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Résultats de l’étude de l’aérocontamination fongiqueau domicile du patient

D- Section environnement (intérieur et extérieur) : Environnement : Ordinaire

V.2. Moisissures des milieux intérieurs :

Dans le milieu intérieur, on rencontre les moisissures à l‟intérieur des locaux humides, dans les salles de bain, les cuisines, sur les tapisseries (de fibres naturelles et synthétiques, des tapis et des tentures), mais aussi sur des aliments (les fruits, les légumes, le fromage, le pain), les plantes d‟intérieur, les aquariums, les vêtements et chaussures en cuir, ainsi que sur des objets faits de matériaux cellulosiques (coton, papiers peints et carton (ondulés), bois, placoplâtre) qui constituent d'excellents supports à leur croissance en plus d'être des matériaux qui retiennent facilement l'eau ou des produits d‟origine animale (cuir), aussi il très possible de rencontrer des moisissures croissant sur ,des murs et des plafonds recouverts de peinture à base d'eau (peinture au latex) ainsi que sur des moulures autour des fenêtres recouvertes d'une peinture luisante ; comme elles peuvent également se déposer dans les systèmes de ventilation vu que leurs spores sont aéroportées.

Les moisissures sont dotées d‟un arsenal enzymatique adapté qui leur permet d‟extraire leurs nutriments des matériaux colonisés.

Le tableau ci-dessous résume un peu la distribution des moisissures en fonction des matériaux colonisés.

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Tableau 14 : Principales moisissures retrouvées en milieu intérieur selon le substratum de croissance [26].

En milieu intérieur, l'élément déterminant la prolifération fongique demeure la présence d'eau libre. La présence d'eau libre disponible dans un environnement intérieur peut être causée par des problèmes d'infiltration chronique, d'humidité excessive, de condensation de surface ou encore à la suite d'une inondation ou d'un bris de tuyau. En outre, la température relative normalement rencontrée dans un environnement intérieur permet la germination, la croissance et la prolifération de certaines moisissures.

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D'après des études [47], les moisissures les plus fréquemment rencontrées à l'intérieur des maisons requièrent une humidité relative minimale de 76 % à une température de 25°C.

Au niveau productif, les moisissures qui prolifèrent sur les matériaux de construction et les surfaces à l‟intérieur des résidences et des édifices se retrouvent fréquemment dans des circonstances favorisant uniquement le stade asexué, la majorité d‟entre elles faisant donc partie des Deutéromycètes, et le plus souvent aux Hyphomycètes. Ainsi, c‟est moins souvent que les moisissures retrouvées dans ces endroits soient à reproduction sexuée comme le cas des zygomycètes, rarement les ascomycètes et encore plus rarement les basidiomycètes [21 ; 59].

On note qu‟une trentaine de genres sont observés de façon régulière en milieu intérieur contaminé (tableau 15), les plus fréquents étant : Aspergillus, Cladosporium, Penicillium, et

Alternaria [35 ; 47 ; 50 ; 55 ; 110] ; aussi des genres plus rares tels qu‟Aureobasidium, mais

aussi Mucor Rhizopus, de la famille des Zygomycètes, voire encore des Actinomycètes. Tableau 15 : Moisissures et levures fréquemment retrouvées

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La présence de circonstances favorables à la croissance de moisissures en milieu intérieur peut occasionnellement entraîner la présence d'autres organismes du groupe taxonomique des mycètes (champignons). Ce sont principalement :

 Les levures, dans des conditions d'humidité très élevée. Ces organismes contribuent rarement aux problèmes de santé généralement associés à la contamination fongique intérieure ;

 Les champignons responsables de la pourriture du bois ou de la carie des arbres, qui peuvent croître sur les matériaux de construction et les détériorer. Ces organismes lignivores se retrouvent à ce stade sous forme de longs faisceaux de filaments blancs qui peuvent ressembler à de la moisissure. Dans de rares circonstances, certains d'entre eux peuvent être allergènes ;

 Les champignons macroscopiques à carpophore (à chapeau), tels ceux croissant dans les sous-bois. Il arrive de façon exceptionnelle que certaines espèces de champignons à carpophore se retrouvent dans l'environnement intérieur [26].

V.3. Processus de la contamination des milieux intérieurs par les

moisissures :

Les moisissures sont ubiquitaires dans l‟environnement extérieur. Elles se multiplient par des spores formées en grand nombre à partir du mycélium. Ces spores sont des organes de résistance, servant à la propagation lorsqu‟elles se détachent. Elles sont ensuite dispersées par les courants d‟air, par l‟eau de ruissellement ou collées sur des vecteurs et transportées dans les locaux via les occupants (vêtements, chaussures, plantes…), par les animaux domestiques ou par la ventilation naturelle à travers les fenêtres et les portes. L‟air et les surfaces de notre environnement intérieur sont ainsi naturellement chargés de spores à l‟état latent.

En conditions favorables d‟humidité, de température, de substrats nutritifs, les spores se croissent en mycélium (tâches de moisissures) sur les matériaux (murs,…etc.). Et c‟est en se développant qu‟un nouveau cycle recommence via la reproduction asexuée de grandes quantités de spores. Le moindre petit choc, frôlement, courant d'air ou bien la forte humidité les détache [101] et les emporte dans l‟air ambiant, entraînant par la suite, une aérocontamination fongique importante du milieu intérieur.

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En effet, les spores des moisissures croissant en surface des matériaux sont facilement aérosolisables. De plus, des composés organiques volatils (responsables de l‟odeur caractéristique des moisissures), des fragments de mycélium, des particules de matériaux contaminés ou de la poussière contenant des particules fongiques déposées, peuvent également être aéroportés, dont l‟ensemble est incriminé dans diverses pathologies humaines à cause de ces moisissures du milieu intérieur.

Les moisissures sont souvent considérées comme un contaminant de l‟air intérieur contribuant de plus en plus au développement des symptômes chez les occupants des lieux, notamment les pathologies allergiques respiratoires via l‟inhalation des particules moisies aéroportées dans l‟environnement résidentiel des habitations contaminées [93].