• Aucun résultat trouvé

CHAPITRE 2 : LA MODÉLISATION DES ARCHITECTURES INDUSTRIELLES

2.1. La modélisation de l’entreprise

2.1.1. Le besoin de modélisation pour une caractérisation des architectures industrielles Comme nous l’avons annoncé en conclusion du premier chapitre, la modélisation répond à un besoin : maîtriser et analyser les relations entre entreprises. Pour cela, il est nécessaire de formaliser les flux circulant, entre et dans les entreprises. Ainsi, la modélisation d’une architecture industrielle se fonde sur les entreprises, actrices du réseau, et sur leurs flux.

a) Les acteurs : les entreprises

Du point de vue de l’AI, les entreprises constituent les maillons de la chaîne logistique et les centres de décision. Nous avons besoin de les caractériser à travers leurs interactions avec l’extérieur : les relations avec les DO et les F et aussi à travers leur processus interne de production et de décision sur l’horizon opérationnel.

b) Les flux interentreprises26

Il est important pour caractériser une AI d’identifier les flux circulant entre les entreprises et leur moyens de mise en œuvre. Ces flux sont répartis en flux de matières qui regroupent les fournitures, les matières premières et les produits finis, et en flux d’informations. Ces derniers, suivant le degré de coopération qui existe entre les entreprises, peuvent être

26

Une étude détaillée de la typologie des flux est effectuée dans la partie « Typologie des flux interentreprises » de ce même chapitre.

formalisés ou non. Ainsi, la circulation des informations peut se faire par téléphone, fax, courrier électronique ou non ou encore par EDI.

Les EDI sont utilisés pour les échanges d’informations formalisés. Ils respectent une norme qui garantit l’interopérabilité des systèmes en interaction. Ces EDI sont surtout utilisés dans le secteur automobile ou l’aéronautique pour les échanges entre les donneurs d’ordres (assembleurs) et leurs fournisseurs de premier rang (équipementiers). Les fournisseurs de rangs supérieurs sont parfois intégrés en fonction du degré d’importance relative des produits concernés par l’échange.

La capacité à prendre en compte ces spécificités sera déterminante dans le choix de l’outil de modélisation.

Ainsi, l’outil choisi devra être capable de représenter tout à la fois la dynamique des flux interentreprises et les propriétés structurelles des AI.

2.1.2. Mise en place des critères de comparaison

L’objectif de cette partie de l’état de l’art est de présenter et de comparer27 les différentes

méthodes de modélisation de l’entreprise, ou partie d’une entreprise, en vue de la formalisation de la relation interentreprise. Ce travail a été conjointement mené avec Franck Théroude, doctorant du LLP d’Annecy, dans le cadre du projet de recherche Dynamique des Relations entre Entreprises (DRE).

Une grille de comparaison a été mise au point. Nous présentons en annexe, les grilles des différents modèles étudiés.

Les entreprises sont des systèmes de plus en plus complexes et en évolution constante. Pour maîtriser ces systèmes, assurer leur évolution et leur pérennité, la modélisation d’entreprise s’avère être un outil indispensable. Permettant de disposer d’une représentation graphique et/ou formelle des systèmes étudiés, les différents modèles proposés actuellement sont très nombreux. Notre étude s’est appuyée en grande partie sur les travaux de [VERNADAT 96], [KOSANKE 96], [VERNADAT 97], [KNUTILLA 98]. Néanmoins, il faut être circonspect lors du choix d’un outil de modélisation, du fait des diverses caractéristiques proposées et de leurs différents domaines d’action.

Dans le cadre de la modélisation d’entreprise, quatre points importants se dégagent de ces différents travaux :

• les aspects structurels ;

• l’organisation des centres de décision ;

• le comportement ;

• le cycle de vie.

Nous nous limiterons à l’étude des trois premiers points. En effet, notre besoin de modélisation se limite au fonctionnement de l’entreprise en régime permanent soumis à des

27

Ce travail, n’a pas pour objectif l’évaluation des méthodes mais plutôt de constituer un référent pour un choix dont les critères d’évaluation ont été déterminés grâce à l’étude de terrain.

perturbations et par conséquent nous ne prenons pas en compte les capacités de chaque modèle à exprimer le cycle de vie du système (conception, implantation, …).

L’étude des trois axes retenus sera effectuée au travers d’une grille de comparaison nous permettant de présenter les différents outils de modélisation. Cette grille est construite autour de trois thèmes :

• généralités ;

• aspects statiques ;

• aspects dynamiques.

a) Généralités (Tableau 2) :

Ce thème présente globalement le modèle étudié. Il permet d’identifier dans un premier temps son ou ses objectifs et ses domaines d’action.

Un critère important également est la facilité d’utilisation du modèle et surtout sa capacité à être un outil de communication (Lisibilité). La complexité du modèle est illustrée par le nombres de vues et leur cohérence.

Généralités Objectif du modèle Apprentissage de la méthode Base du modèle Générique Partiel Granularité Représentation graphique Lisibilité Facilité de modification

Décomposition par points de vue Nombre de vues

Cohérence inter-vues

Tableau 2. Axe 1, généralités

b) Aspects statiques (Tableau 3) :

Cet axe a pour objectif de montrer ce qui est représentable avec ce modèle. On y identifie les aspects structurels en termes de flux, la représentation des différentes ressources et des différentes activités (centres de décision, activités de transformation, de contrôle,…).

L’aspect statique est nécessaire pour une représentation structurelle de l’AI. Il doit tout à la fois permettre une représentation macroscopique de cette architecture et être à même de pouvoir représenter finement, si nécessaire, les structures internes de chacune des entreprises.

Aspects statiques

Représentation des ressources Moyens (machines, outils, …) Acteurs (compétences, …)

Produits (matières premières, produits finis, …) Représentation structurelle

Flux physique Flux d’informations Flux décisionnel

Fonction (activité, centre de compétences, …) Opérationnelle

Décisionnelle

Formalisation des règles de gestion Formalisation du savoir-faire Méthode formelle

Tableau 3. Axe 2, aspects statiques

c) Aspects dynamiques (Tableau 4) :

Ce dernier thème concerne les possibilités de représentation du comportement du système étudié, ainsi que de ses relations causales et temporelles. Cet axe complémentaire du second met l’accent sur les aspects temporels et sur l’évolution du système en terme de flux, de ressources ou d’événements.

Cet aspect est nécessaire pour la représentation de la circulation des flux intra et interentreprises. Leur dynamique est indispensable pour une modélisation destinée à servir de support au pilotage distribué de ces relations.

Aspects dynamiques

Temporel Synchrone Asynchrone

Temps d’exécution des fonctions Stochastique Déterministe Comportement Précédence Parallélisme Synchronisation Délai Gestion d’événements

Déclenchement des fonctions Exception

Gestion des ressources (disponibilité, …) Moyens (machines, outils, …) Acteurs (compétences, …) Produits (MP, PF, …) Gestion des flux

Flux physique Flux d’informations Flux décisionnel

Communication inter fonctions Méthode formelle

Tableau 4. Axe 3, aspects dynamiques

Nous présentons à présent les différents modèles pouvant être appliqués à la représentation des AI. Cette présentation est structurée en quatre parties reflétant les différentes approches utilisées dans les modèles que l’on regroupent ainsi :

• les outils à approche cartésienne ;

• les outils ayant une approche systémique ;

• les outils dérivant du paradigme de l’ingénierie simultanée ;

• les outils ayant une approche kénétique.

Documents relatifs