème prometteur

La dynamique de l’innovation collaborative est au cœur de la croissance économique.

Mais de manière à la saisir pleinement, l’auteur en propose une approche originale fondée sur la notion d’écosystème englobant de manière agrégée quatre niveaux d’espaces interactifs localisés. Il s’agit des clusters agglomérés, des �êmes leaders d’un écosystème, des �êmes entrepreneuriales, et des espaces innovants intégrés

����êmes.

Cette nouvelle approche pluridisciplinaire et pragmatique permettra à un large public composée de dirigeants, de managers, de professionnels, de consultants, de chercheurs et d’étudiants de mieux appréhender les enjeux de cette nouvelle dynamique écosystémique, de manière à la mobiliser en maximisant ses chances de réussite.

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Ce livre démontre et résume très bien les enjeux et les nouveaux modes de fonctionnement rendus possibles grâce au numérique. » Frédéric Vacher, Directeur de l’innovation de Dassault Systèmes

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Jean-Pierre Bouchez , titulaire d’un PHD en sciences de gestion, est créateur de PlaNet S@voir, directeur de recherche à l’université de Paris-Saclay et, à ce titre, consultant, conférencier et chercheur. Il est ainsi intervenu auprès d’une centaine d’organisations en France et à l’étranger. Il a été auparavant dirigeant au sein de grands groupes et est auteur ou co-auteur d’une dizaine d’ouvrages, ainsi que de plusieurs dizaines de publications académiques et professionnelles. Il publie régulièrement des points de vue dans les grands médias français (Le Monde, Les Échos, La Tribune).

Contact : http//jeanpierrebouchez.com.

www.deboecksuperieur.com

ISBN : 978-2-8073-2326-1 ISSN : 1781-4944

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