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CHAPITRE 5 INVESTISSONS-NOUS ASSEZ DANS LE CAPITAL HUMAIN POUR UNE

5.2 MODÈLE

Nous utilisons un modèle dans lequel les individus sont altruistes envers leur descendance. Ils investissent par conséquent dans la formation de leur capital humain. Ces investissements font référence aux dépenses qui permettent aux enfants d’avoir un accès sans restriction aux services de santé et à une éducation complète. Plus spécifiquement, dans ce modèle, nous supposons des niveaux d’investissement qui permettent aux enfants de compléter treize (13) années d’éducation de qualité maximale correspondant à un score au test harmonisé de 625 avant leur 20eme` anniversaire. Les 13 années d’éducation correspondent à six (6) ans d’études primaires et à sept (7) ans d’études secondaires dans le contexte des pays de notre échantillon. Les investissements dans la formation du capital humain doivent également permettre aux enfants de jouir d’une bonne santé tout au long de leur cycle de croissance (i.e qu’ils ne doivent pas avoir de retard de croissance pendant l’enfance ni de décès avant l’âge de la retraite fixé à 65 ans). À partir de leur 20`emeanniversaire, ces enfants deviennent actifs et entrent sur le marché du travail avec un indice du capital humain correspondant à la valeur théorique maximale de 1 telle que définie à la section 5.1.

Dans notre stratégie de simulation, nous définissons quatre (4) scénarios à partir des variations du niveau de l’indice du capital humain. Par exemple, la description de l’indice du capital humain présentée ci-dessus correspond à notre scénario fort (ou idéal). Ce scénario fort, certes utopique, permet d’avoir une idée de ce que serait la dynamique de la croissance et de la pauvreté si toute- fois les pays de l’ASS arrivaient à se doter d’un niveau de capital humain équivalent à la valeur théorique maximale de 1. Trois (3) autres scénarios beaucoup plus réalistes sont aussi définis. Ils permettent tout comme le premier scénario de prédire la dynamique de la croissance économique et de la pauvreté. Dans la prédiction de la dynamique de ces variables, nous procédons comme Collin et Weil (2020) et organisons la population active en plusieurs cohortes. Ces cohortes sont regrou- pées en intervalles de temps espacés de 5 ans. Ainsi, nous avons les cohortes d’individus âgés de [20 ; 24], de [25 ; 29], de [30 ; 34]... et de [60 ; 64]. Une fois ce regroupement effectué, nous calcu- lons ensuite pour chaque cohorte, un indice du capital humain en fonction du niveau d’éducation atteint, de la qualité d’éducation reçue, du taux de survie à l’âge adulte et du taux de retard de crois- sance pendant l’enfance. Après avoir défini l’indice du capital humain pour chaque cohorte, nous introduisons une dynamique dans la population active en supposant qu’au fil du temps les cohortes les plus âgées dotées d’un faible niveau de capital humain sont progressivement remplacées par les cohortes de jeunes travailleurs dotés d’un capital humain correspondant aux scénarios décrits dans les sous-sections 5.5.2, 5.5.3, 5.5.4 et 5.7.

Dans la simulation des résultats du modèle, nous considérons la période allant de 2015 à 2050. Étant donné que nous travaillons sur des intervalles organisés autour de 5 ans, nous posons t = 0 pour 2015, t = 1 pour 2020, t = 2 pour 2025, etc. L’objectif de cette codification est de rendre plus simple l’écriture des expressions utilisées dans la suite des travaux. En plus des hypothèses formu- lées ci-dessus, nous considérons une fonction de production de type Cobb-Douglass qui utilise le capital physique et le travail qualifié comme principaux inputs. Nous supposons aussi que le taux de croissance de la productivité globale des facteurs (PGF) est exogène et constant dans le temps. En outre, les informations sur l’âge minimal et sur la durée de scolarisation étant hétérogènes d’un pays à l’autre, nous construisons alors un échantillon homogène en retenant les pays qui ont sen- siblement les mêmes profils académiques. Plus concrètement, dans les pays de notre échantillon, les enfants commencent, l’école primaire dès leur 6eme` anniversaire et la complète avant leur 12`eme anniversaire. Ils débutent le cursus secondaire à 12 ans pour le terminer à 19 ans. À partir de leur 20`emeanniversaire, ils entrent sur le marché du travail.

Comme décrit plus haut, notre modèle est organisé autour de quatre (4) scénarios : un scénario de base, un scénario moyen, un scénario alternatif et un scénario fort. Les trois (3) premiers scénarios sont flexibles et permettent des possibilités de décrochages scolaires, de décès à l’âge adulte et de chômage. Par contre, dans le scénario fort, nous supposons que les individus complètent 13 années de scolarité de qualité maximale. Nous supposons également qu’ils vivent en bonne santé tout au long de leur cycle de vie et obtiennent immédiatement un emploi à la fin de leurs études secondaires. Dans le modèle utilisé, la force de travail est constituée par des individus qui ont un âge compris entre 20 et 64. Ce modèle ne prend pas aussi en compte les années d’éducation acquises au-delà du 20eme` anniversaire ni les cas où les individus entrent sur le marché du travail avant leur 20eme` anniversaire ou le quittent avant l’âge de la retraite. Le modèle ne considérant pas les années d’études au-delà du secondaire, nous faisons l’hypothèse tout comme Collin et Weil (2020) que les différences de niveau dans l’enseignement supérieur sont prises en compte dans la PTF. Dans la section qui suit, nous décrivons plus en détail les différents éléments qui entrent dans la construction du modèle.

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