Ce chapitre est dédié aux modèls d’endommagement indépendents du temps. Nous avons
etudié deux lois de fissuration: fragile et quasi-fragile pour des microfissures droites et des
processus de microfissuration en mode mixte (de type wing).
9.3.1 Le comportement fragile
Si dans l’equation d’évolution de l’endommagement,
1
2
dCijkl(d)
dd exkl(u
(0))exij(u(0)) + Gε
ε
˙
d= 0, (137)
nous considérons Gε =Gcr, nous nous trouvons dans le cas d’un endommagement fragile.
Ce cas a été étudié par Dascalu et al. [37].
Dans la première étape, nous calculons les fonctions caractéristiques qui représentent
les modes élémentaires de déformation de la cellule unitaire ([37]). Ces fonctions
car-actéristiques ont été calculées, dans le cas de traction et de compression, en utilisant le
logiciel FEAP ([136]) avec des éléments iso-paramétriques triangulaires á trois noeuds et
une condition de périodicité implémenté par la méthode des Multiplicateurs de Lagrange.
Pour les simulations numériques nous avons utilisé un matériau élastique isotrope:
module de Young E = 2 GPa et Poisson’s ratio ν = 0.3. L’énergie critique pour la
ruptureGcr est considérée égale à 100 mJ
2et la longueur de la cellule élémentaireε = 1e-5
m.
Figure 9.4 montre des modes élémentaires de déformation d’une cellule unitaire
con-tenant une microfissure verticale.
Figure 9.4: Modes élémentaires de déformation de la cellule periodique.
9.3.2 Le comportement quasi-fragile
Le modèle antérieur est convenable pour des matériaux fragiles, mais les observations
expérimentales indiquent que les roches présentent un endommagement graduel, i.e. une
réponse quasi-fragile.
Dans cette partie nous décrivons un modèle alterntif dans lequel la résistance du
matériau augmente avec la propagation de la fissure. Ce genre de comportement apparaît
comme une conséquence du développement d’une zone de micro-fissuration aux extrémités
de la fissure.
La courbe qui décrit la variation deGavecd, est définie dans la littérature comme
R-curve (courbe de résistance) qui présente un modèle équivalent pour la description d’une
zone de micro-fissuration de taille cf autour des éxtremitées.
La courbe de résistance qu’on considère dans la loi d’évolution de l’endommagement
est Gε(d) = G
cr2d
cf . Les paramètres de matériau sont les mêmes: E = 2GP a, ν = 0.3,Gcr
= 100mJ
2et la taille de la celluleε = 1e-5 m.
Dans le cas fragile on passe directement d’une phase initiale non endommgée à une
phase complètement endommgée. Dans le cas quasi-fragile on a des valeurs de rigidité
qui décroissent de façon continue dues au développement progressif de la zone de
micro-fissuration, si bien que l’on obtient un d mximum. Pour une zone de micro-fissuration
complètement développée,d, le paramètre d’endommagement, doit être égal à 1. On arrive
à cette valeur dés qu’on utilise une phase charge - décharge complète dans le contròle de
la déformation macroscopique. La conséquence de ce cycle complet de charge - décharge
est un comportement de snap-back. On charge jusqu’un plateu critique ou une valeur
maximale de d est obtenue et après on continue avec la procédure de décharge qui a
pour effet de développer la zone de micro-fissuration jusqu’a ce qu’un niveau maximum
d’endommagement soit atteint. On peut observer ce comportement sur (Fig. 9.5).
0 0.005 0.01 0.015 0.02 0.025 0.03 0.035 0 1 2 3 4 5 6x 10 7 G(d)=G cr*2*d/cf S11 (P a ) ex11 cf=5e4 m cf=1e3 m cf=1me4
Figure 9.5: La courbe contrainte - déformation pour le cas quasi-fragile: l’initiation de
l’endommagement pour différent cf
Dans la Figure 9.5 nous présentons les courbes contrainte - déformation pour 3 valeurs
différentes du paramètre cf. On peut voir que le moment d’initiation de la fissure
aug-mente si cf décroît. Cette situation s’explique par l’augmentation du gradient deGε(d),
qui conduit à une valeur plus grande de Gpour un d plus petit et pour une valeur petite
Dans un processus de rupture, en général on peut identifier trois étapes: (I) initiation;
(II) la propagation stable; (III) la propagation instable vers la rupture complète. Avec
notre modèle, après l’initiation, nous pouvons retrouver les deux phases de la propagation
en utilisant un critère de stabilité (Eq. 72):
On peut voir clairement dans la Figure 9.6 les deux étapes de propagation: bleu quand
la fissure apparaît et commence à se propager de manière satble et sur la partie snap-back
(rouge) on observe la propagation instable jusqu’au niveau maxime de l’endommagement.
