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Le modèle de Nola J. Pender en lien avec le manque d’effet significatif sur la qualité de vie suite aux interventions significatif sur la qualité de vie suite aux interventions

outcomes identifiés

5.2 Le modèle de Nola J. Pender en lien avec le manque d’effet significatif sur la qualité de vie suite aux interventions significatif sur la qualité de vie suite aux interventions

La présente revue de littérature n’a pas trouvé de résultats significatifs concernant l’amélioration de la qualité de vie. Certains éléments qui peuvent influencer ce résultat ont été évoqués ci-dessus. Cependant, il est également possible de mettre en lien ce manque d’effet significatif avec la théorie de Nola J. Pender. Celle-ci comporte 3 sphères en interactions qui influencent les comportements de promotion de la santé. Ces sphères sont les caractéristiques et expériences personnelles, les connaissances et affects de comportements spécifiques et les résultats comportementaux. Cette théorie met donc en lumière le fait que le résultat d’une intervention de promotion de la santé ne dépend pas seulement de celle-ci mais également de l’influence exercée par les composantes des différentes sphères sur la personne. Dans le cadre des interventions éducatives pour les personnes atteintes de MICI, il est possible d’émettre l’hypothèse que des facteurs autres que les interventions en elles-mêmes aient une influence sur les résultats évalués que sont la qualité de vie et autres outcomes. Par exemple, imaginons qu’un patient prenne part à une étude évaluant les effets d’une intervention éducative spécifique, mais que celui-ci ait un sentiment négatif ou l’impression que cela est inutile ou encore qu’à cause d’impératifs (travail et/ou famille) il n’ait pas le temps nécessaire ou ne veuille pas s’engager, cela peut influencer les résultats puisque ces personnes auront peut-être davantage tendance à ne pas s’impliquer efficacement voir même à abandonner l’étude.

Dans la pratique, l’infirmière est présentée comme ayant un rôle dans la création de conditions permettant un changement de comportement ou d’environnement. Selon Peterson & Bredow (2013), Pender dit qu'il faut avant tout évaluer les facteurs relevant du modèle comme par exemple la motivation, les compétences personnelles, l’éducation, l’âge, les comportements antérieurs, la perception d’obstacles ainsi que les autres paramètres décrits dans l’ancrage théorique. Il est important de prendre

48 conscience des facteurs facilitateurs et des obstacles pouvant entraver la réalisation d’un futur plan d’action. Par la suite, ces éléments seront utilisés pour créer un contrat d’engagement à un programme de promotion de la santé individualisé (Peterson & Bredow, 2013). L'étude de Waters et al. (2005) montre par exemple que les participants membres du Crohn's and Colitis Foundation of Canada (CCFC) et du Crohn's and Colitis Foundation of Canada Support Group (CCFCSG) percevaient, avant le début de l'intervention, leur niveau de connaissance comme plus élevé que les autres participants. Selon Pender, cela peut être considéré comme un facteur facilitateur qui influencera positivement le résultat de l'intervention puisque le fait de faire partie d'associations en lien avec la maladie laisse supposer que la personne est impliquée dans la prise en soin et voit préalablement les bénéfices qui peuvent en être tirés. D'autre part, il est probable que ces participants qui considèrent leur niveau de connaissance comme élevé aient plus confiance en leurs compétences et de ce fait que l'intervention aie un résultat différent par rapport à une personne lambda.

Selon la théorie de Nola Pender, il est important entre autre d'évaluer et de tenir compte de la motivation de la personne et de la perception des bénéfices étant donné que cela influencera l'engagement de l'individu dans un comportement de santé. Cela peut être illustré par l'étude de Kennedy et al. (2003). En effet, lors de l'évaluation du taux de non-réponse aux différents questionnaires ou à certaines parties, les auteurs s'aperçoivent que le taux atteint 42% d'informations manquantes à 9 mois pour le groupe intervention contre 27% pour le groupe contrôle. L'explication des auteurs autour de cette différence est que le groupe contrôle avait une plus forte motivation à retourner les questionnaires puisqu'il pensait recevoir le guide en contrepartie à la fin de l'étude. Il est donc possible d'en déduire que la perception des bénéfices qui était plus grande chez le groupe contrôle qui pensait recevoir un guide à la fin a influencé l'engagement à l'intervention.

