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Modélisation du système hybride

Chapitre 3 : Dimensionnement optimal du microgrid

I. Modélisation du système hybride

Comme indiqué précédemment, le système multi-sources proposé comprend des hydroliennes, des panneaux photovoltaïques, des batteries et un système de stockage de l'hydrogène. Ce dernier est composé d'un électrolyseur, d'une pile à combustible et d'un réservoir d'hydrogène. Notre but est de répondre aux besoins énergétiques de la charge de manière sûre et durable. Le système d’alimentation électrique doit être conçu de façon à ce que le data center fonctionne en toute autonomie, quelles que soient les conditions climatiques. Ainsi, la modélisation du système doit tenir compte de la durée de vie des différentes sources énergétiques, de leurs performances et de leurs coûts d’acquisition et d’exploitation. Ces paramètres peuvent affecter considérablement les résultats de dimensionnement, y compris les puissances nominales et le coût total du système. La description du microgrid considéré est expliquée en détail ci-dessous.

I. 1. Modèle du générateur photovoltaïque

Le système photovoltaïque solaire est connecté au bus continu DC par un convertisseur unidirectionnel DC-DC. La puissance de sortie des panneaux PV (kW) peut être calculée en fonction du rayonnement solaire et de la température ambiante, comme indiqué dans l’équation 3.1 [102], [116], [132].

E ($) = C Ez{¸vÄ͸ Ô1 • ,)l^ ^ oÕ (3.1) Où : C est le nombre de panneaux PV, est le rendement de conversion, Ez{ est la puissance nominale dans les conditions d’essai standard (STC)33, G est le rayonnement solaire (W/m²), est le rayonnement solaire maximal (1000 W/m²), ,) est égal à 3.7 ∗ 10|– (1/°C), ^ est la température de référence (25 °C) et ^ est la température de la cellule

(°C). Cette dernière est fonction de la température ambiante ^(, du rayonnement solaire G et de la température nominale de fonctionnement de la cellule (NOCT). Sa valeur est donnée par l’équation (3.2).

^ = ^(• . ¢Ø2 G|e1Ù11 ¨ (3.2) La figure 3.1 illustre l’évolution annuelle du rayonnement solaire et de la température ambiante à Cherbourg.

Figure 3.1. Évolution annuelle du rayonnement solaire (gauche) et de la température ambiante (droite).

I. 2. Modèle de l’hydrolienne

La puissance de sortie d’une hydrolienne dépend de plusieurs paramètres, parmi lesquels la vitesse des courants de marée, le diamètre de la turbine et sa courbe de puissance. Il convient alors de choisir des zones où la vitesse des courants est la plus élevée possible. Dans notre étude de cas, la ferme hydrolienne est placée dans le Raz Blanchard (P1 : -2,019 °W ; 49,72 °N) étant donné que ses courants sont parmi les plus intenses au monde (voir figure 3.2).

La puissance extraite d’une hydrolienne peut être estimée comme suit [61] : E = Ú

0, a < a Q)| , a > a Q)|&Q) C 0.5 '- a) , a Q)| < a < a

C Ex , a < a < a Q)|&Q) (3.3) Où : a Q)| et a Q)|&Q) représentent respectivement la vitesse minimale de démarrage et la vitesse d’arrêt, Ex et C correspondent à la puissance nominale (kW) et au nombre d’hydroliennes. En général, on retrouve la courbe de puissance ci-dessous (figure 3.3). Lorsque la vitesse du courant est inférieure à la vitesse d’enclenchement a Q)| (Zone 1), la puissance de sortie est nulle, car le couple généré par le fluide n’est pas suffisant pour faire tourner le rotor de l’hydrolienne. La zone 2 indique la plage de vitesses de fonctionnement recommandée (entre a Q)| et a ) où la puissance mécanique extraite peut être calculée à travers l’équation 3.3. Cette puissance est maintenue à sa valeur nominale Ex (1.5 MW) lorsque le courant est supérieur à la vitesse nominale a (zone 3). Enfin, lorsque la vitesse dépasse la valeur maximale a Q)|&Q) (vitesse d’arrêt), l’hydrolienne est mise à l’arrêt pour des raisons techniques (zone 4) [61].

Figure 3.3. Courbe de puissance d’une hydrolienne.

I. 3. Modèle de la batterie

Outre la consommation électrique du data center, l'état de charge de la batterie (SOC) est également contrôlé par la puissance générée par les panneaux photovoltaïques et l’hydrolienne. La durée de vie de ce dispositif est fortement influencée par les facteurs de charge et de décharge. Ainsi, le contrôle du microgrid doit en tenir compte pour éviter la chute de ses

performances. Si l'énergie produite par les sources renouvelables dépasse largement les besoins de la charge, l’énergie excédentaire est utilisée pour charger la batterie jusqu'à ce qu'elle soit complètement remplie. Le surplus est transféré à l'électrolyseur pour produire de l’hydrogène. L'énergie de la batterie à un moment t donné peut être déterminée par l’équation 3.4 [132], [197].