e
x22Figure 9.6: Instabilité pour le cas quasi-fragil avec snap-back (bleu pour propagation
stable, rouge pour instable)
Extensions de ce modèle ont été faites pour le cas 3D (Section 5.6).
9.3.3 Fissures de type wing
Dans cette section nous présentons une procédure alternative qui nous donne un meilleur
modèle pour le cas de fracture en compression dans les roches. Nous considérons un
modèle représentant une fissure inclinée avec des branches ("wings") pour lequel nous
avons construit un modèle équivalent. Le modèle de la micro-fissure inclinée, montré
dans Fig. 9.7, consiste d’un défaut initial de longueur2aet de 2 branches verticales (dans
la direction du chargement principal σ11). Le modèle équivalent a une force concentrée
P, qui se projette selon la composante normale par rapport à une fissure verticale. On
admet l’hypothèse que la longueur de contact ne varie pas en fonction de cisaillement.
Sur la base d’un critère de type Mohr-Coulomb, la contrainte de cisaillement τs
ap-pliquée sur les surfaces inclinés du modèle présenté dans la Figure 9.7 est réduite par la
présence du frottement (µ), et on peut l’évaluer en utilisant la relation suivante:
τs= (σ11−σ22)sin(2φ)
2 −µ(σ11cos2(φ) +σ22sin2(φ)). (138)
oúφest l’angle de la fissure inclinée initiale. La force appliquée dans ce modèle équivalent
Figure 9.7: Le modèle de micro-fissuration sous compression: (gauche) la fissure glissante;
(droite) le modèle équivlent
Le cisaillement induit des zones de traction en tête de la fissure. Ceci a pour effet la
propagation en Mode I. Pour l’implémentation numérique on a utilisé µ = 0.3, φ = 45◦
et les constantes de matériau E = 2e9 GPa et ν = 0.1.
Dans le cas de compression (avec une fissure droite oú de type wing), la loi de
développement de l’endommagement a une nouvelle formule qui inclut aussi des
inté-grales de saut à travers les lèvres de la fissure. En traction ces intéinté-grales sont nules à
cause de la symmétrie des mouvements: un point situé sur la lèvre gauche bouge d’une
distance equivlente que le point correspondant sur la lèvre droite, mais dans la direction
opposée.
En utilisant l’implémentation numérique pour le modèle initial (les cas: fragil et
quasi-fragil), quelques tests de base ont été simulé pour vérifier les résultats du modèle avec
des microfissures de type "wing". Le plus important est montré dans la Figure 9.8 oú,
comme on obsèrve avec une fissure droite, l’énergie critique (i.e. l’énergie nécessaire pour
l’initiation de l’endommagement) est soulignée par la relation Hall-Petch entre l’effet
d’échelle et la contrainte maximale ("yield").
9.3.4 Conclusions partielles
Ce chapitre a été dédié aux modèles indépendant du temps. Des lois de propagations
fragile ont été utilisés dans le cas de microfissures de type "wing" ou pour les
microfis-sures se propageant a partir des pores. Des lois d’endommagement quasi-fragiles ont été
dévéloppés en 2D et en 3D. Dans ces cas, le phénomen de "snap-back" est apparu. Des
effets d’échelle ont été présentés dans tous les modèles discutés.
Figure 9.8: ) Effet d’échelle - dépendence de la contrainte critique Σ22 du paramètre ε;
b) L’effet Hall-Petch
Dans le document
Modélisation multi-échelle de l'endommagement et de l'émission acoustique dans les roches
(Page 192-197)