Après cette évaluation, il est supposé que l’infirmière créera un plan d’intervention personnalisé en fonction du patient et qu’ils en discuteront. Selon Pender, il est important d’avoir conscience que le plan d’action doit être spécifique à la personne car aucune situation n’est généralisable. L’étude qualitative de Lesnovska, Börjeson, Hjortswang & Frisman (2014) qui explore les besoins en ce qui concerne l'apport de connaissances des patients atteints de MICI détecte 3 catégories et 8 sous-catégories différentes que sont : les connaissances reliées à l'évolution de la maladie (compréhension de la relation entre les symptômes et la maladie; les complications reliées à la maladie; la compréhension du traitement), les connaissances reliées à la gestion de la vie de tous les jours (les comportements qui augmentent le bien-être; la

49 gestion de la vie sociale) et enfin ce qui est lié à la difficulté de comprendre et assimiler l'information (l'aide pour comprendre l'information donnée; l'évolution des besoin de connaissances; les raisons de souhaiter ou ne pas souhaiter l'apport de connaissances). Cette étude démontre que les besoins des individus atteints de MICI sont très variés, individuels et changent au cours du temps. D'ailleurs il ressort que certains patients ne souhaitent pas recevoir de l'information. L'étude conclut que les professionnels de santé devraient lister les besoins du patient en matière de connaissance en collaboration avec ces derniers pour ainsi pouvoir offrir des soins individualisés. Ces résultats appuient les propos de Pender qui défend également les programmes de promotion de la santé individualisés.

6.

CONCLUSION

Ce travail a permis de mettre en évidence des éléments de réponse à la question de recherche concernant l'effet des interventions éducatives sur la qualité de vie des personnes atteintes de MICI.

Au terme de cette revue de la littérature, il n'est pas possible de conclure que les interventions éducatives permettent une amélioration de la qualité de vie puisque les divers articles analysés n'ont pas pu faire ressortir d'effet significatif distinct. Cependant, il a été émis l'hypothèse que les méthodes utilisées pour évaluer la qualité de vie aient pu influencer ce manque de résultat étant donné que les domaines des échelles n'ont pas été considérés séparément mais ont été comptés dans une moyenne générale. Ce constat mitigé concernant la qualité de vie s'accompagne néanmoins de l'identification de différents résultats qui découlent des interventions. En effet, la recrudescence de la maladie et symptômes, l'adhérence médicamenteuse, l'utilisation des services de santé, les connaissances liées à la maladie et enfin l'anxiété et la dépression sont des paramètres dérivant des interventions qui ont été identifiés dans plusieurs articles et analysés. Les résultats ont été mitigés pour les deux premiers et se sont révélés plutôt positifs pour ce qui concerne la diminution de l'utilisation des services de santé, l'augmentation des connaissances liées à la maladie et la diminution de l'anxiété et la dépression. Cela laisse supposer que la mise en place d'interventions éducatives n'est pas sans intérêt. Enfin, la théorie de Nola J. Pender a permis de s'interroger sur l'influence d'autres paramètres que l'intervention en elle-même sur le résultat obtenu. En effet, les caractéristiques et expériences personnelles, les connaissances et affects de comportements spécifiques et les résultats comportementaux entrent également en compte puisqu'ils vont influencer les

50 comportements de promotion de la santé. Finalement, il serait peut-être intéressant d'utiliser la méthode évoquée dans le modèle de la promotion de la santé, c'est-à-dire faire une première évaluation (motivations, compétences personnelles, facteurs facilitateurs et obstacles perçus, etc.) puis créer un plan d'intervention personnalisé pour chacun, en discuter avec la personne concernée et mettre en place l'intervention. Cela aboutirait potentiellement à des résultats plus significatifs sur la qualité de vie.