3 ($) = 3 ($ 1)(1 ) • ¡3N($) :¾())

Ýyj{ª . (3.4) Dans le cas d’une forte demande en énergie où la puissance générée n’est pas suffisante pour répondre à la demande, l'énergie stockée dans la batterie est utilisée pour combler le déficit. Elle peut être calculée comme suit :

3 ($) = 3 ($ 1)(1 ) ¡:¾())

Ýyj{ 3N($)ª/ (3.5) Où : 3 ($) et 3 ($ 1) représentent l’énergie disponible dans la batterie respectivement aux instants t et t-1. est le taux horaire d'autodécharge de la batterie, qui dépend à la fois de son SOC et de son état de santé (SOH) [198], , et sont, respectivement, le rendement de l'onduleur, le rendement de charge et de décharge de la batterie. Afin d'éviter le vieillissement ou l'endommagement de la batterie, son SOC doit rester dans l’intervalle que nous avons défini précédemment (entre 40 et 90 %). 3; et 3N représentent l’énergie demandée par la charge et l’énergie produite par les énergies renouvelables. Cette dernière est exprimée par l’équation 3.6.

3N($) = 3 ($) • 3 ($) (3.6) La quantité d’énergie stockée dans la batterie doit respecter, à chaque instant t, les contraintes suivantes [132], [197] :

3 0 < 3 ($) < 3 0(@ (3.7)

3 0(@ = C 3 j (3.8)

3 0 = (1-ghg0(@) 3 0(@ (3.9) Où : C est le nombre de batteries, 3 j est la capacité nominale de la batterie (kWh), 3 0 et 3 0(@ sont respectivement la capacité de stockage minimale et maximale et ghg0(@ est la profondeur de décharge. Dans cette étude, nous considérons que ghg0(@ est égale à 60%. Selon [197], la durée de vie de la batterie peut être prolongée si cette valeur est fixée entre 30 et 60%.

I. 4. Modèle du système de stockage d’hydrogène

Comme indiqué précédemment, l'hydrogène est un vecteur d'énergie qui peut jouer un rôle clé dans un système énergétique insulaire. Hormis son aspect durable, il est respectueux de l'environnement car ni sa production, ni son stockage ou son transport n'émettent de gaz nocifs. Notre système utilise à la fois des batteries et des dispositifs de stockage d’hydrogène en vue d’avoir un système fiable et économique. Étant donné la capacité limitée de la batterie, l'énergie excédentaire produite peut être emmagasinée sous forme d'hydrogène dans des réservoirs. À cet effet, le surplus d’électricité produit est acheminé vers un électrolyseur pour être converti en hydrogène selon l’équation 3.10.

re ($) = =¿v„j§())(Þß )

:àá̲/(Þß /iN) (3.10) Où : re est la quantité d’hydrogène produite par l’électrolyseur (kg), est son rendement, E) ( 4 est la puissance transférée à l’électrolyseur et 3diN./ représente la quantité d’énergie nécessaire pour produire 1 kg d’hydrogène. Cette dernière est calculée comme suit [132]: 3diN./ = = ²/

Ȳ/ (3.11)

Où : E-./ et ?./ représentent respectivement le pouvoir calorifique de l’hydrogène dans les conditions standards (3,4 kWh·m-3) et sa densité (0,09 kg·m-3). Ainsi, 3diN./ est égale à 37,8 kWh·kg-1.

Si les batteries sont complétement chargées, l’énergie excédentaire est stockée dans les réservoirs suivant l’équation 3.12.

3 ($) = 3 ($ 1) • E) ( 4($) $ (3.12) Où : 3 ($) et 3 ($ 1) représentent l’énergie disponible dans les réservoirs respectivement aux moments t et t-1. Ainsi, nous pouvons déterminer la quantité d’hydrogène stocké u (kg) à un moment donné t, en fonction de l'énergie contenue dans les réservoirs 3 (kWh) et du pouvoir calorifique supérieur de l'hydrogène rrb.e (39,7 kWh·kg-1) comme suit [130]: u ($) = :v())

..>²/ (3.13) En cas de déficit énergétique, l'énergie chimique de l'hydrogène stocké est transformée en énergie électrique via la PAC selon l’équation 3.14 [199].

Où : 3 est l’énergie électrique produite par la PAC (kWh), est son rendement et re Q) 4é est la quantité d’hydrogène utilisée par la PAC (kg).

Par conséquent, l’énergie disponible dans les réservoirs peut être déterminée par l’équation 3.15.

3 ($) = 3 ($ 1) 3 ($)/ (3.15) Notons que l’énergie stockée dans les réservoirs doit à tout moment répondre aux contraintes suivantes (équations 3.16 3.18) [132]:

3 0 ≤ 3 ($) ≤ 3 0(@ (3.16)

3 0 = 0.23 0(@ (3.17)

3 0(@ = C 3j (3.18)

Où : 3 0 , 3 0(@ sont respectivement la capacité de stockage minimale et maximale des réservoirs (kWh), C est le nombre de réservoirs d’hydrogène et 3jest la capacité nominale d’un seul réservoir (kWh).